Elevé par son Oncle et sa Tante depuis la disparition de ses parents, Peter Parker cherche à en apprendre davantage sur les expérimentations passées de son père. C'est ainsi qu'il se rend dans les laboratoires Osborn, et furète dans les coins avant de se faire mordre par une araignée génétiquement modifiée. Alors qu'il était chétif et sans assurance, Peter se rend rapidement compte que sa force et son agilité se sont considérablement accrues. Le jeune homme tente de dompter ses nouvelles facultés mais c'est alors qu'Oncle Ben se fait abattre en pleine rue par un petit loubard. Brisé, Peter passe dès lors ses nuits à chercher le meurtrier, sans se douter du fait qu'un individu plus dangereux encore rôde en ville...
Extrêmement populaire, l'homme araignée sera très rapidement adapté à l'écran. Tout d'abord sous la forme d'une série animée en 1967, puis en «live» en 1977 dans la série THE AMAZING SPIDER-MAN. Sur base de cette série seront montés deux films qui sortiront dans les salles en Europe, respectivement nommés L'HOMME ARAIGNEE (1978) et LA RIPOSTE DE L'HOMME ARAIGNEE (1979). Bien qu'il s'absente ensuite des écrans, Peter Parker continuera de vivre dans le coeur de ses fans, notamment grâce à la revue «Spidey» qui alimentera les librairies durant les années 80. Durant les années 90, les rumeurs se multiplieront quant à la mise en chantier d'un nouveau film. Au Festival de Cannes seront même distribués des flyers annonçant un métrage de James Cameron mettant en scène Arnold Schwarzenegger dans le rôle d'un «Bad guy» à l'identité non révélée ! Rien ne se concrétisera cependant et il faudra attendre le début des années 2000 pour que les annonces sérieuses commencent à débouler. Sam Raimi prend les rênes, Tobey Maguire sera le héros et Kirsten Dunst sa dulcinée. En 2002, SPIDER-MAN éclate sur les écrans et Columbia Pictures se régale de 820 millions de dollars de recettes. SPIDER-MAN 2 et SPIDER-MAN 3 suivront et connaîtront un succès comparable.
Très rapidement, le script d'un quatrième volet est soumis à Sam Raimi mais celui-ci juge les délais trop courts et la présence du Vautour assez peu enthousiasmante. Finalement, il rejette l'idée d'un quatrième volet et le duo d'acteurs fait de même. En outre et bien qu'il ait rapporté une fortune au Box-Office, SPIDER-MAN 3 n'a pas fait l'unanimité auprès des amateurs. Parmi les raisons nous citerons des personnages de plus en plus survolés, un patriotisme lourdaud, une mièvrerie lassante et une désinvolture qui n'est plus dans l'air du temps depuis que Christopher Nolan a revisité Batman... Sony décide donc de relancer la franchise Spiderman par le biais de ce qu'on appelle maintenant un «Reboot». La démarche est donc peu ou prou la même que celle utilisée pour L'INCROYABLE HULK ou PUNISHER : WAR ZONE en 2008, à savoir qu'on fait table rase du passé (récent) et qu'on redémarre comme si de rien n'était !
Il est encore un peu tôt pour savoir si l'idée était commercialement viable mais à la vision du film, il semble évident que nous tenons là le souci majeur de THE AMAZING SPIDER-MAN. Durant la première moitié, il faudra donc que le spectateur accepte de revivre ce qu'il connaît déjà. La mort d'Oncle Ben, la morsure d'araignée et la découverte des super-pouvoirs fleurent ainsi la redite à seulement dix ans d'écart. La pilule semble assez dure à avaler mais force est de constater que ce nouveau métrage apporte suffisamment d'éléments nouveaux pour relancer l'intérêt. L'aura de mystère qui plane autour des activités du père disparu de Peter en est un, issu de l'univers «Ultimate Marvel» (Reboot papier du Comics). La mise en avant des laboratoires d'Oscorp et le développement du Docteur Curt Connors également. Nous noterons à ce sujet que le toubib manchot apparaissait déjà dans SPIDER-MAN 3, incarné alors par Dylan Baker. En faire le «méchant» de THE AMAZING SPIDER-MAN permet donc de combler les spectateurs qui espéraient voir ce personnage prendre de l'ampleur dans l'hypothétique SPIDER-MAN 4...
Mais le spectateur aura bien d'autres raisons d'être enthousiaste à la vision de ce nouveau métrage. Issu de l'univers du clip, Marc Webb, réalisateur bien nommé du film n'avait jusqu'à présent qu'une bien maigre expérience cinéma. Pourtant, il fait preuve ici d'une belle habileté dans ses choix de cadrages et, d'une manière générale, dans sa mise en scène. Assez étonnante, l'idée de représenter certains des vagabondages de l'homme araignée en vue suggestive s'avère être une vraie trouvaille qui, jumelée à la 3D, offre des sensations inédites et rafraichissantes. Les amoureux de Spidey apprécieront également le soin apporté à la mise en image de leur héros, et plus particulièrement de sa gestuelle. Bien évidemment, ses postures sont en grande partie numériques mais la qualité des CGI est telle qu'on les oublie vite pour rapidement accepter l'incroyable souplesse de Spiderman.
Ces prouesses physiques sont du reste rendues crédibles par la silhouette filiforme de l'acteur Andrew Garfield, en parfaite adéquation avec le personnage. Si les premières images, publiées en amont, laissaient à craindre une erreur de casting, il n'en est rien et le jeune homme, déjà vu dans NEVER LET ME GO et L'IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS, remplit son rôle à merveille. D'une manière générale, le casting est de qualité et tous s'accordent à faire corps avec leur personnage. Martin Sheen est un Oncle Ben sympathique alors que Sally Field est une Tante May bien moins tête-à-claque que celle de Sam Raimi. Denis Leary, pompier alcoolique dans la série RESCUE ME, devient ici commissaire de Police et père de Gwen Stacy. Cette dernière, jouée par Emma Stone, semble également plus naturelle et vivante que la Mary Jane Watson jouée jadis par Kirsten Dunst. En fait, seul Rhys Ifans, dans la peau écailleuse du Lézard, se montre légèrement en deçà de ses petits camarades, plus hésitant et sans doute (un peu) moins gâté que l'araignée en terme de trucages.
Qu'importe ce dernier (léger) bémol car THE AMAZING SPIDER-MAN parvient sans peine à faire oublier la précédente trilogie. Il faudra bien évidemment accepter de redécouvrir les origines de l'araignée, ce qui ne sera pas du goût de tous et s'avère tout de même un peu pénible. Mais une fois le premier tiers digéré, les personnages sont campés et l'araignée s'envole de plus belle, au sein d'un métrage plus sombre mais non dénué d'humour. L'action y est en outre dynamique, aérienne, et aucune baisse de rythme n'est à noter. Moins niais que les précédents, ce Spiderman nouveau se montre également plus adulte et retrouve de fait le ton aujourd'hui employé pour les autres productions Marvel. On se prend dès lors à espérer un THE AVENGERS 2 incluant notre homme-araignée, même si compte tenue de la complexité liée aux droits, il semble plus sage de croiser les doigts pour un THE AMAZING SPIDER-MAN 2, déjà planifié pour 2014, qui soit du même tonneau et dégagé de sa redondante genèse...