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Critique du film
EATERS 2010

 

Aujourd'hui largement minoritaire, la race humaine a été décimée par un virus, et ce au profit de zombies particulièrement hargneux. Gyno, un chercheur, tente de percer le mystère de cette mutation dans le but de la contrer. A ses côtés, Igor et Alen, armes aux poings, errent dans des étendues dévastées à la recherche de cobayes viables. Mais cette quête est rendue périlleuse par la présence, en plus des morts-vivants, de nazillons à la gâchette facile…

C'est en 2005 que les italiens Luca Boni et Marco Ristori fondent le studio Extreme Video, spécialisé dans la production et post-production de pelloches de tous types. Publicités, documentaires et clips vidéo ont donc permis au duo de se faire la main, d'expérimenter et d'enrichir leurs compétences dans le domaine de la débrouille à moindre coût. Forts de ces nombreux travaux, les deux amis décident en 2008 de s'attaquer à la production et à la réalisation d'un long métrage. En grands amateurs de cinéma de genre, Luca Boni et Marco Ristori décideront assez logiquement de s'orienter vers le film de zombie. «Logiquement» car outre l'amour qu'ils portent à ces créatures, le concept est également porteur et commercialement viable. D'ailleurs très rapidement, les deux complices parviennent à intéresser le réalisateur / producteur allemand Uwe Boll. Connu pour ses talents de businessman, le bonhomme s'implique, ajoute sans attendre EATERS à son catalogue (Boll World Sales) et assure même une part de la promotion via les réseaux sociaux !

Après deux premiers teasers alléchants, c'est une bande-annonce particulièrement dynamique qui déboulera en fanfare en septembre 2010. La post-production n'est alors pas terminée et celle-ci ne s'achèvera que début 2011, nous donnant par la même l'occasion de découvrir enfin le film dans sa version définitive... Trois ans se seront donc écoulés depuis le lancement du projet et aujourd'hui, bien qu'entrant en phase «promotionnelle», Luca Boni et Marco Ristori peuvent enfin souffler. Aucun doute là-dessus. Car nous en sommes convaincus, leur métrage devrait rapidement trouver preneur chez les pays n'en ayant pas encore fait l'acquisition...

L'une des forces du métrage se situe tout d'abord dans sa galerie de personnages assez exubérante, pour ne pas dire grotesque. Nous avons en effet là toute une horde de «gueules» typées, mais en aucun cas stéréotypées. En tête, nous avons tout d'abord les héros, Igor et Alen, incarnés de manière très honorable par Alex Lucchesi et Guglielmo Favilla. Immédiatement sympathiques de par leur apparente désinvolture, ces deux briscards croiseront sur leur route les inévitables infectés, des scientifiques barrés, des personnages tout droit sortis d'un film de Álex de la Iglesia, des nazis aux activités douteuses et même un petit Hitler au physique assez particulier ! Autant de personnages étranges et peu communs qui seront servis par des interprétations globalement correctes.

L'aspect visuel de EATERS fait également partie de ses indiscutables et étonnantes qualités. A tel point que très rapidement, le spectateur en oubliera qu'il a face à lui un métrage mis en boite avec peu de moyens. Le traitement de l'image (majoritairement jaune orangé) est très professionnel et l'usage du numérique parfaitement dosé, offrant une facture particulièrement convaincante au métrage. Dans cet esprit, nous ne pourrons d'ailleurs que saluer la composition des plans et notamment ceux dévoilant d'immenses bâtiments industriels désaffectés. Voilà quelques lieux et cadres qui feraient clairement frémir le Albert Pyun de CYBORG !

Dans le même esprit, Luca Boni et Marco Ristori se sont assuré le concours de maquilleurs soigneux et inspirés. Les créatures du métrage jouissent ainsi de looks variés et généreux en plaies ou autres boursouflures. Encore une fois, le rendu est assez bluffant et les infectés de EATERS peuvent sans peine faire la nique à beaucoup de leurs congénères issus d'autre films, bien plus friqués. La combinaison du latex et du numérique fonctionne particulièrement bien et les amateurs de gore devraient sans peine y trouver leur compte...

A l'arrivée, EATERS est l'oeuvre d'un travail acharné mais aussi particulièrement soigné. Ajoutons aux qualités précitées une bande originale parfaitement adaptée, quelques dialogues savoureusement Bis, et vous aurez compris que nous avons là un métrage hautement divertissant, qui ne pèche que par quelques chutes de rythme, de manière très ponctuelle. En fait, voilà bien longtemps que nous n'avions pas pris autant de plaisir à regarder un métrage de divertissement d'origine transalpine ! Que ces origines ne vous trompent pas cependant, EATERS est davantage dans la veine «Neo-Zombie» de L'ARMEE DES MORTS ou de 28 JOURS PLUS TARD que dans celle d'un ENFER DES ZOMBIES ou même d'un ZOMBIE 3. Ici, les créatures sont alertes et, plus inattendu, certaines parlent ! Mais n'en dévoilons pas plus et gageons que EATERS saura trouver son public, afin de permettre à Luca Boni et Marco Ristori d'enchaîner au plus vite sur un nouveau projet…

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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