Lors d'un voyage, l'équipage d'un vaisseau spatial et ses passagers sont obligés de s'éjecter en raison d'une avarie. Avec leur capsule, ils amerrissent sur la planète la plus proche. Coup de chance, l'atmosphère est respirable. Mais tout n'est pas rose car l'endroit s'avère bien peu accueillant. La planète est en effet peuplée de dinosaures et autres bestioles agressives…
A la fin des années 70, LA GUERRE DES ETOILES emmène les spectateurs dans les étoiles. A partir de là, pas mal de productions tenteront leur chance dans le domaine de l'aventure spatiale avec plus ou moins de bonheur : GALACTICA, BUCK ROGERS AU 25ème SIECLE, STARCRASH, L'HUMANOIDE... Bien que datant de cette période, LA PLANETE DES DINOSAURES ne semble avoir une filiation avec LA GUERRE DES ETOILES que lors de son préambule. Par la suite, après le crash, le métrage s'en éloigne et donne plutôt l'impression de s'inspirer des films d'aventures type LE SIXIEME CONTINENT ou LE MONDE PERDU avec une esthétique plus proche du STAR TREK original. Les costumes colorés ainsi que certains accessoires renvoient en effet à la série télévisée des années 60. Une fois que nos aventuriers de l'espace ont mis les pieds sur une nouvelle planète, le film va donc suivre quelques personnages qui essaient de survivre en milieu hostile. Pas gagné puisqu'ils n'ont quasiment aucun équipement et qu'ils deviennent la proie de dinosaures. Justement, le film se repose surtout sur ses effets spéciaux, à savoir les créatures, et oublie le reste. A l'écran, cela donne donc une poignée de comédiens qui échangent des banalités au coin du feu, partent ramasser du bois, entament des amourettes ou débattent des meilleurs choix pour leur survie. Pas mal de dialogue peu inspirés qui ne sont pas aidés par les comédiens au jeu redoutable. L'interprétation n'a rien de très convaincante pour une intrigue des plus simplistes…
Le seul véritable point fort de LA PLANETE DES DINOSAURES, c'est donc ses bestioles préhistoriques. Si la présence du nom de Jim Danforth pourrait faire penser que l'animateur a produit le même genre de boulot que sur JACK LE TUEUR DE GEANT ou QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE, il n'en est rien. En réalité, sa participation au film se limite, dans le métrage terminé, à seulement trois peintures sur verre. Les créatures ont été réalisées par Stephen Czerkas qui avait auparavant confectionné des dinosaures pour des musées. Il travaillera donc sur le film en compagnie de Jim Aupperle. Mais face à l'ampleur de la tâche, ils vont assez vite faire appel à un autre technicien pour les aider. Ayant croisé Doug Beswick sur le tournage de FLESH GORDON, la parodie paillarde du personnage de Flash Gordon, c'est tout naturellement vers lui qu'ils vont se tourner. Lorsqu'il arrive sur le tournage, une toute petite partie de l'animation a déjà été mise en boîte. Doug Beswick s'occupera alors d'animer la majeure partie des séquences mettant en scène des créatures alors que Jim Aupperle et Stephen Czerkas s'occuperont de superviser le travail. Le résultat terminé n'est pas vraiment ce que l'on a pu voir de meilleur dans le genre. Toutefois, dans le cadre d'un métrage à petit budget, les séquences avec les créatures ont tout de même de quoi surprendre... Il manque peut être une petite étincelle de vie et de poésie dans l'animation mais plusieurs séquences s'avèrent réellement bluffantes !
Assez mal foutu, LA PLANETE DES DINOSAURES cumule pas mal de problèmes. Quoi qu'il en soit, il devrait largement satisfaire les férus d'effets spéciaux et les amoureux de dinosaures. Certains pourront aussi y trouver leur compte dans le domaine des métrages involontairement drôles. Par contre, si vous pensez y découvrir un film de la trempe de LA GUERRE DES ETOILES ou bien de JURASSIC PARK, vous risquez d'être bien déçu !
Artus Films propose de voir LA PLANETE DES DINOSAURES dans un transfert 16/9 qui aura un peu de mal à convaincre. Difficile néanmoins de savoir s'il y a mieux pour cette petite production car nous n'avons pas pu comparer avec le DVD américain sorti chez Retromedia. Ce qui est sûr, c'est que l'image contient un très grand nombre de défauts de pellicule, de la rayure jusqu'à de nombreuses tâches. Le contraste se fait inégal, le plus souvent les noirs sont bouchés, alors que la définition est bien loin des standards moyens du DVD. Même en gardant en tête que nous sommes face à un métrage bricolé avec peu de moyens, le résultat n'apparaît pas franchement exceptionnel. Pour sonoriser le tout, on peut choisir entre la piste anglaise d'origine et le doublage français. Le sous-titrage en français est, quant à lui, plus une transcription des dialogues francophones qu'une traduction des voix anglaises. Notons qu'un carton annonce que deux séquences sont proposées en version originale sous-titrée puisqu'elles étaient absentes du doublage français lors de la sortie en salles. A vrai dire, le film n'est jamais sorti en salles dans nos contrées en dehors de passages dans des festivals. Le doublage français est donc plus probablement issu d'une exploitation en vidéo aux temps de la VHS. En mono d'origine, la piste originale ne fait pas d'étincelle et reste satisfaisante bien qu'elle manque un peu de vie. Le doublage français conserve un aspect plat mais ajoute curieusement un bruit de vent presque sur toute la bande son, peut être pour meubler le silence entre deux dialogues et donner l'impression de grands espace. Allez savoir ! La qualité du doublage est au niveau de la prestation des comédiens.
En plus d'une poignée de bandes-annonces, confectionnées par l'éditeur, pour plusieurs titres de son catalogue, le DVD contient aussi un supplément. Celui-ci donne la parole à Christophe Lemaire qui raconte les souvenirs de sa vision de LA PLANETE DES DINOSAURES au sein d'un festival. Plus que des informations sur le film, c'est surtout l'évocation d'une certaine cinéphilie qui nous est dévoilé. Comme beaucoup d'entre nous, Christophe Lemaire faisait des fiches de tous les films qu'il voyait durant sa jeunesse et il nous ressort donc celle de LA PLANETE DES DINOSAURES pour nous faire partager son appréciation de l'époque face à ce film. En plus de cela, il apporte tout de même quelques informations supplémentaires que ce soit sur la stop-motion, l'animation image par images, ou bien les dinosaures au cinéma. Rien de vraiment pointu là dedans mais une intervention qui est toutefois très sympathique. Néanmoins, Retromedia avait enregistré un commentaire audio avec le réalisateur mais aussi Jim Aupperle, Steve Czerkas et Doug Beswick. Il y a fort à parier que ce supplément, disponible sur une édition DVD aux Etats-Unis, aurait apporté énormément d'informations supplémentaires sur LA PLANETE DES DINOSAURES... Mais on peut tout de même louer l'envie d'Artus Films de distribuer ce type de métrage en DVD !