Header Critique : UNSEEABLE, THE (PEN CHOO KAB PEE)

Critique du film et du DVD Zone 2
THE UNSEEABLE 2006

PEN CHOO KAB PEE 

Enceinte, Nualjan part à la recherche de son mari qui a disparu. Son voyage l'amène à une étrange propriété où elle va découvrir d'horribles secrets…

Le cinéaste thaïlandais Wisit Sasanatieng avait surpris son monde avec LES LARMES DU TIGRE NOIR, un Western asiatique délirant et coloré. Le réalisateur avait poursuivi dans la voie de l'étrange et de la mise en image chatoyante avec CITIZEN DOG. En 2006, il se tourne vers l'épouvante en tournant THE UNSEEABLE. Un genre que Wisit Sasanatieng a déjà eu l'occasion de toucher puisqu'il avait écrit le scénario de NANG NAK, célèbre légende locale et gros succès dans les salles thaïlandaises. Pourtant, il ne touche pas à l'écriture de THE UNSEEABLE alors qu'il était l'auteur des scénarios de ses précédents films. Et, à vrai dire, dès les premières secondes du métrage, il est assez difficile de reconnaître la patte de Wisit Sasanatieng. En effet, le film n'a pas les mêmes teintes, très particulières, des LARMES DU TIGRE NOIR ou de CITIZEN DOG. Bien plus gênant, l'esthétique générale fait penser à une image vidéo de plateau télé. Les éclairages sont par endroits travaillés, la photo se pare d'une coloration jaûnatre et les prises de vues en extérieures font parfois illusion mais visuellement, THE UNSEEABLE tombe à plat. Beaucoup de films d'horreur thaïlandais sont effectivement tournés en vidéo avec un soin très relatif mais il était difficile de croire que Wisit Sasanatieng allait emprunter une telle voie aux vues de ses précédents métrages. Seuls détails auxquels on pourra rattacher son film aux LARMES DU TIGRE NOIR, les costumes et coiffures des personnages semblent se rattacher à une époque révolue (les années 50/60) et le traitement vire souvent au mélo.

Si techniquement THE UNSEEABLE n'a rien de resplendissant, la mise en scène ne fait pas non plus illusion. On suit donc la découverte par une jeune femme d'un étrange lieu qui semble peuplé de spectres. A intervalle très régulier, le film nous fait quelques tours de passe-passe de manière à faire apparaître et disparaître des silhouettes accompagnées d'un effet sonore très appuyé. Dès la première apparition, cela ne fonctionne carrément pas et le métrage finit par ressembler à une accumulation redondante de séquences choc qui n'atteignent quasiment jamais leur but. Au bout d'une trentaine de minutes, l'espoir renaît avec de premières révélations et la mise en place de quelques mystères. Malheureusement, cela ne dure pas et le film s'enlise très vite dans une intrigue extrêmement prévisible, peu intéressante et se désamorçant d'elle-même. L'un des éléments flagrants qui tue le film est un choix de mise en scène qui suscite inévitablement des questions. A savoir que le visage du mari de l'héroïne nous est constamment camouflé. Au bout de deux passages de ce type, il est évident que son identité va jouer un rôle important dans l'issue du métrage. Mais comme aucun élément de comparaison avec un autre personnage masculin nous est donné, l'issue de l'histoire est connue dès le premier tiers du film. Le traitement paraît même totalement amateur au moment de la révélation finale où, cette fois, on nous montre son visage en faisant le parallèle avec un autre personnage qui n'a jamais été montré jusque là à l'écran. Du point de vue de l'écriture ou bien en terme de mise en scène, c'est aberrant ! Quand le grand coup de théâtre tombe, cela provoque un grand flop ridicule.

Toutefois, à partir de cet instant, les quinze dernières minutes environ, l'action s'accélère et les scènes de trouille s'accumulent avec, en prime, quelques passages gores plus amusants que véritablement horribles : une gamine fait tomber ses yeux en s'étonnant qu'il fait tout noir ou encore un spectre déguste goulûment le placenta et cordon ombilical de bébé... Et les révélations se mettent à pleuvoir dans le plus grand n'importe quoi. Au moins, l'attente sera quelque part récompensée mais cela s'avère bien trop tard ! Et pourtant, il est difficile de détester THE UNSEEABLE qui suscite surtout une grande indifférence et ce même lorsque l'on doit subir une actrice principale jouant comme une patate. L'interprétation est, heureusement, relevée par les seconds rôles et plus particulièrement une stricte et inquiétante gardienne des lieux. En essayant d'apporter au film de fantômes asiatiques une ambiance gothique, teintée d'un soupçon de poésie, THE UNSEEABLE se vautre. Terminons sur un bon point tout de même puisque le métrage nous épargne les sempiternels spectres désarticulés du cinéma asiatique.

Europa Corp avait déjà distribué les deux précédents films de Wisit Sasanatieng et c'est donc tout naturellement le même éditeur qui s'occupe de THE UNSEEABLE. Mais ce coup-ci, on nous propose le strict minimum. A savoir des bandes-annonces à l'insertion du disque, pour d'autres produits de l'éditeur, avant d'arriver à un menu qui propose seulement le film, sans aucun supplément. Au moins, le transfert 16/9 au format cinéma respecté est de très honnête facture ce qui accentue finalement le côté très vidéo de l'image originale. Plus travaillée, la piste sonore en Dolby Digital 5.1 a donné l'occasion de s'amuser à l'ingénieur du son. Bruits inquiétants, voix humaines sur les enceintes arrières et quelques descentes dans le grave sont les ingrédients de cette bande sonore plutôt sympathique. Une autre piste propose le mixage stéréo de la même piste thaïlandaise qui, tout de suite, est moins probante. Les deux pistes audio sont sous-titrées en français et il n'y a pas de doublage français.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Le n'importe quoi du final !
On n'aime pas
Mise en image inepte
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
1 votes
Ma note : -
L'édition vidéo
PEN CHOO KAB PEE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Europa
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h33
Image
1.78 (16/9)
Audio
Thai Dolby Digital 5.1
Thai Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • A Dirty Carnival
      • Dead Man's Shoes
      • Go Fast
    Menus
    Menu 1 : UNSEEABLE, THE (PEN CHOO KAB PEE)
    Autres éditions vidéo
      Aucune autre édition répertoriée.