Jeunes mariés, Charles et Catherine Fengriffen viennent s'installer dans le château familial. Dès son arrivée, Catherine Fengriffen est attirée et terrifiée par le portrait de l'un des ancêtres de la famille. Son malaise ne va pas tarder à s'accentuer en découvrant qu'elle est au centre d'événements étranges alors que tout le monde semble vouloir lui cacher les origines d'une malédiction pesant sur les Fengriffen.
Entre les années 60 et 70, la Amicus dirigée par Max Rosenberg et Milton Subotsky est en concurrence avec la Hammer Films. Les deux studios britanniques produisent des films d'épouvante et partagent assez souvent les mêmes personnalités que ce soit devant ou derrière la caméra. Néanmoins, la Amicus ne produira pas exactement le même type de films que la Hammer. Avec ses films à sketches et ses métrages horrifiques, la Amicus se placera le plus souvent dans un registre plus contemporain. Au milieu de la production du studio, on trouve tout de même quelques métrages plus directement reliés au cinéma gothique en costumes. C'est ainsi le cas de JE SUIS UN MONSTRE ou encore AND NOW THE SCREAMING STARTS. Ce dernier porte d'ailleurs un titre plutôt flou et ne donnant aucune indication sur son contenu réel. A la base, il s'agit de l'adaptation d'une histoire de David Case publiée quelques années auparavant sous le titre de Fengriffen. A l'origine, le film aurait dû se nommer THE BRIDE OF FENGRIFFEN mais, très étrangement, la Amicus décida d'en changer le titre peut être pour le vendre plus comme un métrage d'horreur qu'un film purement gothique.
AND NOW THE SCREAMING STARTS est donc sans conteste un véritable film gothique. Le sujet ou le décor sont ainsi repris de la grande tradition des sombres malédictions familiales découvertes par une jeune ingénue. Le préambule du film fait directement penser à d'autres œuvres gothiques en commençant par Rebecca de Daphne du Maurier adapté plusieurs fois au cinéma et plus particulièrement par Alfred Hitchcock en 1940. Partant de là, l'équipe de AND NOW THE SCREAMING STARTS déploie un joli savoir-faire qui donne au film un côté « classique » sur lequel viennent s'insérer des éléments d'horreur graphiques bien plus « vulgaires ». Le mélange fonctionne étonnamment même si l'on pourra trouver que la première partie du film s'installe dans une certaine routine. Pour que l'intrigue avance réellement, il faudra tout de même attendre la moitié du métrage avec l'entrée en scène du personnage interprété par Peter Cushing. L'enquête de ce dernier viendra ainsi lever le voile sur le mystère de la famille Fengriffen. Une partie de celui-ci sera d'ailleurs narré au travers d'un flash-back, où Herbert Lom incarne un aristocrate débauché, pas si éloigné que cela du CHIEN DES BASKERVILLES version Terence Fisher. Révélation qui paraîtra un peu tardive et un peu timide en comparaison des horreurs vues précédemment dans le film. Ce qui aurait donc dû être le point culminant de l'histoire n'en devient qu'un simple jalon. Néanmoins, AND NOW THE SCREAMING STARTS ne se relâche jamais et met un point d'honneur à ponctuer de manière soutenue son intrigue avec des effets chocs : apparitions d'un spectre aux yeux crevées, main sectionnée rampant autour des personnages… Une main dotée de vie propre, la Amicus en avait déjà montré une à l'écran dans l'un des sketches du TRAIN DES EPOUVANTES. Mais, cette fois, il faut tout de même noter que cette main baladeuse est un élément un peu gratuit sur lequel l'histoire ne se repose pas vraiment !
Avec l'intervention du personnage de Peter Cushing, incarnant un médecin spécialisé dans les troubles psychologiques, le film aurait pu prendre quelques directions intéressantes. Ces pistes seront à peine exploitées dans l'intrigue, le docteur devenant surtout le témoin d'événements très difficilement explicables. AND NOW THE SCREAMING STARTS n'emprunte pas la voie de la subtilité et ne laissera planer aucun doute sur ce que son personnage principal est en train de vivre ou ce que le spectateur est en train de voir. Le film aurait peut être gagné à être plus ambitieux ce qui provoque une petite déception bien vite balayée par une mise en forme de belle facture et une interprétation de qualité menée par la charmante Stephanie Beacham. Si l'actrice est aidée par de nombreux acteurs de talents, elle porte tout de même littéralement le film sur ses épaules en incarnant une femme hantée qui se dirige petit à petit et en hurlant vers la folie.
Aux côtés de l'actrice, on trouve quelques noms connus ayant œuvré dans l'épouvante tel que Peter Cushing, que l'on ne présente plus, Ian Ogilvy (LE GRAND INQUISITEUR), Patrick Magee (HISTOIRES D'OUTRE TOMBE), Guy Rolfe (MR. SARDONICUS) ou Herbert Lom (LE FANTOME DE L'OPERA). Notons tout de même que le temps présence à l'écran de Herbert Lom est assez court. Ce qui ne l'empèche pas toutefois de s'imposer grâce à ce personnage d'aristocrate dépravé toutefois peu festif et donnant l'impression de revoir sa prestation de LA MARQUE DU DIABLE. A la réalisation, on retrouve Roy Ward Baker qui oeuvra pas mal pour le compte de la Hammer Films ou de la Amicus. On lui doit ainsi quelques métrages aux qualités très diverses que ce soit l'excellent DOCTEUR JEKYLL ET SISTER HYDE ou THE VAMPIRES LOVERS en passant par le très particulier LES SEPT VAMPIRES D'OR. A la Amicus, il avait déjà eu l'occasion de diriger Herbert Lom et Patrick Magee l'année précédente dans le sympathique film à sketches ASYLUM.
D'Vision ne cherche pas à se faire des amis au sein de ses clients ! A l'insertion du disque, on doit donc se farcir le logo de l'éditeur, les mentions légales et surtout une publicité d'environ une minute trente pour la collection dont est issu AND NOW THE SCREAMING STARTS. Plus d'une minute où l'on nous balance des extraits des six films de la collection et tant pis si vous ne les aviez jamais vus ! Plus gênant, il est impossible de faire une avance rapide ou passer directement au menu. Clairement, il est préférable de planifier la vision de ce DVD de manière à placer le disque dans votre lecteur quelques minutes avant de vous-même vous préparer à voir le film. Une telle bande promo a certainement plus sa place dans la partie des suppléments. Toutefois, des suppléments, il n'y en a pas et on suppose que la manoeuvre permet surtout d'économiser sur l'authoring d'une option supplémentaire à ajouter sur le menu. Triste !
Lorsque vous aurez atteint le menu principal, vous n'aurez donc le choix qu'entre lancer le film et allez jeter un oeil au découpage en huit parties du métrage (le chapitrage). Une fois que le film est lancé, une évidence s'impose… Le 16/9 n'est pas de la partie. L'image est présentée dans un format aux environs du 1.75. Ce n'est pas très éloigné du format original présumé. Ce n'est déjà pas si mal face aux déconvenues précédentes. L'éditeur a choisi de placer les sous-titrages (imposés) à moitié dans la barre noire. Ceux qui ont un diffuseur 16/9 pourront donc zoomer l'image de manière à remplir complètement le cadre mais risque au passage de perdre la moitié de l'affichage des sous-titres. A vous de voir ! En soit, l'image est plutôt satisfaisante, offre une définition très honnête et ne comporte qu'une poignée de petits défauts de compression. A vrai dire, sur ce dernier point, on pensait tomber sur pire !
La section audio ne propose que la piste anglaise en mono d'origine. Ceux qui ont des soucis avec la langue anglaise pourront se rabattre sur le sous-titrage déjà mentionné. A priori, il n'existe pas de doublage français puisque le film n'était jamais sorti en salles et n'avait jamais connu d'édition en vidéo jusqu'ici. Plutôt surprenant car le film est de qualité. La version originale anglaise ne fait pas de miracles. Par instant, elle donne même l'impression d'être pourvu d'une curieuse réverbération, mais on peut difficilement se plaindre.