Après une opération militaire commanditée par le Président des Etats-Unis, l'équipe d'intervention des G.I. Joe subit une attaque inattendue qui laisse à penser qu'il s'agit d'une trahison. Pendant que les survivants de l'équipe recollent les morceaux, un plan machiavélique se met en place…
Durant les années 80, Hasbro cherche à élargir son champ d'action en sortant de la simple fabrication de jouets. Ils vont ainsi s'associer avec Marvel qui proposera des aventures dessinées et dérivées de l'univers Transformers ou G.I. Joe. Les mêmes gammes de jouets seront aussi adaptées sur le petit écran avec des séries télévisées d'animation. En dessin animé, on retrouvera aussi Mon Petit Poney ou encore Robotix issus du catalogue de jouets de Hasbro. Des longs métrages seront même produits pour le cinéma, toujours sous la forme de films d'animation. Cette diversification, d'autres compagnies de jouets la suivront comme Lego, plus récemment. Evidemment, à l'écran, les séries télévisées ne sont pas exceptionnelles et servent surtout à promouvoir des marques. Quelques décennies plus tard, TRANSFORMERS fait passer la gamme de jouets de Hasbro de l'animation aux prises de vues réelles (ou plutôt aux images de synthèse). Ce long métrage de Michael Bay remporte un énorme succès qui ouvre, en quelque sorte, le coffre à jouets de Hasbro vers le cinéma. Outre TRANSFORMERS, il faudra donc compter avec BATTLESHIP, d'après le jeu de société Touché Coulé, et G.I. JOE : LE REVEIL DU COBRA. Plus de quarante ans après la fabrication de la première poupée pour garçons, G.I. Joe prend vie à l'écran dans une grosse production emballée par Stephen Sommers. A l'arrivée, le métrage n'arrive pas à atteindre les scores de TRANSFORMERS en nombre de dollars ramassés mais l'opération reste extrêmement lucrative. Une suite est donc annoncée très rapidement et, étrangement, Stephen Sommers est laissé de côté. Pour mettre en images le film, la production choisi un cinéaste qui n'a jamais réalisé un film d'une telle ampleur. Jon Chu s'est, en fait, surtout illustré jusque là en tournant SEXY DANCE 2, SEXY DANCE 3 et un documentaire musical JUSTIN BIEBER : NEVER SAY NEVER.
G.I. JOE : CONSPIRATION est une suite directe de G.I. JOE : LE REVEIL DU COBRA. Néanmoins, le film ne reprend qu'une petite partie des personnages mis en place dans le premier métrage. Plus étonnant, le héros de G.I. JOE : LE REVEIL DU COBRA est évacué dans la première demi-heure de cette suite. Pour renforcer l'équipe, on fait donc appel à de nouveaux héros, renouvelant ainsi les têtes d'affiche. Dwayne Johnson devient ainsi le personnage proéminent de G.I. JOE : CONSPIRATION. Même si l'intrigue se montre extrêmement foisonnante en nombre de héros ou de vilains à placer à l'écran, c'est bel et bien l'ancien catcheur qui semble être le mieux servi. Ou plutôt, c'est Dwayne Johnson qui réussit le mieux à s'imposer à l'écran dans la bouillie G.I. JOE : CONSPIRATION. Car le film s'avère pour le moins bordélique ! L'histoire contient de bonnes idées mais développe le tout avec une grande immaturité. Plutôt client d'un cinéma de pur divertissement, il y a quand même des limites et G.I. JOE : CONSPIRATION les transgresse allégrement. Peu importe que le scénario tire dans tous les sens si les scènes d'action sont réussies. Après tout, on sait ce que l'on va voir avec un film qui se titre G.I. JOE ! C'est là que le bat blesse car Jon Chu n'assure pas un cachou. Ca pète dans tous les sens, ça mitraille et ça se tape dessus mais sans véritable classe, sans maestria... Un comble pour un cinéaste qui filmait des comédiens se dandinant sur des chorégraphies musicales. G.I. JOE : CONSPIRATION n'est malheureusement pas un ballet d'action comme on pouvait s'y attendre. D'ailleurs, même lors d'un passage d'infiltration, la mignonne Adrianne Palicki se met à danser lors d'une réception avec Jonathan Pryce. Rien à voir avec le tango de Schwarzenneger et Jamie Lee Curtis dans TRUE LIES, filmé par James Cameron. Ici, on ne voie quasiment rien ! La séquence fait aussi penser à du MISSION : IMPOSSIBLE mais Jon Chu n'est pas Brian De Palma ou J.J. Abrams. Le résultat est un peu triste et on se consolera avec la plastique de la comédienne dans une robe moulante, seul aspect glamour d'une séquence filmée sans panache. C'est malheureusement l'énorme problème que traîne G.I. JOE : CONSPIRATION durant toute sa durée. Rare sont les moments où le film réussit à donner un véritable souffle à son action (et souvent son inaction).
Noyé dans les défauts de G.I. JOE : CONSPIRATION, on peut tout de même trouver quelques passages qui relèvent le niveau. Ainsi, le passage se déroulant sur une chaîne montagneuse a le mérite de nous proposer une séquence d'action vertigineuse. Totalement irréaliste, aussi, mais avec, au moins, un peu d'inventivité. C'est d'ailleurs ce moment qui illustre assez bien ce qui aurait pu être fait avec G.I. JOE : CONSPIRATION à la place du long gâchis qui s'étale pendant près de deux heures à l'écran. Le meilleur de G.I. JOE : CONSPIRATION, il est en grande partie révélé dans la bande annonce. La destruction d'une capitale européenne a dès lors le seul mérite de nous être présenté avec un gros son et sur un grand écran histoire de bien profiter des effets spéciaux franchement très réussis de cette très courte scène de destruction. Si Dwayne Johnson est clairement la tête d'affiche, son personnage s'avère bien moins intéressant que celui incarné par le coréen Byung-hun Lee, reprenant le rôle de Storm Shadow. Mais à l'instar des autres comédiens, logés à la même enseigne, il interpréte un personnage très mal mis en valeur. Au point que certains deviennent même un peu translucides, c'est le cas de la jolie Elodie Yung incarnant une Jinx au potentiel énorme mais qui ne ressemble à l'arrivée qu'à une ombre dans le décor. La faute à un scénario bringuebalant et à une mise en image qui se montre purement fonctionnelle. Rageant car l'une des meilleures idées de G.I. JOE : CONSPIRATION nous permet d'assister à un incroyable bluff nucléaire qui aurait pu être réellement mémorable dans un métrage rondement mené !
Balles et autres objets mortels sont envoyés à la figure des spectateurs puisque G.I. JOE : CONSPIRATION est diffusé en relief dans les salles équipées. Certains effets sont effectivement saisissants mais cela ne fera sûrement pas oublié l'aspect très gadget de cette 3D appliquée en post-production, le film n'ayant pas été tourné en relief. Pas mal de scènes s'avèrent ainsi assez plates et n'offrent donc pas de véritable valeur ajoutée. Cela reste un argument marketing, un procédé à même d'attirer les petites têtes blondes, les rares spectateurs qui se montreront sûrement peu regardants face à ce spectacle aussi explosif que très mal fagoté. G.I. JOE : CONSPIRATION est ainsi aussi crédible qu'un spectacle de marionnettes dans l'histoire qu'il expose. Autant dire qu'à moins d'avoir la naïveté d'un minot d'une dizaine d'années, rien n'est réellement enthousiasmant dans G.I. JOE : CONSPIRATION. Mais, en tant que parent, cinéphile de surcroît, il y a sûrement mieux à montrer à nos enfants !