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Critique du film et du DVD Zone 2
DRILLER KILLER 1979

 

Second long métrage d'Abel Ferrara, DRILLER KILLER fait partie de ces films qui trainent une réputation. Nous en avions déjà entendu parler au travers des diverses publicités pour la cassette vidéo et, alors que nous étions encore adolescent, le métrage suscitait un inévitable intérêt. Pensez donc... Un tueur qui sévit à la perceuse électrique. Plutôt atypique et cela augure du sang frais dont on est friand en démarrant une vocation de cinéphile fantastique. Presque vingt ans plus tard, nous sommes en l'an 2000 et il aura fallu tout ce temps pour déflorer un fantasme d'adolescent au travers du DVD français sur lequel nous avons mis la main.

Loin d'être incontournable, DRILLER KILLER est plutôt une simple curiosité. Surtout pour ceux qui ont déjà mis un pied dans l'univers New-Yorkais et violent d'Abel Ferrara (ANGE DE LA VENGEANCE [MS. 45], NEW YORK 2 HEURES DU MATIN [FEAR CITY], CHINA GIRL, KING OF NEW YORK et surtout BAD LIEUTNANT). Seulement voilà... DRILLER KILLER s'avère bien moins palpitant que ce que l'on aurait pu croire. Patchwork, parfois incongru, de séquences qui nous montrent le quotidien d'un peintre un peu paumé... Reno (interprété par Abel Ferrara) fonde tous ses espoirs sur son prochain tableau. Grâce à cette oeuvre, il pourra envoyer paitre tout ceux qui lui demandent de l'argent. Les factures s'amoncellent et le travail n'avance pas. Reno aurait-il peur de terminer le tableau. Peur du jugement qui serait sans appel et qui risquerait de le jeter à la rue comme tous les sans-abris qu'il observe sur les trottoirs cradingues de son quartier ? Sûrement ! Et puis ce groupe de rock, qui vient perturber son voisinage, ne représente t'il pas une figure du succès vers laquelle se tournent les femmes qui partagent sa vie ? C'est ainsi qu'il finit par basculer et perdre pied avec la réalité. Il essaye alors d'effacer ce qui pourrait être pour lui une représentation de l'échec. Pas étonnant, de ce fait, que presque toutes ses victimes soient des clochards ou des zonards. Une folie qui le mènera ensuite inévitablement vers un carnage nihiliste et destructeur.

Sanglant, DRILLER KILLER l'est assurément. Mais ce n'est pas le film gore et bricoleur auquel on aurait pu s'attendre. Plus tourné vers le trip film d'auteur que la franche rigolade, le résultat est tout de même assez surprennant. La perçeuse reste un mystère. Il est à supposer qu'il s'agit d'un choix d'Abel Ferrara ou de son scénariste histoire de faire quelque chose de plus choquant et commercial. Dans le genre, à cette époque-là, ils sont peut à s'être amusé avec ce type d'ustensiles à l'image de Lucio Fulci (FRAYEURS [LA PAURA]) ou bien, un peu auparavant, LA FOREUSE SANGLANTE (THE TOOLBOX MURDERS).

Avec le recul, on perçoit les bons côtés du film. Côtés un peu noyés, il faut bien le dire, par des morceaux musicaux inutiles, une interprétation qui frise l'amateurisme et des séquences sans interêts. En 79, le film a fait sensation. Pas de doute. Seulement, il a vieilli... L'aspect choc n'est pas au rendez-vous. Il reste surtout un témoignage plutôt pessimiste d'une époque et d'un milieu qui allaient basculer dans une décennie, en apparence, plus clémente : les années 80.

Edité par Opening, le DVD de DRILLER KILLER offre un transfert 16/9 au format 1.85 de qualité franchement sympathique pour une œuvre plutôt underground. Il est possible, de plus, de choisir entre la version originale sous-titrée ou un doublage français. Les deux pistes sont dans un mono sans défaut mais assez plat. En complément, on trouve la bande-annonce ainsi qu'une biographie d'Abel Ferrara. De plus, il y a un commentaire audio du cinéaste mais celui-ci s'avère assez particulier et donne l'impression d'avoir été réalisé dans des conditions surréalistes. Sans queue ni tête, il est difficile d'en extirper quoi que ce soit de vraiment pertinent !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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Le commentaire audio sans queue ni tête.
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L'édition vidéo
DRILLER KILLER DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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  • Espagnol
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