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Critique du film
SKYFALL 2012

 

L'affiche de SKYFALL aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. A première vue d'une banalité à pleurer (Daniel Craig en smoking devant le «Gunbarrel»), elle résume finalement assez bien le film car le sujet est James Bond lui-même. Il faut dire qu'il fête cette année son demi-siècle de cinéma. Il y a dix ans, les célébrations avaient donné lieu à MEURS UN AUTRE JOUR de Lee Tamahori, un film bourré jusqu'à la gueule de clins d'oeil et de références. Avec SKYFALL, les producteurs et Sam Mendes ont voulu une fête moins ostentatoire et ont privilégié le contenu. Mais c'est tout de même la grande fiesta !

La bande-annonce l'avait révélé, ce n'est donc pas un spoiler : dès le début de l'histoire, Bond se fait tirer dessus par un agent féminin du MI6 sur ordre de M... 007 est donc mort quand s'ouvre le générique de Daniel Kleinman, qui pourrait être celui d'un film de Tim Burton, avec ses tombes, ses arbres décharnés et ses maisons en ruine ! Le film raconte l'histoire d'une résurrection. Le héros est malmené depuis CASINO ROYALE, il saigne, souffre et s'interroge ; avec SKYFALL, il touche le fond : il boit, frôle bêtement la mort, se laisse aller... Silva (le méchant) le traite d'épave, Mallory (un ex-SAS) lui conseille de ne pas revenir... Un peu comme dans GOLDENEYE, il va prouver à tout le monde qu'il n'est pas le has been que l'on croit. Et les relations avec M s'en trouvent enrichies. Elle est celle qui est responsable de sa presque-mort, mais elle est aussi celle qui le remet en selle ; Bond pourrait lui en vouloir mais il a aussi pour elle une grande affection...

Judi Dench est le deuxième personnage du film. La vraie Bond girl de SKYFALL, c'est elle ! Ce qui explique que Bérénice Marlohe, malgré tout le tumulte médiatique autour d'elle, disparaisse assez vite de l'histoire. Étonnant quand on voit la peine que se sont donnée les scénaristes pour faire exister le personnage de Séverine et l'intensité que lui donne la comédienne française. Mais M est au centre de l'intrigue, et il semblait difficile de faire coexister les deux personnages féminins. Non, le chef du MI6 n'attend pas tranquillement derrière son bureau que son meilleur agent remplisse sa mission. Elle doit cette fois accepter d'être responsable de la mort de plusieurs de ses hommes, de rendre des comptes à une commission et de subir la vengeance d'un ancien agent... interprété par Javier Bardem, tout simplement époustouflant. Blond décoloré, inquiétant, charismatique... mais aussi complètement dingue, brisé, désespéré...

Niveau mise en scène, il semble que les critiques sur QUANTUM OF SOLACE aient été entendues. Les scènes d'action sont enfin «lisibles». Plus de montage épileptique à la Jason Bourne, chaque coup porté est traçable, de son point de départ à son point d'arrivée. On sait qui poursuit qui et par quel chemin. Bref, on comprend enfin ce qui se passe ! Cela paraît bête à dire mais cela change tout car on entre pleinement dans l'aventure. De plus, Sam Mendes a décidé de rendre ces scènes esthétiques. Une bagarre à Shanghai est filmée en ombres chinoises en un seul plan, et le rendu est tout simplement somptueux. De manière générale, la photographie de SKYFALL est d'une beauté renversante, rarement atteinte dans un Bond.

Bref, un film du même niveau que BONS BAISERS DE RUSSIE, AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTE et CASINO ROYALE. Pas si mal pour un quinquagénaire !

Rédacteur : Philippe Lombard
52 ans
4 critiques Film & Vidéo
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