Détenu dans une malle par un mystérieux tueur, Arkin parvient à s'échapper durant un massacre aux proportions dantesques. Hospitalisé et sous bonne garde de la police, il est toutefois contraint d'aider les hommes de main d'un homme fortuné dont la fille unique a été enlevée par le tueur. Arkin et quelques hommes en armes vont alors se jeter dans la gueule du loup en entrant dans le repaire du tueur !
Marcus Dunstan et Patrick Melton sont nés dans le même état américain, l'Illinois, et tous les deux partagent la même passion pour le cinéma. Lorsqu'ils entament des études à l'Université de l'Iowa, ils se rencontrent et deviennent deux potes inséparables. Ils s'installent à Los Angeles et le rêve américain fait son office. Ils vont être les heureux gagnants d'une émission de télé réalité. Lors de sa troisième saison, l'émission PROJECT GREENLIGHT va ainsi récompenser les deux scénaristes pour leur travail d'écriture tout en donnant l'occasion à un jeune réalisateur, John Gulager, de réaliser FEAST. Ce film d'horreur, tirant vers la comédie, va rencontrer un véritable succès et sera distribué un peu partout dans le monde. Naturellement, Marcus Dunstan et Patrick Melton vont alors travailler sur l'écriture de FEAST 2 et FEAST 3. En parallèle, les producteurs de la franchise SAW n'ont plus de scénariste pour le quatrième film, Leigh Whannel, le créateur original, préférant lâcher l'affaire après SAW III. On fait donc appel à Marcus Dunstan et Patrick Melton qui faisait circuler un scénario d'un film d'horreur, intitulé THE MIDNIGHT MAN, et qui aurait pu servir de base à une préquel de SAW. Finalement, l'idée ne sera pas retenue mais les deux scénaristes participeront à l'écriture de SAW IV et à ces suites. Néanmoins, les deux cinéastes ne lâchent pas le scénario de THE MIDNIGHT MAN qui deviendra à l'arrivée THE COLLECTOR, Marcus Dunstan profitant de l'occasion pour passer à la réalisation. Le bon accueil de THE COLLECTOR mène à la mise en chantier d'une suite... THE COLLECTION !
Fort du succès de THE COLLECTOR, sa suite va bénéficier de plus gros moyens. Le budget de THE COLLECTION est trois fois plus important que celui du métrage précédent. Marcus Dunstan abandonne le Super 16 (16mm) et a l'opportunité de filmer THE COLLECTION en 35mm en format large anamorphosé (en gros du CinemaScope). De plus, l'équipe du film s'installe à Atlanta durant une partie du tournage ce qui leur permet d'utiliser une partie des plateaux et des équipes de THE WALKING DEAD, en période de chômage technique entre la première et la seconde saison de la série. Malheureusement, THE COLLECTION ne va pas réussir à séduire un plus large public que l'original et ce malgré les moyens techniques mis en œuvre et l'ambition d'un scénario qui ne se borne pas à réitérer la même recette. Cela s'avère plutôt surprenant car THE COLLECTION paraît plus logique et crédible que son prédécesseur. Si le premier film nous exposait l'invasion d'une maison par un criminel et un tueur en série machiavélique, THE COLLECTION propose un revirement salutaire. Cette fois, c'est donc la demeure du tueur qui devient les lieux de l'action. Cela permet ainsi d'éviter les étrangetés de THE COLLECTOR où le tueur installait des pièges en quelques secondes de manière quasiment surnaturelle. En envahissant l'espace du tueur, les personnages principaux mettent les pieds dans une vieille bâtisse abandonnée, véritable labyrinthe mortel truffés de pièges et de diverses horreurs !
THE COLLECTION prolonge le premier film en nous proposant une suite directe avec les rares survivants du métrage original. Mais le film monte d'un cran dès ses premières minutes avec un massacre hallucinant qui réduit en charpie des centaines de victimes ! Une séquence complètement folle qui a l'avantage de poser les bases mais aussi de tuer le cliché d'un slasher mettant en scène de jeunes adultes insouciants. Même si le film est carrément sombre, il se pare ainsi d'une dose de second degré qui rend THE COLLECTION plutôt «fun». Ainsi, les auteurs vont jusqu'à transformer leur tueur en icône, jusqu'à le mettre en image à la manière d'un héros comme lorsqu'il prend la pose en brandissant un fusil mitrailleur. D'ailleurs, le métrage plonge dans un mélange de cinéma d'action et d'horreur. Un peu comme si THE COLLECTION était le mélange dégénéré du cinéma de John McTiernan, particulièrement PREDATOR et DIE HARD, avec la perversité des SAW. Néanmoins, le film contient tout de même quelques imperfections. On peut se demander comment l'héroïne réussit à se cacher en une fraction de seconde derrière des bocaux sans que le tueur ne réussisse à la voir. Mais Marcus Dunstan et Patrick Melton ne sont probablement pas à la recherche d'une redoutable cohérence dans le déroulement de l'action, c'était d'ailleurs déjà le cas de THE COLLECTOR. Les deux cinéastes sont en réalité en quête de l'efficacité et des images chocs. Car la séquence de cache cache improbable débouche sur une scène qui n'est pas sans rappeler L'AU-DELA de Lucio Fulci avec l'utilisation de vilaines araignées. Marcus Dunstan et Patrick Melton ne cachent d'ailleurs pas leur attirance pour le cinéma italien. L'hôtel abandonné porte le nom d'Argento. Le nom du réalisateur Dario Argento est d'ailleurs fréquemment cité dans les suppléments proposés avec les éditions vidéo de THE COLLECTION.
Cela s'avère dommage que THE COLLECTION n'ait pas rencontré un plus grand succès. Car cette petite série B horrifique fait preuve d'une redoutable efficacité ! Les ingrédients n'ont pourtant rien de bien nouveau mais Marcus Dunstan et Patrick Melton assemblent leur recette avec brio et propose une mise en image assez soignée... Autant dire que c'est un film fortement recommandé !
Pas de sorties en salles pour THE COLLECTION qui se contentera, en France, d'être vu en DVD et Blu-ray. Ce dernier impose une image en haute définition de haute volée dès les premières secondes avec les gros plans de deux personnages dont l'un est interprété par Christopher McDonald. Définition ultra précise, images froides et léchées, THE COLLECTION affiche un transfert 1080p/24 de haute volée ! Il en va de même pour les pistes sonores en DTS HD Master Audio 5.1 qui sonorisent le spectacle ! Une autre piste sonore propose de voir le film avec le doublage français en Audio3D codé sur deux canaux stéréo et optimisé pour une écoute au casque. Enfin, il est bon de noter que l'éditeur propose des sous-titrages pour les malentendants !
En complément, on peut découvrir "Dans l'antre du Collectionneur". Un peu plus de vingt minutes qui sont, en fait, plusieurs Featurettes collées bout à bout et abordant chacune des aspects de la production (décors, effets spéciaux…). On y découvre des images de tournages et si l'actrice principale évoque le fait que le réalisateur passe la musique de THE THING pour mettre les comédiens dans l'ambiance, on entend surtout de manière fugace le thème de SUSPIRIA. Une nouvelle preuve de l'amour que porte le réalisateur à Dario Argento. Si la vingtaine de minutes n'est pas désagréable, on sera surpris que le métrage original ne soit pas vraiment mentionné alors qu'il est tout de même la base de THE COLLECTION. Même dans le commentaire audio de Marcus Dunstan et Patrick Melton, THE COLLECTOR est évoqué de manière fugace, sans trop appuyer sur le film original. Il se montrera plus présent sur la fin, justement pour évoquer l'épilogue des deux films. En tout cas, les deux cinéastes, dans leur commentaire audio, sont intarissables mais ont parfois tendance à partir dans tous les sens en fonction des images qu'ils voient ou de ce qui leur vient à l'esprit. Du coup, certaines interventions sont difficiles à situer ou à clairement comprendre. Il n'en reste pas moins que les deux intervenants sont des passionnés, franchement heureux de commenter leur propre film !
Les derniers suppléments sont une poignée de scènes coupées. L'une d'elle est un passage extrêmement bref qui étoffe le degré d'organisation du tueur, nous montrant une panoplie de costumes de policiers ou pompiers qui pourraient lui servir à se fondre dans la masse. Deux autres séquences étoffent l'un des personnages et met en avant une histoire de partage d'argent qui est devenue absente du film. Enfin, on peut découvrir une fin qui prolonge celle dévoilée dans THE COLLECTION. Plusieurs minutes tournées avec un aspect 8mm, adoptant des effets clips vidéo, où l'on peut suivre le parcours de la boîte qui se ferme à la fin de THE COLLECTION. Cela s'avère surprenant même s'il apparaît plus logique d'avoir retiré cette fin de manière à faciliter l'éventuelle possibilité d'une suite. Que ce soit les scènes coupées et la Featurette, tout est présenté en haute définition, ce qui s'avère assez appréciable ! Enfin, s'ils n'apparaissent pas sur les menus, les bandes-annonces de HEADHUNTER, DRIFT et THE INNKEEPERS sont visibles à l'insertion du Blu-ray.