Magicien à Las Vegas, Cris a un truc imparable dans son tour de divination. Il est en effet capable de voir son avenir proche. Pendant ce temps, des agents du gouvernement s'intéressent à lui dans l'espoir qu'il puisse les aider à trouver des terroristes qui s'apprêtent à utiliser une arme nucléaire.
Comme beaucoup d'écrivains de science-fiction, Philip K. Dick ne sera pas adapté au cinéma très fidèlement. Ce sera une nouvelle fois le cas avec NEXT inspiré très librement d'une nouvelle intitulée L'Homme Doré et datant des années 50. Pour être tout à fait juste, l'adaptation est si vague qu'elle gomme quasiment la plupart des éléments qui la composait : l'origine du personnage, le décor, les situations… Finalement, NEXT conserve le prénom du personnage principal ainsi que l'une des aptitudes du héros inventé par Philip K. Dick. La sagesse commande dès lors de faire table rase et de ne plus penser aux origines littéraires du film afin de ne pas être déçu par un résultat final qui n'a, à vrai dire, plus grand chose à voir ! NEXT, c'est donc avant tout un petit thriller qui utilise une idée comme ressort de toute son intrigue. Le personnage interprété par Nicolas Cage a ainsi la faculté de percevoir son futur immédiat ce qui lui permet de l'anticiper et donc altérer l'avenir à sa convenance. Ce concept s'avère d'ailleurs très bien retranscrit au début du film que ce soit lors de la présentation du personnage sous les traits d'un magicien ou dans une sympathique poursuite à l'intérieur d'un casino. NEXT débute plutôt agréablement…
Cela se gâte quelque peu par la suite avec l'impossibilité de présenter un spectacle réellement cohérent dans sa forme. Malgré ses ambitions, le film prend assez vite des allures de thriller aux petits pieds. Lee Tamahori avait fait sensation au milieu des années 90 avec le puissant L'AME DES GUERRIERS. Un métrage qui lui avait assuré un passage de la Nouvelle Zélande à Hollywood où il n'a cessé de décevoir en alignant des films naviguant entre le juste sympathique et l'inutile. Avec NEXT, il s'applique méthodiquement à mettre en image son scénario. Ce dernier, signé entre autres par Gary Goldman et Jonathan Hensleigh, grille un peu toutes ses cartouches dès le début du film et il ne lui reste donc plus qu'à suivre la recette balisée du thriller moyen à coup de poursuites et scènes « spectaculaires ». Tant pis si au passage, pas mal de points de l'intrigue restent assez nébuleux. A ce niveau, la fin du film demeure d'ailleurs une énigme car on ne sait trop si les scénaristes essaient d'élever le débat avec quelques tirades philosophiques, si plus personne n'avait envie de continuer sur le film en bâclant son épilogue ou si tout cela ne serait pas un premier épisode d'une série télévisée. NEXT ayant en effet pas mal l'odeur d'un téléfilm ou d'un métrage produits directement pour la vidéo.
Constat surprenant car NEXT ne rechigne pas à placer sur l'écran une brochette d'acteurs connus. Nicolas Cage interprète le rôle principal alors qu'il est aussi producteur. Julianne Moore donnait jusqu'ici l'impression de choisir plus soigneusement les films dans lesquels elle apparaîssaient. Peter Falk fait une courte apparition alors que Jessica Biel et Thomas Kretschmann amènent un peu plus de jeunesse. Nicolas Cage en profite au passage pour donner la réplique à sa propre compagne du moment lors du spectacle de magie au début du film. L'acteur est dans NEXT, comme à son habitude, en roue libre ce qui partagera directement les spectateurs entre les défenseurs de Nicolas Cage et ses détracteurs. D'un point de vue plus technique, on sera aussi étonné par le contraste entre de bons effets spéciaux et d'autres largement plus discutables.
Comme déjà dit, on peut difficilement parler d'un ratage total puisque NEXT assure tout de même quelques passages réussis particulièrement en début de métrage. On notera aussi une séquence de terrorisme pour le moins violente car totalement inattendue ou quelques scènes d'action attrayantes. Pas de quoi pour autant voir dans NEXT un grand film de cinéma même si l'on peut y trouver son compte à condition d'être prévenu dès le départ ! Le film se place donc, dans un registre similaire, entre l'ambitieux MINORITY REPORT et le boursouflé PAYCHECK, en penchant évidemment plutôt vers ce dernier.
Il est important, avant de parler de cette édition DVD, d'être complètement honnête à son sujet. TF1 Vidéo a choisi d'envoyer à la Presse des DVD uniques contenant un code lié à chacun des journalistes de manière à enrayer un possible piratage. Le souci, c'est qu'il nous est dès lors très difficile d'affirmer que le disque commercialisé sera réellement identique. Passé cet avertissement, à l'utilisation, ce DVD ressemble à un produit fini (en tout cas dans ce qu'il affiche à l'écran). Toutefois, nous avons décelé un curieux saut d'images aux environs de la cinquantième minutes et il nous apparaît impossible d'affirmer si elle sera présente ou pas sur le disque vendu en boutique.
Ce DVD propose le film dans son format cinéma respecté avec un transfert 16/9 de bonne facture. On pourra déceler ici ou là quelques soucis numériques mais l'ensemble est très propre, particulièrement dans les scènes ensoleillées qui se parent de très belles couleurs. Le DVD contient quatre pistes sonores réparties entre le doublage français et la version originale anglaise. Elles sont toutes les deux proposées au choix en Stéréo ou Dolby Digital 5.1. Ce sera bien évidemment vers les pistes en 5.1 que l'on s'orientera pour obtenir un rendu plus ample et spectaculaire.
Si le rendu audio / vidéo est très honorable, on sera déjà plus circonspect en ce qui concerne les suppléments. L'actrice Jessica Biel a beau être charmante, ses deux minutes d'interviews sont d'un vide abyssal. Il en va de même des trois autres modules vidéo qui se partagent entre un promotionnel Making Of et deux segments qui se veulent plus informatifs. Celui sur les effets spéciaux est celui qui tire le mieux son épingle du jeu en terme d'intérêt. En tout cas, on ne pourra pas vraiment se plaindre, TF1 Vidéo reprend le même contenu que ce qui était disponible sur le DVD édité chez Paramount aux Etats-Unis.