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Critique du film
THE NEIGHBOR ZOMBIES 2010

 

Un virus se répand à travers le monde transformant les populations infectées en zombie avide de chair humaine. Du côté de la Corée, cela provoque diverses situations que ce soit pendant l'épidémie mais aussi après qu'un remède ait été trouvé…

Quand une bande de cinéastes sud-coréens font un film pour décompresser de leurs propres boulots, cela donne THE NEIGHBOR ZOMBIES. Un métrage franchement fauché mais qui a l'avantage de proposer une vision plutôt fraîche d'un genre à la mode. Car, en abordant le sujet des morts-vivants, l'équipe de THE NEIGHBOR ZOMBIES part donc avec le handicap d'être le énième film consacré aux zombies. C'est là où les Sud-coréens sont plutôt malins et adopte un angle astucieux. Le film est découpé en six parties et nous présente l'émergence des morts-vivants mais aussi, et surtout, la fin de la prolifération et la vie après l'infection. Six sketches qui sont réalisés et écrits par quatre cinéastes qui assument tour à tour divers postes lors de la création de THE NEIGHBOR ZOMBIES. Une mise en boîte collégiale qui permet au film de garder une véritable cohésion et une idée directrice surprenante.

Interrogé à propos de leur film, les cinéastes avouent s'être surtout amusé à faire un métrage «fun» et décomplexé. Voilà qui s'avère plutôt étonnant puisque lors de la vision de THE NEIGHBOR ZOMBIES, on ne peut s'empêcher de noter l'intelligence du propos. Particulièrement durant l'un des derniers segments de cette anthologie hors normes. Après la guérison, les infectés rejoignent ainsi la société qui fait preuve de suspicion envers les ennemis d'hier, exprimant une grande difficulté à pardonner. Difficile de ne pas penser à la situation politique des deux Corées et ce même si les géniteurs de THE NEIGHBOR ZOMBIES s'en défendent. Car s'ils ont voulu réaliser un métrage sans se poser trop de question, il s'avère que c'est justement lorsqu'une histoire n'a rien à dire qu'elle tombe à plat. Un défaut qui survient au milieu de THE NEIGHBOR ZOMBIES avec un segment très orienté vers le thriller et l'action. Jusque là, le film semblait s'inspirer très vaguement une série de jeux vidéo, ainsi on retrouvait une entité gouvernementale à l'origine de l'infection et dont le nom n'est pas sans rappeler les Resident Evil. Mais lorsque le film expose clairement sa filiation, le résultat se montre bien plus maladroit. En effet, avec un budget dérisoire, il s'avère bien difficile de mettre en image des affrontements musclés. Dans ce contexte, l'aspect très fauché des autres sketches passent beaucoup mieux. L'occasion de nous montrer l'aspect intimiste de l'impact d'une infection à grande échelle. Ainsi, on peut découvrir une amourette à la Roméo et Juliette, avec un traitement bien plus étrange que dans ZOMBIE HONEYMOON, ou encore la difficulté de s'occuper de sa famille devenu infectée (ici, la relation entre une mère et sa fille). D'une manière générale, le manque de budget est contrebalancé par des idées étranges ou surréalistes à l'instar du premier sketch narrant les difficultés d'un jeune homme solitaire et reclus qui tente d'aller voir ce qu'il se passe hors de chez lui. Ou bien encore l'intrusion de personnages saugrenus à l'instar d'un braqueur habillé en cowboy faisant irruption au milieu d'une situation tendue entre une victime et son tortionnaire.

Gagnant de plusieurs prix dans divers festivals, dont le Prix du Meilleur Long-métrage au Festival Mauvais Genre en 2011, THE NEIGHBOR ZOMBIES a réussi à séduire par sa fraîcheur et son ton décalé. Au point que l'on finit par oublier l'aspect très fauché de l'entreprise pour n'en conserver que l'enthousiasme de ce projet cinématographique.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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