Header Critique : CONFESSION D'UN CANNIBALE (ROHTENBURG)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
CONFESSION D’UN CANNIBALE 2006

ROHTENBURG 

Katie Armstrong est fascinée par le parcours d'Oliver Hartwin et Simon Grombek. Les deux hommes, originaires d'Allemagne, se rencontrent avec un but commun. Cela mènera à la mort de Simon Grombek alors qu'Oliver Hartwin sera arrêté pour cannibalisme. La jeune étudiante enquête outre Rhin pour en apprendre plus sur cette étrange histoire.

Au début des années 2000, un fait divers défraie la chronique lorsque Armin Meiwes est arrêté par la police en Allemagne. L'homme est accusé d'avoir mangé Bernd Jürgen Brandes. Déjà effroyable, l'histoire prend un côté assez bizarre puisque la victime était consentante, ce qui posera quelques soucis à la justice allemande. Ainsi, Armin Meiwes écopera au préalable d'une peine de prison assez courte avant d'être de nouveau jugé, sous l'influence de l'opinion publique, et condamné à la prison à vie. Assez vite, des producteurs s'intéressent à cette histoire où la réalité dépasse la fiction. Martin Weisz se retrouve alors attaché au projet ce qui pourra sembler un choix plutôt curieux. En effet, le réalisateur, natif de Berlin, s'est alors surtout fait un nom en tournant des centaines de publicités et clips vidéo. Il a ainsi mis en boîte des clips musicaux pour Korn, Nickelback, Dru Hill ou encore Meat Loaf. Cette expérience dans le domaine de l'image semble assez éloigné du drame intimiste vers lequel CONFESSION D'UN CANNIBALE va s'orienter. Reste que si la production a un réalisateur et un financement, ils n'ont toujours pas de scénario. Ils font le tour de plusieurs scénaristes avant d'arrêter leur choix sur T.S. Faull. Il amène ainsi l'idée d'un point de vue extérieur avec le personnage d'une étudiante essayant de comprendre les motivations des deux personnages principaux. Le processus d'écriture s'engage et le scénariste suit quelques unes des directives de Martin Weisz pour aboutir au script final de ROHTENBURG, titre original du film. Toutefois, certaines idées de T.S. Faull seront oubliées en cours de route, il proposait ainsi de montrer que la jeune femme enquêtrice perdait pied avec la réalité. Envisagé dans le scénario original, des séquences surréalistes passent à la trappe pour ne conserver que l'aspect le plus réaliste de l'intrigue !

CONFESSION D'UN CANNIBALE tente l'approche de portrait socio-psychologiques de ses personnages. Plutôt qu'un film d'horreur, le métrage s'oriente donc vers le drame en nous présentant deux hommes mal dans leur peau en raison d'enfances difficiles. L'histoire nous montre Simon Grombeck, un homosexuel à la vie en apparence épanouie mais qui est rongé par des pulsions masochistes assez extrême. L'orientation sexuelle de Oliver Hartwin paraît bien moins clairement définie mais le métrage laisse tout de même à penser qu'il est attiré par les hommes. Après tout, il vit de manière solitaire et trouve, en quelque sorte, dans Simon Grombeck un compagnon, ne serait ce que le temps d'assouvir son fantasme de dévorer un être humain ! Pour étayer son discours, CONFESSION D'UN CANNIBALE adopte une construction éclatée entre l'étudiante cherchant à en apprendre plus sur l'histoire, l'enfance des deux personnages et leurs vies adultes. Pour mêler les flashbacks au reste du déroulement de l'intrigue, Martin Weisz choisit d'utiliser une esthétique de vieilles pellicules abîmées par le temps, couleurs désaturées, instabilité et tâches. Une manière de différencier ces images du reste ou encore de leur donner un aspect documentaire mais cela provoque surtout un effet gratuit et prétentieux. Surtout que si l'histoire vraie interpelle, la transposer sur un écran n'offre que peu d'intérêt. Les deux personnages principaux ne sont pas vraiment attachants et la réalisation instaure une grande distance qui n'aide en rien. Assez vite, on peut même se demander pourquoi l'étudiante, interprétée par Keri Russel, tente d'en apprendre plus. Son personnage est clairement le seul à vouloir aller plus loin, l'histoire étant d'une effroyable banalité dans l'horreur. Un peu comme si le réalisateur n'osait pas prendre à bras le corps son sujet en instaurant une véritable proximité avec les deux personnages principaux. Un rapprochement avec le spectateur qui aurait eu le mérite d'apporter une réflexion ou de rendre les événements beaucoup plus perturbants. A la place, on nous impose froidement un fait divers sordide pour en arriver à la conclusion que c'est inconcevable pour toute personne normalement constituée. En cela, la séquence de l'étudiante en train de pleurer en fin de métrage est particulièrement stupide. Brasser autant d'air, faire autant de recherche, pour adhérer finalement à ce que tous ses proches lui disent depuis le début. A savoir que se documenter ou être fasciné par ce fait divers est malsain ! Autant dire que CONFESSION D'UN CANNIBALE ne fait pas office d'une once d'intelligence puisqu'il admet donc à l'arrivée que voir, même ce film, est une belle connerie ! Ironie du sort, Martin Weisz sera amené à réaliser LA COLLINE A DES YEUX 2 peu après. Mais faisons la part des choses et c'est important. LA COLLINE A DES YEUX 2 est un film d'horreur assumé, ne se basant pas sur des faits réels, il prend la direction de l'imagination et des histoires pour se faire peur ! Rien à avoir avec CONFESSION D'UN CANNIBALE qui tente de se rapprocher d'une certaine réalité en nous imposant surtout un rythme lénifiant. Car le véritable et énorme problème de CONFESSION D'UN CANNIBALE, c'est surtout qu'il est profondément emmerdant puisqu'il ne s'y passe pas grand chose de passionnant ! Les comédiens se fondent dans la masse d'un métrage plutôt fade. Fort dommage car le charisme de Thomas Kretschmann se fait ici bien terne alors qu'il se montre bien plus remarquable dans des films où il ne tient pas forcément la vedette à l'instar du récent KING KONG ou bien dans l'intense LE SYNDROME DE STENDHAL de Dario Argento.

Si le film a raflé des prix, dont celui de la mise en scène à Sitges, il va aussi être interdit de séjour en Allemagne. Etonnant puisque les noms des personnages ont été changés. C'est le véritable Armin Meiwes qui saisit la justice alors qu'il est sur le point d'être de nouveau jugé. Dans CONFESSION D'UN CANNIBALE, la nouvelle peine du coupable n'est d'ailleurs pas prise en compte. Quelques années plus tard, le film obtiendra finalement son visa pour une distribution normale en Allemagne. De quoi lui donner un côté sulfureux supplémentaire pour un résultat à l'image d'une platitude assez effarante.

TF1 Vidéo propose CONFESSION D'UN CANNIBALE au choix en DVD ou bien en Blu-ray. Bien sur, cette dernière édition présente le film en haute définition que ce soit l'image ou le son. Notons que le format de l'image n'est pas ici présenté en 1080p et ce même si CONFESSION D'UN CANNIBALE a été produit à l'origine pour le cinéma. C'est donc un transfert entrelacé que l'on découvre sur le disque, en 1080i 50hz. Il est clair que dans ces conditions, le défilement est donc légèrement accéléré alors que justement le Blu-ray permet, de nos jours, de découvrir les films dans leur défilement d'origine. Cela dit, ce souci ne saute ni aux yeux, ni aux oreilles. L'image est d'excellente facture sans pour autant être d'une précision chirurgicale. C'est peut être dû à la photographique très sombre du film ainsi qu'aux effets apposés sur certaines des images. Le DVD dispose d'une image tout aussi honnête mais, comme on peut s'en douter, en retrait du Blu-ray en terme de précision.

Le son est décliné au choix en version originale sous-titrée ou bien avec un doublage français. Dans les deux cas, le Blu-ray livre le son via des pistes DTS HD Master Audio 5.1. Si la dynamique de l'ensemble est très satisfaisante, le film se montre tout de même relativement sobre et cela n'a rien des pistes audio spectaculaires. A noter que sur le DVD, la version originale n'est présentée qu'en stéréo. Enfin, si on doit continuer à comparer avec l'édition DVD, on remarquera qu'il n'y a pas de suppléments du tout. Néanmoins, le DVD propose deux bandes annonces au lancement du disque, laissant à supposer qu'ils ne sortiront donc pas en Blu-ray pour l'instant, DONKEY PUNCH et GRACE. Hormis cela, aucun supplément d'aucune sorte ne viendra nous éclairer sur le film, sa production ou quoi que ce soit d'autre.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Thomas Kretschmann
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Sujet peu passionnant et au traitement sans intérêt
Les faits divers sordides
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L'édition vidéo
ROHTENBURG Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
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