En 2057, le soleil est en train de mourir. Pour assurer la sauvegarde de l'humanité, une mission spatiale est envoyée en direction de l'astre solaire en vue d'y lâcher une bombe qui pourrait régler le problème. Les huit membres de l'équipage du Icarus II commencent à connaître des tensions lorsque les communications avec la Terre sont interrompues.
Ecrivain, Alex Garland connaît le succès dès la publication de son premier ouvrage. Une adaptation cinématographique du livre sera alors mise en scène par Danny Boyle. Suite à LA PLAGE, l'auteur et le cinéaste ne vont pas se quitter et ils seront amenés à collaborer de nouveau sur un scénario original pour 28 JOURS PLUS TARD. La fin de l'humanité était évoquée par l'entremise d'un virus mortel et c'est encore une fois la fin du monde qui sera un thème sous-jacent quelques années plus tard dans SUNSHINE. Alors que 28 JOURS PLUS TARD s'ancrait dans le cinéma d'horreur, les deux hommes changent de registre en abordant la science-fiction. Toutefois, comme pour 28 JOURS PLUS TARD, déjà très (trop) marqué par de lourdes références, SUNSHINE fait autant d'emprunt, si ce n'est plus, au cinéma de science-fiction. Pour Danny Boyle, il n'existe que trois films de références en ce qui concerne la science-fiction : 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE, SOLARIS (version Andrei Tarkovski) et ALIEN. Pourtant, un film bien moins prestigieux, partage de nombreux points communs avec SUNSHINE. En effet, SOLAR CRISIS, daté des années 90, présentait déjà une expédition spatiale, dont l'un des membres était un saboteur en puissance, se dirigeant vers le soleil pour y lancer une bombe afin d'enrayer une menace solaire. Plutôt que calmer les émanations produites par l'étoile, dans SUNSHINE, il s'agit de réactiver le soleil de manière à empêcher la fin de la vie sur Terre. Mais on pourra s'amuser à trouver d'autres films qui rayonnent sur les trois films incontournables cités par Danny Boyle. Ne serait-ce que la suite de 2001 L'ODYSSEE DE L'ESPACE dont de nombreux éléments semblent avoir été repris directement pour SUNSHINE. Ainsi, 2010 : L'ANNEE DU PREMIER CONTACT est donc, lui aussi, un film dont le souvenir revient assez souvent tout comme l'on ne pourra pas s'empêcher de penser au plus récent EVENT HORIZON pour ce qui s'avère être la partie du film la moins réussie. Enfin, plus de cinquante ans auparavant, le chef d'une mission spatiale venait à s'interroger sur la place de l'homme dans l'univers et son droit à modifier un ordre établi dans LA CONQUETE DE L'ESPACE. Un thème développé en filigrane au travers du commandant de l'Icarus. Le film de Danny Boyle n'a finalement pas de quoi surprendre le spectateur féru de science-fiction cinématographique. Pourtant, l'aventure humaine sur fond spatial est assez rare sur les écrans. Ces dernières années, les exemples se comptent très rapidement. Dans un domaine qui pourra paraître surprenant, on évoquera la série PLANETES qui sous ses airs de dessin animé immature traite assez sérieusement ses personnages évoluant en orbite autour de la Terre. Passé complètement inaperçu, il serait dommage d'oublier STRANDED, une production espagnole ambitieuse, mais manquant de moyen, où l'on suit la survie d'une mission internationale qui s'est écrasée sur Mars. Le tour d'horizon de la dernière décennie s'arrête assez vite avec SOLARIS (version Steven Soderbergh) ou encore MISSION TO MARS. A partir de là, tous les emprunts de SUNSHINE s'effacent naturellement pour mieux combler un manque dans ce genre de cinéma !
Avec SUNSHINE, Danny Boyle et Alex Garland prennent donc le parti de suivre une voie «réaliste» ce qui inscrit directement le film dans le registre, probablement peu vendeur, de la science-fiction sérieuse. Le film prend le temps de s'installer et de nous présenter ses personnages face au soleil et à l'immensité qui l'entoure. SUNSHINE essaie de nous présenter l'astre solaire comme une entité dans laquelle on peut être amené à se noyer ou fusionner, une idée qui n'est pas étrangère à SOLARIS où les cosmonautes étaient fascinés par une planète recouverte par un océan. Dans SUNSHINE, ce sont des bains de soleil fusionnels qui soulèvent quelques questions philosophiques. Toutefois, le film se gardera de trop insister sur le sujet pour emboîter sur des questions plus prosaïques. C'est d'ailleurs, peut être, l'une des frustrations ressenties à l'issue du film. Après une excellente mise en place sur les deux tiers du film, SUNSHINE s'accélère en donnant l'impression de laisser derrière lui certaines des idées mises en place pour finalement en ressortir quelques-unes unes de façon à justifier sa partie «thriller». Il y a même de quoi être assez surpris par un épilogue «compte à rebours» très grand guignol en rupture avec ce qui a précédé. Mais ce défaut, appelons le ainsi, ne nuit pas véritablement au film. Car à ce moment, on reste encore sous le charme des magnifiques images qui ont précédé. Toute la première partie du film, la plus sérieuse, enthousiasme véritablement grâce à des effets spéciaux très réussis mis au service de très belles séquences (le premier bain de soleil, la sortie spatiale de Kaneda...). Les acteurs ne sont pas en reste, on retrouve Cillian Murphy, déjà interprète principal de 28 JOURS PLUS TARD, Cliff Curtis, Rose Byrne, Michelle Yeoh, dans un rôle atypique, ou encore le charismatique Hiroyuki Sanada. De quoi passer près de deux heures a essayer de toucher du doigt les étoiles dans un film de grande qualité !
Difficile de savoir pourquoi le Blu-ray de SUNSHINE sort avec près de deux mois de retard par rapport à l'édition DVD. Un délai qui va, en tout cas, récompenser les amoureux de belles images. Car le transfert en haute définition (1080p) de SUNSHINE fait partie des plus belles images que nous ayons pu découvrir jusqu'ici que ce soit en Blu-ray ou en HD-DVD. Retranscrit avec une grande finesse, le gain de détail sur les images de SUNSHINE offre un rendu réellement spectaculaire au film ! Les pistes audio sont tout aussi remarquables. Le doublage français en DTS est de haute tenue tout comme la version originale en DTS HD Master.
Après le film, le menu des suppléments s'avère très copieux. Pour commencer, on pourra revoir SUNSHINE à deux reprises grâce à deux commentaires audio. Le premier donne la parole à Danny Boyle qui revient sur de nombreux aspects de la création du film ainsi que sur les acteurs. Mais le commentaire le plus passionnant, c'est celui de Brian Cox. Le jeune physicien, conseiller sur le film, nous parle en détail des réalités ainsi que des entorses scientifiques. Car, pour réaliser un film de cinéma, il faut bien sacrifier à la véracité pour gagner en efficacité. Il n'hésite pas d'ailleurs à pointer ses propres erreurs comme sur le long passage où il explique les difficultés de se mettre en orbite de Mercure. Passionnant, parfois un poil trop technique, c'est très certainement le meilleur supplément de cette édition avec le commentaire audio de Danny Boyle.
C'est encore une fois le réalisateur qui s'exprime sur les scènes coupées. En effet, on peut choisir de les voir avec ou sans un commentaire audio du cinéaste. La douzaine de séquences est assez anecdotique : Michelle Yeoh fait du jardinage, Trey fait la cuisine… On notera toutefois que le film a connu des modifications en cours de route. C'est le cas par exemple d'un long passage initialement prévu entre deux personnages (Capa et Searle). Dans le film terminé, la même séquence se déroule finalement entre Capa et Cassie. La fin alternative suit le même ordre d'idée. Il s'agit en gros de la même scène que celle vue dans le film mais dans un lieu différent.
Découpée en 23 parties, la section «Note de Production» est un assemblage de toutes petites vidéos s'intéressant à divers aspects du film. D'une durée totale de plus de trois quarts d'heure, on s'attend à entrer dans le détail et en tirer de nombreuses informations. Peine perdue, il s'agit d'un survol express de la production. Les interventions de chacun des acteurs ne dévoilent pas grand chose, pas plus que la présentation succincte de ceux qui se sont occupés des effets spéciaux ou du design. L'introduction scientifique à divers sujets se montre elle aussi bien trop rapide... Le passage concernant l'expérience de la gravité zéro par les acteurs aurait pu être sympathique mais la chose est expédiée à une trop grande vitesse pour que cela soit vraiment attrayant. Même la mise en forme est parfois assez étrange. Pixellisation excessive et voulue dans certaines interviews, donnant l'impression que le disque est buggué, ou encore textes techniques affichés de manière subliminale sur l'intervention du directeur de la photographie. L'emballage est donc pour le moins curieux ! Toutes les vidéos sont en définition standard (480p) mais, curieusement, deux des segments sont en 16/9 alors que tous les autres sont en 4/3.
La section des bandes-annonces est proposée en haute définition. Ou tout du moins, c'est presque le cas. En effet, la première bande annonce de SUNSHINE est en définition standard alors que la seconde est, elle, en véritable haute définition. Toutes les autres bandes-annonces, pour des titres de l'éditeur, sont belles et bien en haute définition ce qui permet d'avoir un avant-goût de PATHFINDER, 28 SEMAINES PLUS TARD ou encore LES QUATRE FANTASTIQUES ET LE SURFER D'ARGENT avec ce type d'image.
Les deux derniers suppléments n'ont pas grand chose à voir avec SUNSHINE. En fait, Danny Boyle considère, et il a raison, que les courts-métrages sont souvent mal distribués. Il a donc profité l'occasion de SUNSHINE pour proposer deux courts-métrages. Aucun des deux ne s'intéressent à l'aventure spatiale et ils n'ont d'ailleurs rien à voir avec de la science-fiction. Sans conteste le meilleur des deux, DAD'S DEAD mélange prises de vue réelle avec diverses techniques d'animation tout en narrant une sombre histoire d'amitié avec un apprenti tueur en série. De son côté MOLE HILLS déçoit avec une approche limite expérimentale et plus de cinq minutes d'un plan fixe.
Il y a de quoi être assez circonspect sur la qualité globale des suppléments mais les commentaires audio rattrapent heureusement la donne. Le plus important reste cependant que la haute définition sied merveilleusement bien à SUNSHINE. Les quelques euros supplémentaires à l'achat du Blu-ray, par rapport à l'édition DVD, sont franchement négligeables en comparaison de la qualité obtenue !