Un homme revient du Vietnam et découvre sa femme au lit avec un autre homme. Vraiment pas content, il leur tranche la gorge. Les beaux parents qui passaient dire bonjour auront le droit au même sort. Il épargne juste son fils âgé de quelques mois. C'est alors que des oiseaux attaquent notre vétéran et lui arrachent un œil. Vingt ans plus tard, un groupe d'étudiants en ornithologie décident de se rendre dans la maison d'un éminent spécialiste des oiseaux, le docteur Brown (Robert Vaughn). Fait étrange, le docteur est borgne. Cela aurait quelque chose à voir avec le flash-back que ça ne nous étonnerait pas... Ne manque plus que l'apparition impromptue de quelques zombies pour boucler le résumé improbable de ce film qui ne l'est pas moins.
Daté de 1987, L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS est le titre français du transalpin KILLING BIRDS, aussi connu pour usurper le titre ZOMBIE 5. Vous connaissez la «souplesse» de la loi italienne quant aux lois sur le copyright des titres de films. L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS est donc un ultime nanar essayant de se raccrocher à l'univers de Romero en se faisait passer pour une séquelle pirate. Pour info, ZOMBIE 4 cachait le miséreux AFTER DEATH de Claudio Fragasso, ZOMBI(E) 3 était l'œuvre d'un Lucio Fulci maladif épaulé par les gougnafiés Fragasso et Bruno Mattei mais aussi le retitrage du poussiéreux LE MANOIR DE LA TERREUR de Andrea Bianchi. Derrière ZOMBIE 2, nous trouvons L'ENFER DES ZOMBIES de Lucio Fulci, enfin un bon film ! L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS est réalisé par un certain Claude Milliken, un pseudo qui réunit Joe D'Amato (également producteur) et Claudio Lattanzi, l'assistant de Michele Soavi sur ses premiers films et qui fait ici ses premiers (et derniers) pas en tant que metteur en scène.
Brisons la glace tout de suite : L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS est une odieuse purge absolument indigne. Passé un flash-back stupide mais qui a le mérite de mettre en scène quelque chose, la suite du film n'est qu'une longue série d'improvisations où de (mauvais) comédiens passent leur temps à marcher dans l'herbe, marcher dans des couloirs, marcher dans de grandes pièces vides. C'est bien simple, il ne se passe strictement rien durant la première heure du film. Comme si cela ne suffisait pas, le niveau technique de l'ensemble est particulièrement indigent. Sur de nombreux plans, l'objectif de la caméra se remplit tellement de buée que l'image en devient littéralement cotonneuse. Bien évidemment, ces plans embués sont montés en raccord avec des plans «clairs» afin que nos rétines en souffrent un peu plus au passage. Foutu pour foutu…
L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS promet dans son titre des morts-vivants pour essayer de nous extirper du coma dans lequel nous sombrons au fur et à mesure des longues minutes du film. Et quels morts-vivants ! Deux figurants en guenilles viendront jouer les zombies les bras ballants en exterminant nos jeunes un à un. Et ne comptez pas sur quelques effets gores pour satisfaire le mordu de fantastique, c'est visiblement trop cher. Un bon cut de montage sur le visage hurlant du comédien et l'affaire est faite ! Quant aux «oiseaux tueurs» du titre original, ne rêvez pas non plus. Rien de tel dans le métrage, ou rien de plus que l'énucléation présente dans le prologue. Par contre, les auteurs du film nous prodiguent de longs plans d'oiseaux en vol en plein ciel. Terrence Malick n'a qu'à bien se tenir aux bretelles de sa salopette.
Comment cette farce va-t-elle se terminer ? Dans l'indifférence générale pardi ! Un vague twist que nous avions défloré dès les dix premières minutes nous est révélé de la bouche pâteuse de Robert Vaughn, la sempiternelle star américaine alors en plein creux de carrière cachetonnant dans des films d'exploitations. N'en jetons pas plus, L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS est un film malhonnête, improvisé avec trois bouts de ficelle pour un résultat irregardable. Un film qui ne bénéficie même pas de l'humour involontaire des stupidités de Mattei et Fragasso. Comme le dit la petite amie du héros dans la dernière partie du film : «j'ai hâte que ça se termine, je n'en peux plus» !
L'ATTAQUE DES MORTS-VIVANTS est édité chez nous dans la collection «les grands classiques de l'horreur». De si grands classiques que ces derniers sont bradés pour le prix de deux baguettes de pain dans les fonds de bacs à soldes. La qualité technique est adéquate pour ce genre de produit. L'image est globalement correcte mais présentée plein cadre et la piste son en stéréo ne propose que le pitoyable doublage français. La bande-annonce est à disposition comme seul bonus.