Header Critique : BISON BLANC, LE (THE WHITE BUFFALO)

Critique du film et du DVD Zone 2
LE BISON BLANC 1977

THE WHITE BUFFALO 

Hanté dans son sommeil par un monstrueux bison blanc, le légendaire Wild Bill Hickok n'est plus que l'ombre de lui-même. Il prend donc sur lui d'affronter la bête légendaire, en compagnie d'un vieil ami trappeur. La route des deux hommes croisera celle de Crazy Horse, un chef sioux dont l'enfant a été tué et le village dévasté par la créature...

Nous sommes en 1977 lorsque sort sur les écrans américains LE BISON BLANC, une production signée Dino De Laurentiis. Le bonhomme vient alors de remporter un vif succès avec le remake de KING KONG, pour lequel il avait confié les rênes à John Guillermin. Aussi, il décide de produire un nouveau film de monstre, ponctionnant cette fois autant au LES DENTS DE LA MER de Spielberg qu'au célèbre MOBY DICK. De ce dernier, LE BISON BLANC reprend bien évidemment la créature albinos, mais aussi et surtout le caractère obsessionnel qu'elle prend dans l'esprit du personnage principal.

Ce protagoniste, interprété ici par Charles Bronson, sera donc le Capitaine Achab de l'aventure. Un héros qui ne connaîtra l'apaisement que lors d'un ultime face-à-face avec son Némésis à fourrure. La stature de l'acteur, alors âgé de cinquante-cinq ans et auréolé de nombreux succès, aurait parfaitement pu suffire au métrage. Mais c'est sans compter l'héritage du roman homonyme, écrit de la main de Richard Sale, qui ajoute une dimension légendaire au personnage en lui octroyant l'un des noms les plus connus du XIXième siècle, Outre-Atlantique. Ce nom, c'est bien évidemment celui de Wild Bill Hickok, plus communément appelé Wild Bill. Tireur de talent, Shérif reconnu puis Marshall, compagnon un temps de Calamity Jane, cette figure de l'Ouest américain connaîtra la mort d'une balle dans la nuque, alors qu'il s'adonnait à l'une de ses activités favorite, le poker.

A ses côtés se dressera une autre figure de légende, le célèbre Crazy Horse, ici interprété par Will Sampson (VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU). Leader de son peuple contre les militaires américains, le chef amérindien se sera fait connaître sur les champs de bataille mais également pour sa droiture et sa générosité... L'idée de réunir les deux hommes au sein d'une même histoire, bien que relevant de la pure fiction, s'avère plutôt intéressante et amène LE BISON BLANC, livre comme film, sur le sentier de l'«aventure humaine» plus que sur celui du simple métrage d'action. Le rythme est ainsi relativement posé et le passé de Wild Bill nous sera exposé par le biais de quelques dialogues. Le métrage joue donc la carte d'une certaine authenticité en mentionnant quelques villes, faits ou noms significatifs qui raviront les connaisseurs.

Mais bien qu'il use d'authentiques héros et prenne grand soin de camper ses personnages dans un environnement «classique», LE BISON BLANC se démarque des autres westerns de par son aura fantastique et même mystique. Le monstre-titre se fera ainsi plutôt rare et sa présence à l'écran sera pour moitié fantasmée par Wild Bill. Mais qu'elles soient avérées ou rêvées, les apparitions du bison blanc ne se feront pas sans une brume enveloppante et irréelle. Le monstre devient dès lors quasi-impalpable et semble se mouvoir sans qu'aucune force ne puisse le contrer. L'effet est saisissant mais au-delà de cette connotation démoniaque, le spectateur ne pourra que noter la rudesse des animatroniques. Les mouvements sont identiques d'un plan à l'autre et le bison blanc n'est en réalité qu'un taureau mécanique de rodéos monté sur rails. Ceux qui ont crié au scandale devant le KING KONG un poil rigide de 1976 risquent de se bouffer les moignons à chaque course figée du bovin albinos.

Dès lors, il faudra donc accepter qu'à l'image d'un Moby Dick, le Bison Blanc n'est que la finalité d'une quête pour Wild Bill et Crazy Horse. Mais rude sera la route qui mène à cette libération, peuplée d'ennemis du passé, de démons oubliés, de préjugés raciaux et de femmes d'un autre temps. Aborder LE BISON BLANC comme un énième clone des DENTS DE LA MER serait donc une erreur. Le métrage de Spielberg est un authentique métrage de monstre là où celui de Jack Lee Thompson est un Western, dans lequel rôde l'ennemi ultime. Une fois cette idée intégrée, LE BISON BLANC ne démérite pas, dispose d'une ambiance agréable et d'un casting de choix avec notamment des apparitions de Kim Novak ou John Carradine. Enfin, ce film élégamment photographié et mis en scène est l'une des dernières preuves que son réalisateur fut, à une époque, doté d'un talent certain. Il est en effet bon de rappeler qu'au début des années 60, Thompson aura mis en boite LES CANONS DE NAVARONE mais aussi l'incontournable LES NERFS A VIF. En revanche, après LE BISON BLANC en 77, peu de choses glorieuses puisque le réalisateur tournera sept des plus mauvais Bronson, achevant cette collaboration et sa carrière par le plus regrettable de tous : KINJITE, SUJETS TABOUS. Aïe, ça fait mal.

On pourra dire que le DVD français s'est fait attendre puisque ce n'est qu'en 2008 que LE BISON BLANC pointera le bout de son museau dans les rayonnages français. Une sortie assez timide toutefois, dans le cadre d'une collection Sidonis intitulée «Westerns de Légende» et caractérisée par des jaquettes plutôt vilaines. A ce sujet, nous vous invitons à jeter un œil à la fiche du film dans notre Database pour prendre connaissance du magnifique visuel qui aurait pourtant pu être utilisés… En fin d'année dernière, le DVD a été réédité dans les mêmes conditions, mais à un prix divisé par deux, le faisant passer sous les dix euros et le rendant de fait incontournable.

En effet, cette galette ne démérite pas et offre de redécouvrir le métrage dans d'excellentes conditions. Sur le plan de l'image tout d'abord, le format d'origine est respecté avec un ratio 1.85 restitué par le biais d'un encodage 16/9ème plutôt convaincant. La définition est très correcte, le grain cinéma agréablement présent et les couleurs rendent justice au travail photographique de Paul Lohmann. Quelques poussières sont encore présentes mais d'une manière générale, c'est tout de même étonnamment propre. Beau boulot donc.

Du point de vue sonore, l'éditeur a le bon goût de nous proposer la version originale anglaise, ainsi que le doublage français d'époque. Les deux sont encodés dans un mono sur deux canaux, propre, sans défaut mais sans esbroufe. Les amateurs de version française seront peut être surpris par les quelques «libertés» prises à l'époque par les doubleurs. Les «bons mots» semblaient alors prévaloir sur la logique et les curiosités ou anachronismes sont donc assez nombreux. L'appellation «Pingouin emplumé» semble ainsi peu à propos dans la bouche d'un vieux chercheur d'or. De même, on parle de «Téléphone mocassin» là où la version originale se montre un peu plus sobre et évoque le télégramme. Une dernière dérive enfin lorsque le monstre semble s'enfuir. Charles Bronson déclare alors (en anglais) qu'«on ne le reverra pas avant Noël». Le sous-titrage reproduit assez correctement l'idée en traduisant «On ne le reverra pas avant la Saint-Glin-Glin» mais le doublage français se montre très décontracté puisque Bronson se fend d'un «Il faudra que le Père Noël nous le rapporte» décalé. Comme souvent, la version originale est donc à privilégier…

Au-delà de ça, vous trouverez sur le disque la bande-annonce anglaise encodée en 4/3, ainsi qu'une présentation du film par Patrick Brion. Toujours sympathique, l'homme n'a cependant que peu de choses à nous apprendre sur LE BISON BLANC. Il évoque donc le mythe du Bison albinos dans la culture indienne puis passe assez rapidement sur les neuf collaborations entre Charles Bronson et Jack Lee Thompson. Le tout est entrecoupé/gonflé d'images du film et, à défaut d'être un supplément pertinent, peut être vu comme une introduction rapide au métrage...

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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Le mélange Western / Film de monstre
La meilleure collaboration Bronson/Thompson
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Parfois un peu lent
Un bison un peu rigide
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L'édition vidéo
WHITE BUFFALO DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h33
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Présentation par Patrick Brion (7mn13)
    • Bande annonce
    Menus
    Menu 1 : BISON BLANC, LE (THE WHITE BUFFALO)
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