Après le massacre de sa famille par un vampire, Martin se lance sur les routes apocalyptiques des Etats-Unis en compagnie d'un homme solitaire. En route, ils seront confrontés à des fanatiques mais aussi à des survivants qui tentent de continuer à vivre. Parmi ceux-ci, ils vont rencontrer, Belle, une femme enceinte ou encore une nonne...
Alors qu'il peine à monter un nouveau long métrage après MULBERRY STREET, Jim Mickle décide de s'orienter vers un projet en apparence plus accessible. Avec son compère scénariste et comédien Nick Damici, il entame donc l'écriture d'une série d'épisodes à destination d'internet. Très vite, ils s'orientent vers un sujet finalement assez proche de leur collaboration précédente. Dans MULBERRY STREET les êtres humains se transformaient en sorte de mutants assoiffés de sang suite à une infection galopante. Avec STAKE LAND, il sera toujours question de contamination mais à bien plus grande échelle ou, tout du moins, l'action prendra le large. En effet, l'humanité a sévèrement été touchée par une invasion de vampires et l'histoire suit le parcours de personnages à travers les Etats-Unis. Curieusement, le statut de vampires des créatures de STAKE LAND semble un peu surfait. En réalité, les morts-vivants du film s'apparentent beaucoup plus à de simples zombies photo sensibles qu'à de véritables vampires. Hormis leurs canines proéminentes, leur crainte du soleil ou bien d'un pieu dans le cœur, il s'agit donc surtout d'infectés avides de sang humain. Les vampires ont donc un peu été perdu de vue durant l'écriture au même titre que la série pour le web. Car, finalement, la boîte de Larry Fessenden, Glass Eye Pix, décide de produire STAKE LAND sous la forme d'un long métrage. Néanmoins, l'idée d'une série ne sera pas totalement oubliée puisque durant la production du film, sept courts métrages présentant les personnages principaux seront emballés pour être présenté comme suppléments du film.
Des vampires qui envahissent la terre, c'est un sujet qui fait directement penser à un livre de Richard Matheson, «Je suis une Légende», adapté à plusieurs reprises au cinéma. Si dans la version des années 60, THE LAST MAN ON EARTH, on parle bien clairement de vampires, les autres adaptations s'écarteront des particularités des créatures de la nuit comme dans LE SURVIVANT ou JE SUIS UNE LEGENDE. En se basant sur le point de départ de STAKE LAND, on pouvait donc espérer une sorte d'adaptation non officielle, tout du moins de l'univers du fameux livre. Ce ne sera pas vraiment le cas et ce même si STAKE LAND donne parfois l'impression d'être assez littéraire. La voix-off se montre ainsi très présente, venant expliciter les états d'âmes de son jeune personnage. Une voix off qui, étrangement, fait un peu penser à celle de l'enfant de MAD MAX 2. Impression renforcée par le personnage de dur à cuir solitaire se déplaçant en voiture ou encore par une séquence où les héros deviennent les témoins, à distance, d'un affrontement sauvage entre des fanatiques et leurs infortunées victimes. De même, il apparaît difficile de ne pas penser à THE POSTMAN, une adaptation d'un livre, avec ses villages de survivants retranchés ou bien l'émergence d'un groupuscule dictatorial. Finalement, STAKE LAND n'invente pas grand chose et n'a pas forcément les moyens de ses ambitions. Cela n'empêche pas Jim Mickle et Nick Damici de prendre le chemin du road movie de manière à nous présenter leur vision d'une Amérique chaotique.
STAKE LAND a le mérite de surprendre en adoptant un rythme plutôt lent. En cela, l'association avec Larry Fessenden paraît, du coup, très évidente. Le cinéaste américain a ainsi déjà revisité plusieurs mythes du fantastique toujours avec une approche intimiste, plus proche du film d'auteur que du cinéma Bis. STAKE LAND suit la même trajectoire de manière un peu plus démonstrative. Ainsi, le métrage passe beaucoup de temps sur ses personnages mais n'en oublie pas, tout de même, de verser par endroits dans l'action. Enfin, le film propose quelques débordements gores assez généreux qui finissent de parfaire le mélange très curieux de ce STAKE LAND oscillant entre le spectacle intimiste et le pur sensationnel. Le résultat risque donc de partager les spectateurs : certains auront peut être un peu de mal à être convaincu par ce mélange alors que les autres se laisseront porter par l'ambiance du film. N'oublions pas de préciser que l'une des grandes forces de STAKE LAND se trouve dans son casting. Que ce soit les comédiennes connues comme Danielle Harris ou bien Kelly McGillis (méconnaissable) ou bien le reste des acteurs dont Nick Damici incarnant l'un des rôles principaux. Notons que Larry Fessenden fait aussi une apparition en barman mais sa prestation n'est clairement pas du même niveau que celle des autres interprètes.
STAKE LAND sort directement en vidéo en France, comme dans la plupart des pays. Tourné en vidéo numérique haute définition, STAKE LAND se dévoile de manière très réussie sur l'édition Blu-ray avec un transfert 1080p/24 de qualité avec un niveau de détails ainsi qu'une profondeur de champ de haute tenue. Seul bémol, le contraste semble parfois un peu mou, particulièrement lors des séquences de nuit. Il est toutefois difficile de savoir s'il s'agit d'un souci ou bien d'un choix artistique. Car l'image de STAKE LAND a clairement subi un gros travail de post-production que ce soit pour les effets spéciaux ou bien un travail sur les couleurs. Deux pistes audio viennent sonoriser le film avec le choix entre la version originale sous-titrée et un doublage français. Les deux sont présentés en DTS HD Master Audio 5.1 et il faut reconnaître que, pour une fois, le doublage français n'est pas si mal. La version originale s'avère tout de même un poil au-dessus.
Côté supplément, premier constat, il manque du matériel. Ainsi, les deux commentaires audio ainsi que le making of de l'édition américaine ont disparu. C'est d'autant plus gênant pour le making-of que le Blu-ray français nous propose un journal de pré-production. Soit la partie en amont du tournage du film. Il aurait pourtant été logique de nous proposer la suite, ce ne sera pas le cas. Justement, ce supplément revient rapidement sur la genèse de STAKE LAND pour ensuite embrayer sur les différentes phases menant au tournage comme les repérages ou les répétitions. Une quinzaine de minutes qui se suivent assez bien même s'il aurait été possible de creuser beaucoup plus. Notons que ce supplément est en résolution 720p. Un petit module vidéo nous propose de découvrir le travail numérique accompli sur les images du film. Cela va d'effets spéciaux sur les créatures jusqu'à des ajouts discrets et qui passent totalement inaperçu à la vision du film.
Les sept courts métrages présentant six des personnages du film sont disponibles en haute définition et sous-titré. La moitié a été réalisé par Larry Fessenden, le cinéaste en profite pour placer une affiche de THE ROOST, une autre de ses productions, dans l'un des courts. Mais l'une des autres petites histoires est mise en scène par la comédienne Danielle Harris. Il faut être honnête, la plupart de ces segments sont assez anecdotiques. On passera sur le segment présentant le personnage de Jebediah, singeant Marlon Brando dans APOCALYPSE NOW, pour retenir surtout le passage dédié au personnage de Mister. Ce segment est intéressant car il révèle clairement ce que l'on ne pouvait que se douter à la fin de STAKE LAND. La symbolique du pendentif n'a dès lors plus aucune ambiguïté. Les six courts sont, en tout cas à l'image du film, assez introspectifs. En ce qui concerne, le septième court ne s'intéresse pas à un personnage du film mais nous fait le coup de la vidéo subjective. L'idée est plutôt amusante mais tourne finalement à vide.
La bande annonce de STAKE LAND fait partie des suppléments mais le Blu-ray contient trois autres vidéos promos visibles seulement au lancement du disque. On peut ainsi avoir un avant-goût de la première saison de THE WALKING DEAD ou encore du CHOC DES EMPIRES, les deux sont en qualité DVD (576p). Une troisième bande annonce en HD nous montre des images du dernier Renny Harlin, ETAT DE GUERRE. Cette bande annonce est en français mais il est aussi possible de la voir entièrement en anglais (intertitres compris). Pour cela, à l'insertion du disque, il faut choisir «Anglais» sur le premier menu. Dans ce cas, les deux autres bandes annonces ne seront pas lues et, par la suite, les menus seront donc en version anglaise.