Alors que les Etats-Unis enrôlent des soldats pour aller combattre l'Allemagne nazie, Steve Rogers se voit constamment refoulé dans les bureaux militaires. Jugé trop faible et bourré de défauts, l'armée refuse d'incorporer le jeune homme qui n'a qu'une envie, faire son devoir. Repéré par un scientifique, sa pugnacité va être récompensée et il va se retrouver impliqué dans une expérience dont le but est de créer de super soldats.
Depuis plusieurs années, la société d'édition Marvel recycle avec un certain talent et sur grand écran ses super héros. Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas depuis les débuts qui remontent tout de même aux années 40. S'il n'est pas le tout premier super héros illustré chez Marvel, le Captain America va connaître une belle popularité qui lui permettra d'être adapté au cinéma dès 1944. Pas sous la forme d'un long métrage mais au travers d'un serial intitulé CAPTAIN AMERICA. Le personnage va ainsi renforcer les super héros dont les aventures s'égrainent chaque semaine en complément de programmes dans les salles obscures à l'instar de BATMAN ou encore CAPTAIN MARVEL (n'ayant rien à voir avec Marvel Comics). Toutefois, le serial produit par Republic Pictures se montre assez éloigné de la version dessinée. Cela ne s'arrangera pas vraiment lorsque la télévision tentera de s'emparer de l'univers Marvel avec THE AMAZING SPIDER-MAN ou L'INCROYABLE HULK. Ainsi, deux aventures de Captain America seront produites sous la forme de téléfilms donnant le rôle principal à Reb Brown. L'un des deux téléfilms sera d'ailleurs distribué dans les salles en Europe comme ce fut le cas pour des épisodes des séries L'INCROYABLE HULK et L'HOMME ARAIGNEE. A l'écran, le résultat fait pâle figure et seul L'INCROYABLE HULK restera dans les mémoires parmi ces incursions télévisuelles des années 70 avec de véritables acteurs. Sur les petits écrans, le Captain America se trouvera finalement un peu mieux traité sous la forme de dessin animé. Cependant, durant les années 90, un autre film est produit par Menahem Golan avec derrière la caméra Albert Pyun. Ce ne sera pas très glorieux et c'est donc soixante dix ans après sa toute première aventure dessinée que le Captain America tente un retour sur les grands écrans avec CAPTAIN AMERICA : THE FIRST AVENGER.
Le film conserve les origines du héros sans en changer l'époque. Du coup, ce CAPTAIN AMERICA gagne un cachet particulier, le mettant en marge des autres adaptations se déroulant dans un registre contemporain. Car le personnage du Captain America naît durant la Seconde Guerre Mondiale et il va donc participer au combat contre les nazis. Le réalisateur du film n'est pas en terrain inconnu. Il avait en effet déjà eu l'occasion de narrer une histoire de super héros confronté aux agents de l'Allemagne nazi. Joe Johnston avait ainsi mis en boîte le très réussi ROCKETEER, film pourtant peu apprécié. Avec CAPTAIN AMERICA, il s'attaque de nouveau à cette période de l'histoire en proposant une reconstitution aussi fidèle qu'alternative. On peut ainsi découvrir une face cachée de la guerre avec un vilain mégalomaniaque à la tête d'une armée dotée d'armes et véhicules en avance sur leur temps mais conservant un charme rétro. Cela rejoint par bien des côtés ROCKETEER mais CAPTAIN AMERICA se montre bien plus ambitieux et spectaculaire. Si l'action devrait primer, il n'en reste pas moins que l'histoire prend son temps, particulièrement dans sa première partie, pour nous présenter un héros coincé dans un corps chétif avant de s'intéresser à sa transformation. A ce titre, on peut saluer le travail sur les effets spéciaux qui ont permis de donner à Chris Evans une musculature et un corps de petite taille. Si l'effet est volontairement exagéré, le résultat s'avère bluffant. Et cela rend d'autant plus crédible sa métamorphose physique en héros. Pour autant, même si le héros obtient de grands pouvoirs, il va devenir une mascotte patriotique avant de prendre les choses en main pour se transformer réellement en héros. Toute cette partie de l'histoire s'avère être la plus réussie du métrage. Car, pour le reste, il faut être réaliste, on retrouve des thèmes très redondants dans l'univers des super héros et un cheminement relativement prévisible. Le tout reste, quoi qu'il arrive, bougrement sympathique. Si l'on peut éventuellement être frustré de voir les premières armes du héros, après une première mission réussie, expédiée en quelques images, ce CAPTAIN AMERICA parvient à aligner de purs moments de bande dessinée. Dans le genre, l'attaque du train ou le dernier affrontement sont de véritables réussites. De même, pas mal de plans du film retrouvent la beauté et la force des illustrations de comics comme lorsque le Crâne Rouge, avec son vrai visage, rattrape le cube dans sa main à la fin du métrage.
Finalement, la véritable déception de CAPTAIN AMERICA, c'est le relief. Car, une nouvelle fois, le port des lunettes est plus une gêne qu'un atout tant le film ne gagne rien à une 3D manifestement traficoté en post-production. Heureusement, le générique de fin anime vraiment en relief des images rétros. Hormis ce bémol, CAPTAIN AMERICA : THE FIRST AVENGER s'avère une bien belle réussite dans les adaptations récentes. De quoi faire oublier le peu enthousiasmant THOR, personnage que l'on retrouvera après le générique de CAPTAIN AMERICA. Avec un peu de patience, on peut ainsi découvrir une courte bande annonce de THE AVENGERS, film qui regroupera le Captain America, Thor, Iron Man et pas mal d'autres super héros qui partagent un univers commun.