Vendeuse à domicile pour des produits de beauté, Peg a bien du mal à réaliser des ventes auprès des femmes de son quartier. Un jour, dépité, elle a l'idée d'aller démarcher le propriétaire du vieux manoir qui surplombe la vallée. Là, elle va rencontrer un jeune homme très particulier !
Passionné par la littérature horrifique, Caroline Thompson se met, elle aussi, à écrire. Tout d'abord un livre puis elle se lance dans l'écriture de scénario. C'est par hasard qu'elle va entrer en relation avec Tim Burton qui vient de réaliser PEE WEE BIG ADVENTURE. Leurs agents respectifs qui travaillent ensembles ont donc l'idée de rapprocher l'auteur et le réalisateur. Ils vont tout de suite s'entendre à merveille. Tim Burton lui montre un dessin qu'il a fait durant ses études et représentant un garçon dont les mains sont remplacées par des ciseaux. Il n'en faut pas plus pour que Caroline Thompson rédige une histoire très inspirée par Frankenstein, l'un de ses livres favoris, mettant en scène ce personnage atypique. L'univers de la scénariste se marie dès lors à merveille avec celui de Tim Burton. Ce dernier avait d'ailleurs déjà réalisé un hommage au FRANKENSTEIN de James Whale sous la forme d'un court-métrage tourné alors qu'il travaillait encore pour Walt Disney. Caroline Thompson et Tim Burton vont ainsi donner naissance à un très joli conte sur la beauté de la différence avec EDWARD SCISSORHANDS dont le titre français se transformera en EDWARD AUX MAINS D'ARGENT. La scénariste et le cinéaste retravailleront ensemble par la suite sur deux films assez proches : L'ETRANGE NOEL DE MR. JACK et LES NOCES FUNEBRES.
Monstre malgré lui, Edward est un personnage unique du fait de sa difformité physique. Partant de ce principe, la force du film est d'implanter ce jeune homme différent au sein d'une société rigoureusement formatée. Avec son visage de pierrot candide, sa combinaison noire et ses lames au bout des bras, Edward détonne littéralement avec un voisinage aux couleurs pastelles et dont les habitants ont, pour la plupart, des personnalités extraverties. La vie routinière, la bêtise ainsi que l'aspect creux des résidents du quartier sont alors souvent mis en exergue pour mieux louer la beauté de la non-conformité. Emouvant à plus d'un titre, notre héros maladroit aimerait simplement être comme tout le monde, vivre normalement. Véritable paradoxe puisque le commun des mortels espère, quant à lui, se démarquer sans y arriver réellement. Bête curieuse et phénomène de mode, Edward va donc avoir beaucoup de mal à s'insérer parmi les êtres humains malgré tous ses efforts. Evidemment, comme dans tous les contes, l'amour viendra compliquer encore la situation donnée. Au final, EDWARD AUX MAINS D'ARGENT propose un épilogue aussi déchirant que merveilleux, véritable plaidoirie en faveur des exclus souffrant de leur différence.
Si le fond du film est particulièrement bien vu, la forme sera, elle aussi, de grande qualité. Illustrateur, Tim Burton va ainsi composer de nombreux tableaux poétiques dont il a le secret : la danse de Kim sous la neige, la machine à biscuits… Les images charmantes gagnent en émotion au contact de la partition musicale de Danny Elfman. Déjà touché par la grâce, EDWARD AUX MAINS D'ARGENT trouve en Johnny Depp un interprète sur mesure pour son personnage éponyme. Evidemment, pour l'une de ses toutes dernières apparitions, Vincent Price est carrément poignant dans la séquence où l'inventeur décède. A leurs côtés, le reste des acteurs finissent de personnifier cette merveilleuse fable (Winona Ryder, Dianne Wiest, Alan Arkin, Anthony Michael Hall…) !
Le Blu-ray de EDWARD AUX MAINS D'ARGENT semble utiliser la même source que le DVD. Bien évidemment, le transfert 16/9 en haute définition (1080p/24) laisse loin derrière les éditions sorties précédemment. Les détails, le contraste ou encore la stabilité des couleurs sont le plus souvent exemplaires. Toutefois, on notera un curieux phénomène. L'image a un léger souci d'instabilité sur la quasi-totalité des plans du film (certains semblent en être exempt). A noter que les bandes-annonces du film présentent aussi des plans avec le même phénomène. Cela se traduit par un léger déplacement vertical et horizontal constant. Cette légère imperfection sera plus ou moins notable selon la taille de votre écran et votre propre perception de l'image.
Comme sur le DVD, la version originale est proposée en 4.0. En fait, le son est donc envoyé sur les enceintes gauche, centre, droite et arrières. Les deux enceintes arrières vont alors recevoir le même signal. Cette piste est encodée en DTS HD Master mais nous n'avons pu l'écouter qu'en simple DTS. C'est surtout la musique qui en sort grandie avec une plus grande profondeur. Le reste de la bande-son est, à vrai dire, relativement sobre. Le doublage français est proposé en DTS 5.1 mais, en dehors des voix, le résultat est relativement similaire, d'un point de vue technique, à la version originale.
Au niveau des suppléments, il n'y a finalement rien de vraiment neuf. On retrouve les deux commentaires audio déjà présents sur les éditions DVD sorties auparavant. Sur la durée du film, Tim Burton donne des informations souvent intéressantes mais de façon très parcimonieuse, laissant parfois s'écouler un peu de temps avant de reprendre la parole. Il en va un peu de même pour le commentaire audio de Danny Elfman mais ce dernier se manifeste sur une piste musicale isolée. Il parle assez peu pour finalement laisser s'exprimer la musique.
La Featurette est bien trop courte pour être véritablement intéressante. Il s'agit d'une petite vidéo d'époque assurant la promotion du film et où l'on retrouve de courtes interviews. L'occasion tout de même de voir que Tim Burton a une coupe de cheveux assez proche de celle de son infortuné héros. A propos des interviews, on constatera que les versions allongées disponibles sur le DVD sont absentes de ce Blu-ray. Même constant en ce qui concerne les Spots TV ou encore la galerie de dessins. Toutefois, la haute définition à tout de même un avantage. Celui de nous présenter les deux bandes-annonces du film en 1080p/24. Comme pour le film, la source est la même que pour le DVD mais le gain en définition est très appréciable. Enfin, en complément, une bande-annonce, toujours en haute définition, vient faire la promotion de LA NUIT AU MUSEE en Blu-ray.
