Les frères James s'évadent de la prison où ils attendaient d'être exécutés.
Deux tueurs en série dont les médias font leurs choux gras. A un point
qu'il existe même des poupées à leur effigie, agrémentées d'une chanson
publicitaire du plus bel effet. Seulement, les médias, ça n'a pas l'air
d'attirer les deux tueurs qui se rendent dans un bled paumé pour y trucider
ceux qui les ont envoyés en prison. Une fois leur forfait accompli,
ils débarquent dans la maison d'une famille modèle à deux pâtés de maison
de là
Le début de SERIAL KILLERS fait penser à NATURAL BORN KILLERS puis directement à LA MAISON DES OTAGES (ou son remake, à vous de voir). Trente ou quarante premières minutes un peu plates avant que ne s'opère un revirement inattendu. Plongeant le film dans un autre genre, ce qui mènerait à rapprocher SERIAL KILLERS de UNE NUIT EN ENFER. Malgré son manque de moyens par rapport à la grosse production citée, le film de Mike Mendez plonge directement dans la folie sans prétention aucune. De quoi excuser sans problème les plans qui manquent manifestement d'argent. Pour ne rien gâcher, la mise en image est réussie, bien qu'elle lorgne souvent vers un look très clip vidéo.
On l'a déjà dit, la première
partie du film paraît plate. L'intrusion des deux frères dans une petite
famille qui défend les valeurs morales, c'est le père qui le dit, se
perd rapidement en dialogues creux. On y expose la fascination que peuvent
exercer les deux tueurs en série sur les femmes de la maisonnée. Difficile
de dire s'il s'agit d'un défaut du film ou d'une astuce du réalisateur
pour mieux balancer son crochet du droit au moment où le film bascule.
Espérons que le spectateur moyen n'aura pas eu l'idée de zapper d'ici-là.
Et au diable les invraisemblances, comme le dossier sur la gentille
famille qu'un flic ramène à sa supérieure alors qu'ils sont tous les
deux en pleine rue. Qu'importe car dès ce moment-là, les fameuses valeurs
de la famille américaine, qui ont déjà subi quelques égratignures de
la part des deux psychopathes, vont littéralement exploser de manière
fort jouissive. Au point que cela pourrait presque être du John
Waters. A Mike Mendez,
dès lors, de mener la danse en ajoutant tout ce qu'il y a de plus incongru
par rapport à notre point de départ : des sortes de zombies, une créature
qui pourrait très bien sortir du SOUS-SOL
DE LA PEUR et des péripéties déjantées.
Le DVD de SERIAL KILLERS présente le film dans son format d'origine mais oublie tout simplement de nous proposer la version originale. Le détail gênant sur ce support. On remarquera d'ailleurs que la version française proposée ici est une version québécoise (flagrant lorsque le film Y'A T'IL UN FLIC POUR SAUVER LA REINE est évoqué sous son titre original). La bande-annonce proposée comme seul bonus est, quant à elle, en version originale ou en version française, au choix. Bien que cela ne soit indiqué nulle part, il vous faudra appuyer sur la touche de votre télécommande pour permuter entre les deux langues. Dommage que cette surprise ne soit pas sur le film lui même. A la décharge de l'éditeur, le prix du disque est attractif, puisqu'il est proposé sous la barre des cent francs. Une raison qui excuse aussi une image légèrement bruitée et divers petits défauts de pellicule. Il est clair que le soin apporté à cette édition est proportionnel à son prix.
Premier long métrage de Mike Mendez, le réalisateur y place déjà tout son amour du cinéma de genre. LE COUVENT n'a donc rien de déplacé dans un début de carrière qui est fort éloigné du cinéma académique ou d'auteur. Faut que ça gicle et que ça éclate. Les deux films portent bien la même marque de fabrique. De la folie à l'état pur, des références au cinéma de genre en veux-tu en voilà et tout cela sans narcissisme. Des films d'un fan fait pour des fans !