Un vieux bonhomme donne une formule magique à quatre copains.
Ils s'empressent de l'utiliser ce qui les mène dans un extraordinaire
parc d'attractions. Bien étrange quand même puisqu'il n'y
a pas âme qui vive en dehors de Emilie, une petite fille, pour
laquelle le parc n'a pas de secret.
En regardant CARNIVALE, on ne peut s'empêcher de penser à L'ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK que ce soit dans certains décors, personnages ou situations. La parenté n'est plus une coïncidence lorsque l'on apprend que Deane Taylor abossé sur L'ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK avec Tim Burton. Il n'était alors qu'au département artistique. CARNIVALE est le premier film pour lequel il prend en main la réalisation sans compter l'apport de l'histoire originale.
CARNIVALE, c'est un peu le passage incontournable de toutes les adaptations de Pinocchio (de la version Disney à celle de Steve Barron en passant par celle de Comencini) qui se rend dans une foire avec l'un de ses amis plutôt que d'aller à l'école. Pour un peu de bon temps, ils finiront par être transformés en bourricots. Ici, pas de quadrupède, les enfants qui s'aventurent dans le parc d'attraction n'ont qu'un danger en perspective. Celui de rejoindre les autres manèges et faire partie à tout jamais du paysage. L'un des passages mémorables de Pinocchio que l'auteur, et donc le réalisateur, adapte à sa sauce pour en faire le centre de l'histoire. Peut-être un peu trop puisque c'est finalement le parc qui retient plus l'attention par rapport aux personnages. Une grande part du film nous emmène d'attractions en manèges le plus souvent sans que cela n'ait une réelle importance sur le déroulement de l'histoire. On pourrait presque voir le début du film et la fin sans perdre grand chose.
Malgré ce défaut,
CARNIVALE est une alternative aux dessins animés Disney
d'un côté et à l'animation japonaise de l'autre.
Le graphisme n'ayant pas grand chose à voir avec l'un ou l'autre.
Un bon point évitant aux spectateurs une impression de déjà
vu même si le style n'est pas non plus novateur. La visite du
parc ne déçoit pas d'un point de vue graphique même
si bien souvent les fonds sont épurés. Le tout est donc
plutôt joli mais cela n'arrive pas à dissiper la cruelle
impression qu'il ne se passe pas grand chose. L'humour est distillé
de manière hélas éparse (Enzo, le chat
).
Un peu plus d'action ou de comédie aurait donné un ton
plus enlevé à tous ces jolis dessins.
Dès que
l'on a un dessin animé à placer dans un lecteur de DVD,
on peut être presque sûr d'en avoir plein les yeux. Les
couleurs explosent généreusement sans pour autant baver
dans tous les sens ce qui était l'un des problèmes de
la cassette vidéo. CARNIVALE ne fait pas exception en
nous jetant aux yeux un tas de couleurs bigarrées et ce sans
laisser apparaître de défauts notables.
Pour le son, il faudra se contenter d'une piste sonore en stéréo
surround. C'est donc seulement la version française qui nous
est proposée. Deux raisons ont dû pousser l'éditeur
à cela. Premièrement, c'est un film à destination
des enfants. Ensuite, CARNIVALE est une coproduction française.
A partir de là, pourquoi est-ce que l'on devrait bénéficier
de la version anglaise puisque de toutes façons, on ne voit pas
les acteurs. Un choix que nous n'approuvons pas de toutes façons.
Le DVD permet justement de proposer plusieurs langues et sous-titrages
alors à quoi bon revenir en arrière et ce même dans
le cas d'un film d'animation pour enfants ? La question est posée
et on suppose que personne n'y répondra jamais.
Malgré les constatations à propos de la seule piste sonore proposée, on ne peut être qu'étonné de trouver plusieurs bonus dont les enfants n'auront sûrement que faire. L'interview du réalisateur ressemble à une Featurette et passera au-dessus de la tête des bambins. Tout comme le Making Of aux allures de collage d'interviews de l'équipe technique entrecoupés d'images brutes. Il n'est pas inintéressant pour autant puisque chacun des membres de l'équipe explique succinctement son rôle et le travail à accomplir pour donner vie aux dessins. On notera que ces deux parties des suppléments sont en anglais sous-titré en français. On pourra aussi y entendre quelques extraits de la version anglaise du film. Quelques planches de dessins des décors et des personnages sont aussi présentes. Très peu de personnages d'ailleurs puisque l'on ne retrouve même pas les héros principaux. La bande-annonce clôture les bonus comme souvent
Avec des atouts indéniables, CARNIVALE ne remplit pas son contrat. En tout cas, pas aux yeux des adultes que nous sommes même si nous avons gardé une part de notre âme d'enfant. Le scénario et les péripéties manquent de corps pour nous entraîner à vive allure, le sourire aux lèvres, dans ce parc.