Lors d'une convention de jeux vidéo, David Berinni reçoit un prix pour sa création, Dark Planet. Il en profite pour présenter son nouveau jeu, Dark Planet 2 où l'on crée ses propres règles. Plus tard dans la soirée, plusieurs joueurs reçoivent un message sur leur téléphone portable leur invitant à participer à un jeu grandeur nature. Il ne peut y avoir qu'un seul gagnant…
C'est en regardant un film à petit budget tel que COMPLEXX que l'on se pose l'éternelle question, à savoir pourquoi certains y arrivent et d'autres pas ? Sans argent et pour une première oeuvre, l'écriture du scénario est une étape non négligeable pour tout réalisateur désirant coucher sa vision sur pellicule. Mais avoir des images plein la tête ne prédispose pas au talent de scénariste et cette hypothèse prend douloureusement toute sa signification ici. Là où Robert Arthur Jansen aurait pu développer son histoire autour d'un sujet intéressant et on ne peut plus d'actualité, il se contente de nous servir un slasher au rabais, dénué de véritable imagination graphique, où on apprend qu'en effet, être accro aux jeux vidéo, c'est mal. Attention, toi, ô jeune "Gamer", tu risques soit de te suicider soit de trucider tout ce qui bouge. Mais encore ?
Robert Arthur Jansen est un jeune réalisateur néerlandais qui a fait ses premières armes en tournant des programmes de télévision au Pays Bas. COMPLEXX est son premier long-métrage et son premier film laisse bien entrevoir son passé télévisuel. En regardant son film, on se rend compte qu'il a certainement vu quelques giallos mais aussi qu'il apprécie ALIEN et JURASSIC PARK, du moins, à en juger par les pauvres hommages qui surgissent dans son œuvre sans crier gare (en est-ce vraiment ?). Nous avons donc droit à beaucoup de gros plans sur des yeux ou des couteaux qui pénètrent une quelconque partie du corps, à une petite balade dans des tunnels d'aération censée être amusante mais qui occupe juste le temps et à une fille qui se cache dans un placard métallisé dans les cuisines. Par contre, Robert Arthur Jansen n'a pas regardé beaucoup de vrais slashers car il loupe carrément l'essence même de ce type de métrage. Ainsi, il passe complètement à côté de l'un des codes les plus incontournables qui est de montrer des jeunes faisant l'amour n'importe où dans le seul but de se faire massacrer. Au début du film, le cinéaste esquisse une scène de ce type mais semble se raviser et ne pas au bout de son idée, le coït se révèle interruptus en moins de deux et notre attention retombe de plusieurs crans.
Curieusement, l'idée de départ voire même tout le film fait beaucoup penser à STEEL TRAP mais, vérification faite, COMPLEXX serait sorti auparavant dans son pays d'origine. Difficile pour autant d'imaginer que ce métrage ait pu inspirer quelqu'un d'autre mais peut-être que Luis Camara s'est dit qu'il pouvait faire mieux ? C'est souvent de cette façon que naissent les vocations mais quoi qu'il en soit, il vaut certainement mieux regarder STEEL TRAP qui en comparaison est un petit bijou ! Robert Arthur Jansen, en tout cas, a encore beaucoup de choses à apprendre concernant le suspense et en particulier, le montage. Il nous sert des avances rapides si brusques que l'on se demande plusieurs fois si le film est passé au chapitre suivant de lui-même. Ainsi, un jeune homme que l'on voit en train de danser parmi la foule se retrouve seul l'image d'après, en train de jouer dans un immeuble gigantesque vidé de tous ses occupants. Magie du cinéma, quand tu nous tiens…
Il va de soi que le jeu des acteurs est au même niveau que le reste. On aimerait bien avoir quelque chose de positif à dire, ne serait-ce qu'au niveau d'un comportement outrancier ou au niveau des dialogues mais ce n'est vraiment pas possible. Les jeunes sont unanimement dénués de charisme et le mot personnalité leur serait insultant. Aucun ne se démarque des autres et il est totalement impossible de retenir leurs prénoms. Que dire alors des personnages surgissant au fur et à mesure d'on ne sait où pour faire office de suspects potentiels ? Le "Black" de service est présenté comme un voleur et il donne son flingue à une nana parce que de toute façon, il en a deux autres à la maison. Mais il est aussi le seul à posséder un plan pour sortir du labyrinthe d'acier et de verre où ils ont tous été enfermés. N'oubliez pas que ce n'est qu'un jeu. Les apparences sont donc évidemment trompeuses. A l'arrivée, on se rend d'ailleurs compte que certains films sont vraiment trop malins pour leur propre bien.
Qu'en est-il alors des meurtres ? Eh bien, ils sont peu nombreux et surtout bien peu sanglants. Le budget devait être ridicule ou bien le réalisateur continue de caresser un public télévisuel car tout se déroule hors champ et les résultats sont à peine visibles. Il est donc très difficile de trouver quelque chose à conseiller pour un film aussi confondant de nullité mais si vous avec un quart d'heure à perdre, il vous reste toujours l'option de l'avance rapide. Et une dernière question à méditer : devient-on blasé à force de regarder trop de films ? Ou est-ce que certains réalisateurs n'ont vraiment pas ce qu'il faut pour se faire une place dans le vaste paysage cinématographique ? Quoi qu'il en soit, COMPLEXX est une nouvelle preuve du manque d'imagination de certains cinéastes. Ici, le jeu vidéo devient une excuse comme une autre pour enfermer les personnages au même endroit. Il pourrait être amateur de pétanque que cela ne changerait pas grand chose. Mais, plus gênant, ce prétexte vidéoludique mène à un constat sur les méfaits des jeux vidéo. Une démarche totalement stupide pour ce qui est devenu un loisir comme un autre pour des joueurs de 7 a 77 ans ! Le film a reçu un Prix lors du premier festival online du film d'horreur, l'Insomnifest, donnant une idée du niveau peu élevé de la programmation. Lors de ce festival diffusé sur internet, GUTTERBALLS, autres titres que sort ces jours-ci Neo Publishing en France, a obtenu deux Prix.
Bien que le film soit visuellement très moche, la compression s'est fait sans heurts. L'image présentée au format 1.85 reste correcte. Il en va de même pour les pistes sonores. Il nous est donné le choix entre le néerlandais sous-titré français en stéréo ou avec un mixage 5.1 qui n'apporte strictement rien au film. Le doublage français est, quant à lui, en stéréo seulement mais comme déjà dit, cela n'implique pas de grande différence.
Quant aux suppléments, ils se limitent à la bande annonce du film et un making-of d'un peu moins de douze minutes où l'on découvre des images du tournage. Toutefois, aucune interview ni même intervention brève ne sont au programme ce qui aurait pu nous éclairer sur les intentions du cinéaste. Ironie du sort, l'éditeur Neo Publishing vend du jeu vidéo et, en quelque sorte, fustige donc ce loisir en sortant ce film.