Header Critique : SLEEPY HOLLOW

Critique du film et du DVD Zone 2
SLEEPY HOLLOW 1999

 

L'inspecteur Ichabod Crane arrive dans la paisible bourgade de Sleepy Hollow afin d'élucider d'étranges meurtres où les victimes sont décapitées et leurs têtes jamais retrouvées. Il va se heurter à une tenace légende locale concernant le Cavalier sans tête qui conduirait une vengeance perpétuelle sur les lieux de son décès à la recherche de sa propre caboche disparue. Sans le savoir, Crane va mettre un grand coup de pied dans une fourmilière faite de sombres secrets, d'avidité et de meurtres sordides…

La Légende de Sleepy Hollow est au départ un classique de la littérature américaine publié en 1820 et écrit par Washington Irving. Bien que rédigée en Angleterre, l'histoire se déroule aux Etats-Unis dans la colonie hollandaise de Tarry Town, New York. Le village paisible de Sleepy Hollow est décrit comme étant un lieu envoûtant, propice aux rêves et aux fantasmes d'une part à cause de son apparence et d'autre part à cause des nombreuses légendes qui circulent concernant des revenants et en particulier, celle du Cavalier sans tête. A vrai dire, la nouvelle est bien plus romantique que Fantastique car elle évoque en premier lieu les sentiments de Crane, un simple maître d'école avec un physique d'épouvantail, envers la belle Katrina et son principal rival, Brom. Bien que Crane soit amené à rencontrer le fameux Cavalier à la fin, cela ne se fera pas sans ironie puisque frappé de terreur, l'homme quitte le village, laissant Brom libre d'épouser Katrina.

Sur cette base, le scénariste Andrew Kevin Walker (SE7EN, 8MM) a concocté une histoire très personnelle où prédomine son goût pour les personnages ambigus évoluant dans une ambiance ténébreuse. Le scénario terminé fut présenté à Tim Burton qui, suite au délirant mais raté MARS ATTACKS!, réalise ici un vrai conte gothique où chaque image est empreint d'une beauté visuelle qui confine au sublime et où l'ambiance onirique rappelle sans cesse les vieilles bandes de la Hammer pour lesquelles le réalisateur ne cache pas son admiration. De là, Tim Burton nous emmène au sein d'une petite communauté où l'on imagine découvrir un canular monté par quelques habitants peu scrupuleux plutôt qu'une véritable vengeance d'un revenant. L'ambiance horrifique est souvent agrémentée de petites touches humoristiques (la réaction de Crane face aux cadavres ou à la simple vue d'une araignée, la visite chez la sorcière…) mais sans que cela ne soit gratuit ou ne désamorce une tension omniprésente.

Un chapitre entier pourrait être attribué aux interprétations. Tim Burton a eu la chance de pouvoir s'entourer de grands noms, autant pour les rôles principaux que pour les rôles secondaires (Miranda Richardson, Jeffrey Jones, Michael Gambon) et même parmi ceux qui ne font que de brèves apparitions (Michael Gough, Martin Landau, Christopher Lee). Choix que certains trouveront surprenant, le personnage de Brom est incarné, Casper Van Dien dont le rôle le plus connu est sans doute celui de Johnny Rico dans STARSHIP TROOPERS. On ne peut pas dire qu'il crève l'écran mais il s'intègre en tous cas très bien dans l'ensemble et son physique avantageux le rend tout à fait crédible en tant qu'admirateur de Katrina. La jeune femme est campée par Christine Ricci (LA FAMILLE ADDAMS...) qui, avec ses boucles blondes et grands yeux doux, est l'image même de la naïveté et de l'innocence. Katrina apporte l'unique touche de douceur du film et rappelle de mauvais souvenirs à Crane concernant l'horrible décès de sa mère.

Mais le plus élaboré est sans aucun doute Ichabod Crane. De maître d'école, il est devenu un inspecteur de police rationnel et excentrique, maladroit en société et à l'aise seulement le nez plongé dans ses livres ou occupé à des inventions insolites. Interprété avec maîtrise par Johnny Depp dont le physique évoque tout sauf un épouvantail, l'acteur insuffle fragilité et humour à ce personnage. Celui-ci possède une grande connaissance scientifique mais s'avère une chochotte sur le terrain. De même, il fait plus confiance à un enfant qu'aux gens importants du village. A l'instar de deux autres personnages interprétés par Depp chez Tim Burton, ED WOOD et EDWARD AUX MAINS D'ARGENT, Crane est un homme solitaire et incompris. Il fait peur aux autres en dépit de ses intentions mais possèdent un univers intérieur riche et magnifique où ils évoluent avec grâce. Un peu à la manière du réalisateur lui-même, pourrait-on dire, un artiste hors pair dont les visions décalées sont toujours empreintes d'une grande humanité.

L'homme de tête Ichabod Crane a pour principal ennemi un homme justement sans tête, incarné par un Christopher Walken qui n'est pas étranger aux rôles de psychopathes ou autres individus psychologiquement atteints (PULP FICTION, DERNIERES HEURES A DENVER). Son rôle est réduit à un physique féroce ainsi qu'à des grognements sauvages et bien qu'il ne récupère sa tête que vers la fin du métrage, l'acteur réussit néanmoins à incarner toute la terreur ressentie par les habitants de Sleepy Hollow à son égard. Sa demeure secrète se trouve sous l'Arbre des morts, un végétal dont la forme d'être humain torturé évoque la mandragore dont se servaient les sorcières d'antan.

De nombreux effets spéciaux ont été réalisés pour le film, que ce soit des cadavres, des décapitations en direct ou peut-être le plus impressionnant de tous, les apparitions du Cavalier sans tête. Ici, point de personnage en images de synthèse incrustées à l'écran mais un vrai acteur dont la tête était recouverte d'un tissu bleu que les graphistes ont fait ensuite disparaître. Même en regardant de très près, cet effet reste invisible et le résultat est bluffant de réalisme.

Rendons un dernier hommage à un autre de ses collaborateurs fidèles, l'incroyable Danny Elfman (BEETLEJUICE, BATMAN). Le compositeur signe ici une magnifique partition qui donne une dimension grandiose à ce film qui restera l'une des plus belles créations de Tim Burton. Sous forme d'un conte d'épouvante autant inspiré de la Hammer que du gothique italien à la Mario Bava, il nous offre ici la mise en image d'un légende terrifiante au rendu spectaculaire.

Pour cette édition sortie chez Pathé il y a déjà quelques années, il n'y a pas grand chose à reprocher aux qualités techniques. L'image est présentée dans son format 1.85 d'origine avec un transfert 16/9, bien évidemment compatible 4/3, à la définition plutôt nette. La superbe photographie est restituée à la perfection et on savoure sans relâche les tons bleus, gris et noirs qui composent majoritairement les images de SLEEPY HOLLOW.

Le son est proposé en anglais sous-titré ou bien dans son doublage français. Les deux bénéficient d'un traitement en 5.1 mais aussi d'un mixage DTS. Ceci est à souligner car bien souvent, seule la piste française a droit à un traitement de faveur au grand déplaisir de ceux qui aiment regarder les films en version originale. Dans tous les cas, le son se répartit agréablement sur toutes les enceintes de manière à délivrer un univers sonore d'une grande richesse qui rend entièrement justice aux images.

Parmi les suppléments, nous commençons avec le commentaire audio de Tim Burton. Le réalisateur fait visiblement partie de ceux qui parlent le mieux au travers de leurs œuvres car, mis bout à bout, ses paroles occuperaient à peine la moitié de la longueur totale du métrage. Il parle surtout de ce que l'on voit à l'écran en ajoutant parfois une anecdote ou deux mais on le sent mal à l'aise seul devant son film. Ce n'est pas inintéressant mais ceux qui aimeraient en savoir plus ne trouveront pas grand chose à se mettre sous la dent.

Après la bande annonce du film en anglais ou en français, nous trouvons un module intitulé Avant Tim Burton qui consiste en deux pages de texte évoquant les diverses adaptations de la nouvelle de Washington Irving. Ensuite, nous trouvons des interviews promotionnelles avec les acteurs principaux sur une durée totale d'un peu plus de onze minutes. Le morceau de choix reste le module intitulé Au-delà de la légende, en vérité un Making Of de trente minutes. Une voix off commente des images sur les effets spéciaux, les décors, la composition musicale, la création de la forêt en studio ou encore les cascades tandis que le réalisateur et les acteurs reviennent dans de brèves interventions. Pour terminer, nous avons les filmographies de Tim Burton et des acteurs principaux ainsi qu'une page sommaire ou vous avez accès à tout sans passer par les sous-menus.

Rédacteur : Marija Nielsen
54 ans
98 critiques Film & Vidéo
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L’univers décalé de Tim Burton
Les interprétations des acteurs
La bande originale de Danny Elfman
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L'édition vidéo
SLEEPY HOLLOW DVD Zone 2 (France)
Editeur
Pathe
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h41
Image
1.85 (16/9)
Audio
English DTS 5.1
English Dolby Digital 5.1
Francais DTS 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de Tim Burton
    • Avant Tim Burton
    • Interviews (11mn20)
    • Au-delà de la légende (29mn58)
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