Non, SURVIVAL n'est un pas un énième court-métrage où de beaux adolescents sont coursés par de vilains dégénérés. La survie n'est pas l'exclusivité du «survival» justement. La survie, il en est aussi question au quotidien, qui que nous soyons. C'est sur ce postulat qu'est construit le nouveau court-métrage de Guillaume Tauveron, un audodidtacte à qui l'on doit déjà une flopée de films autoproduits. SURVIVAL suit l'errance de Sullivan, un champion déchu de kickboxing joué par Damien Leconte (authentique champion et comédien débutant). Au milieu d'une déchéance à mi-chemin entre SCORPION de Julien Seri et THE WRESTLER de Darren Aronofsky (pour résumer grossièrement), Sullivan va rencontrer la maladie (le cancer). Le drame se transforme alors en métaphore fantastique puisque la maladie est représentée par un homme hirsute et malveillant accompagné de deux autres acolytes, la mort et Dieu (!).
SURVIVAL est une tentative d'amener le cinéma d'action vers des tranchées moins bourrines et plus introspectives. Le résultat n'est bien entendu pas exempt de (grande) naïveté. Car lorsque Sullivan se bat contre le cancer et la mort, c'est bien entendu en levant la jambe. Ayant certes lieu dans l'esprit du héros, ces duels «mythologiques» ne font pas dans la légèreté. Mais qu'importe. SURVIVAL est avant tout un film destiné à nous faire passer un bon moment, sans temps mort. Et à ce titre, le contrat est rempli avec une certaine efficacité. SURVIVAL est un film qui pense au plaisir du spectateur et non au plaisir de ses auteurs. Et ça, ça change tout. L'ensemble se suit donc avec intérêt et les scories du métrage (comme une direction d'acteurs aléatoire, des dialogues parfois lourds et une musique envahissante) sont vite chassées par les qualités du film. La photographie est vraiment très soignée et la direction artistique extrêmement convaincante. La cerise sur le gâteau est bien entendu la présence de nombreux effets spéciaux numériques de qualité. L'ambition du résultat est d'autant plus étonnante que le film est produit en franc tireur avec un budget ridicule.
Pour voir les travaux du réalisateur, ainsi que ce court-métrage, il suffit de se rendre sur le site du réalisateur : http://www.guillaumetauveron.com/films_fr.htm