Header Critique : WAR ZONE (AVGUST VOSMOGO)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
WAR ZONE 2012

AVGUST VOSMOGO 

Tioma est un petit garçon fantasque qui rêve de combats entre le bien et le mal où il est un super héros aidé par un robot géant. Pendant l'été 2008, avec des réticences, sa mère accepte que Tioma parte en vacances auprès de son père, militaire dans les forces de maintien de la paix en Ossétie du Sud. Elle pourra alors, de son côté, partir quelques jours avec son nouvel ami. Mais les troupes géorgiennes envahissent l'Ossétie du Sud et une guerre éclate. La jeune femme décide donc de prendre le premier avion pour essayer de retrouver son fils au milieu d'un conflit où les civils sont en première ligne !

Avant sa sortie initiale dans son pays d'origine, les affiches de AVGUST VOSMOGO laissaient à penser qu'il s'agissait d'un métrage où des robots géants s'affrontent alors que l'un d'entre eux tisse une amitié avec un enfant. A ce moment là, le métrage semblait donc s'orienter vers une sorte de TRANSFORMERS russe. Mais, à vrai dire, AVGUST VOSMOGO n'a finalement pas grand chose à voir avec les films de Michael Bay. Car il ne s'agit pas à proprement parlé d'un film de science-fiction, bien au contraire. AVGUST VOSMOGO est profondément ancré dans la réalité puisqu'il se base sur un événement réel s'étant déroulé durant l'été 2008, d'où le titre original AVGUST VOSMOGO ou «8 août» dans notre langue. Une date qui ne dira pas grand chose à la plupart des français et cela explique sûrement pourquoi le film se nomme WAR ZONE dans nos contrées. Pour un titre francisé, cela sonne tout de même assez anglais mais ce nouveau nom est plutôt bien choisi vu le contenu réel du film !

Durant l'année 1991, l'Union Soviétique s'effondre et la plupart des pays qui la constituait reprennent donc leur indépendance les uns après les autres. Mais cela provoque assez vite des tensions. Ainsi, la République de Géorgie compte bien prendre le contrôle de la région de l'Ossétie du Sud. Un conflit armé va alors se dérouler pendant un an et demi avant qu'un traité ne soit signé entre la Russie et la Géorgie en 1992. En attendant de statuer clairement sur l'avenir de l'Ossétie du Sud, des troupes de maintien de la paix composé de soldats russes, géorgiens et ossètes sont déployés dans la région. Le 8 août 2008, un nouveau conflit éclate menant les troupes géorgiennes à affronter les soldats russes durant quelques jours. Cette guerre peu connue était exposée dans ETAT DE GUERRE. Ce film de Renny Harlin, en partie financé par des fonds géorgiens, présentait les Russes comme de vilains envahisseurs massacrant les civils. Et, bien évidemment, WAR ZONE, financé cette fois par des capitaux russes, nous oppose une vision très différente avec des troupes géorgiennes cagoulés et... massacrant les civils ! Nous ne sommes pas des gogos, la réalité est quelque part entre les deux, chacun des camps ayant sûrement des choses à se reprocher... Durant la majeure partie du métrage, WAR ZONE ne fait donc pas dans la nuance politique. Toutefois, le film tente de se racheter le temps d'une courte scène. Un passage un brin naïf qui donne enfin un visage humain aux soldats géorgiens. Et même si cette petite scène semble un poil peu réaliste, elle véhicule tout de même une idée intéressante et qui, finalement, est au cœur même de WAR ZONE. Le film exprimant surtout le fait que dans une guerre, ceux qui souffrent, ce ne sont pas les décisionnaires dans leur costard cravate attablé dans une salle climatisée mais bel et bien les populations civiles, ceux qui n'ont rien demandé et qui aimerait bien vivre tranquille. Lorsque la jeune héroïne se retrouve face à face avec un soldat géorgien, elle tire sur le cordon maternel de manière à rappeler que ce sont tous des êtres humains quelle que soit leur nationalité. Car si l'on met de côté l'étrange manière de présenter les forces en présence et en oubliant la réalité politique, WAR ZONE fonctionne assez bien tant que l'on se place au niveau des individus pris dans la tourmente, qu'ils soient civils ou militaires.

Mais où sont les robots dans tout ça ? C'est certainement l'aspect le plus étrange de WAR ZONE. La promotion du film mettait largement en avant des robots alors que dans le film, ils se font des plus discrets. Et pour cause ! Dans WAR ZONE, il n'y a pas de robots, ils ne sont que le fruit de l'imagination d'un gamin fantasque. Confronté aux horreurs de la guerre, il va donc préférer se réfugier dans son univers. Mais comme le film va suivre en priorité le parcours de sa mère, les robots n'ont au final qu'un temps de présence assez réduit sur les deux heures du métrage. On les retrouvera principalement au début du film et à la fin, entre les deux, on assiste surtout à un film de guerre relativement traditionnel, un genre très usité depuis pas mal de temps dans les productions russes. Si les robots se font rares, il tranche surtout radicalement avec le ton sérieux, voire très sombre, de WAR ZONE. Par exemple, l'ouverture du film fait un peu penser à une sorte de SHARKBOY ET LAVA GIRL, ce qui n'est pas forcément très engageant. La suite aborde pourtant des sujets très adultes, la guerre évidemment mais aussi la sexualité. On notera par exemple le malaise de la jeune héroïne et d'une autre femme lorsqu'elles doivent voyager dans un car, donnant l'impression qu'elles sont des proies pour la population masculine. Impression renforcée par la suite avec un voyage en jeep avec des militaires. Le film fait même un clin d'œil à la scène la plus connue de QUAND HARRY RENCONTRE SALLYMeg Ryan simulait un orgasme dans une salle de restaurant. Les auteurs de WAR ZONE ne cachent pas cet emprunt au film de Rob Reiner puisque l'on voie clairement le boîtier DVD du film quelques minutes auparavant. On suppose aussi que c'est une façon d'expliquer d'où vient l'idée à l'héroïne de reproduire la chose dans un ascenseur bondé. Tout cela a donc de quoi surprendre, particulièrement après la séquence infantile qui ouvre WAR ZONE. Il s'agit, peut être, de la part des auteurs de créer une véritable fracture entre un univers complètement innocent et la dure réalité de notre monde. Le souci, c'est que cela ne fonctionne pas vraiment et cela provoque surtout une incompréhension. Cela s'avère dommage puisque WAR ZONE contient pas mal de bonnes idées à l'instar de la rencontre avec la mère de deux chiots, un animal que l'on retrouvera par la suite, ou bien la toute dernière scène, assez astucieux, avec un répondeur téléphonique. WAR ZONE n'est donc pas une véritable réussite mais c'est aussi un film qui s'écarte grandement d'un cinéma hollywoodien. Pas forcément dans la forme mais plutôt en ce qui concerne son décor et les personnages qui y évoluent. Au moins, WAR ZONE se montre différent tout en proposant des séquences de guerre aussi réussie que spectaculaire.

Bien que distribué dans son pays d'origine par la FOX, on ne pensait pas voir débarquer le film en France. Et pourtant, Metropolitan s'occupe donc de diffuser WAR ZONE chez les revendeurs français, le métrage étant commercialisé directement en vidéo. Le Blu-ray arbore une image en haute définition au format d'origine respecté. Un transfert 1080p/24 plutôt propre sur lequel s'invite un petit grain lui conférant un aspect cinéma. Aucun reproche à faire en ce qui concerne l'image et il en sera de même pour le son. Toutefois, les deux pistes en DTS HD Master Audio ne sont pas non plus d'une grande subtilité. Que ce soit dans la version originale ou bien dans le doublage français, cela restitue assez bien les affrontements armés sans pour autant être des plus époustouflants. On notera que dans la version originale, les personnages s'expriment en russe et en géorgien alors que bizarrement, sur le doublage, tout le monde parle en français. Il y a donc quelques menus aménagements dans les dialogues.

En complément de WAR ZONE, le Blu-ray français ne propose que trois bandes annonces mais aucune pour le film qui se trouve sur le disque. A la place, on peut donc voir un aperçu de WARM BODIES, LES AMES VAGABONDES et DEAD MAN DOWN. Ce dernier est d'ailleurs le seul des trois dont le visionnage est lancé automatiquement à l'insertion du Blu-ray.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Un métrage atypique
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Changement de ton assez étrange
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L'édition vidéo
AVGUST VOSMOGO Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
2h12
Image
2.35 (16/9)
Audio
Russian DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • Warm Bodies
      • Dead Man Down
      • Les Ames Vagabondes
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