Depuis que le fils de Roger Cobb a disparu mystérieusement, la vie de
l'écrivain est chamboulée. Il a perdu l'inspiration et sa femme l'a
quitté. A la mort de sa tante, il décide de se rendre dans la maison
de la défunte pour s'isoler. A l'encontre de l'avis de son éditeur,
il veut percer l'abcès de son expérience de la guerre du Vietnam en
écrivant un livre. En guise d'isolement, il se retrouve confronté à
des évènements surnaturels qui pourraient bien le mener à affronter
deux des plaies les plus profondes de son existence : la disparition
de son fils qui a justement eu lieu dans cette maison et le souvenir
de l'un des soldats qu'il côtoya durant la guerre.
Bien avant que Roland Emmerich et Dean Devlin ne s'intéressent à GODZILLA et réalisent leur propre version, Steve Miner avait un projet du même genre. Il passe un accord avec les Japonais de la Toho et demande à Fred Dekker de commencer l'écriture du scénario pendant qu'il continue de travailler sur le design du film avec des artistes tels que Bill Stout. Seulement, après un an et demi de travail, il n'arrive pas à trouver le financement nécessaire au film. Les Japonais le lâchent et décident de réaliser eux-mêmes un GODZILLA 85. Sans aucun projet à l'horizon, c'est finalement Fred Dekker qui amène l'idée de HOUSE au producteur Sean S. Cunningham. Steve Miner et lui se connaissant depuis de longues années, puisqu'ils travaillèrent ensemble à différents niveaux sur LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE ou les premiers VENDREDI 13, le réalisateur se voit tout naturellement offrir le film. Dès lors, la plupart des personnes engagées sur le film avorté de monstre dévastateur, échouent eux aussi sur HOUSE d'une manière ou d'une autre.
HOUSE est un film
atypique. Avec un nom pareil, il s'agit bel et bien d'un film à propos
d'une maison hantée. Un sujet déjà maintes fois traités au cinéma et
qui l'a été tout autant par la suite. Par bien des aspects, l'histoire
de HOUSE fait penser à POLTERGEIST
(l'enfant kidnappé, le monde parallèle, la corde...). Pourtant, HOUSE
tire son épingle du jeu en jouant à fond la carte du délire. Jouant
sur des situations ridicules pour le personnage principal, on s'amuse
à voir le héros être malmené par les différentes créatures qui rôdent
dans la vieille bicoque. Le scénario nous surprend plus d'une fois en
désamorçant un effet comique par une situation horrible ou inversement.
Une alchimie humour-horreur difficile à doser. Ce que HOUSE réussit
pourtant assez bien. D'une manière générale, on peut s'apercevoir à
présent, alors que le début de sa carrière était ancré dans le cinéma
d'horreur,que Steve Miner
affectionne plutôt les mélanges de genres.
Le délire du film passe aussi par son bestiaire hallucinant. Oubliez les esprits recouverts d'un drap ou les vagues formes translucides. Les fantômes de HOUSE prennent des allures qui font bien plus penser à des apparitions horribles et caricaturales, certaines nous ramenant directement vers une imagerie très bande dessinée. A l'époque, ce type de créatures n'était pas monnaie courante comme l'énorme bonne femme. Depuis, nombre de films ont proposé des monstres tous plus grotesques les uns que les autres. Avec le recul, l'effet d'une telle surprise de HOUSE en est donc amoindri. Il n'empêche que son trombinoscope horrifique est toujours aussi rigolo !
Filmé à l'origine en Mono, TF1 n'a rien touché à la bande-son d'origine pas plus qu'au doublage français. Un peu plate tout de même et les accros des démonstrations sur cinq canaux risquent d'être déçus. Pour l'image, il n'y a pas de quoi s'étendre sur le sujet pendant des heures. Le rendu de ce DVD est fort acceptable.
En guise de suppléments, vous aurez la possibilité de voir les bandes-annonces de HOUSE et HOUSE 2 ainsi que des biographies de trois des acteurs, du réalisateur et du producteur. Ces deux derniers ont droit en sus à des filmographies qui se déroulent automatiquement. Des biographies bien documentées mais qui laisse apparaître des phrases sans queue ni tête ou des fautes de frappe sur celle de Steve Miner. Rien d'autre, vous pouvez circuler !
Autant une comédie qu'un film d'horreur, HOUSE est une petite production sympathique pour peu que l'on ait envie d'être surpris et diverti.