Header Critique : DANTE'S COVE : SAISON 2

Critique du film et du DVD Zone 2
DANTE'S COVE 2006

SAISON 2 

Avertissement : des spoilers relatifs à la saison 1 peuvent apparaître dans cette critique.

On prend les mêmes et on recommence… DANTE'S COVE ayant été un succès surprise lors de sa diffusion sur la chaîne câblée US Here ! (sans parler des ventes à l'étranger), la deuxième saison a rapidement pointé le bout de son nez. Et il en va donc de même concernant l'édition DVD française qui, curieusement, est sortie avant le Zone 1 américain… mais avec beaucoup moins de choix à l'intérieur.

Le budget de la série est devenu plus important pour la circonstance et donc, direction Hawaï pour le tournage. Moins cheap que la première saison (adieu les décors de l'hôpital qui faisaient pauvre), la caméra profite pleinement du décor de rêve, renforçant encore plus l'impression de paradis perdu où peuvent s'épanouir toutes les relations possibles et imaginables.

Côté équipe technique, on retrouve Sam « OBLIVION » Irvin à la réalisation. En regardant attentivement le générique de début, on trouve aussi un certain Fred Olen Ray à la supervision de la production. Nul doute que ce brave Fred n'a jamais vu autant d'argent dépensé en une seule fois pour un produit filmique !

L'histoire reprend les éléments développés dans la saison précédente et embraye directement sur la fin du dernier épisode. Ce premier épisode de cette nouvelle saison démarre cependant assez mollement, profitant de son statut afin de remettre en situation tous les personnages. Toby (Charlie David) est toujours avec Kevin (Gregory Michael) et se bat contre la néfaste influence d'Ambrosius (William Gregory Lee) qui souhaite attirer à lui le beau Kevin…. Le tout se déroule sous le regard perfide de Grace, l'ex femme d'Ambrosius, (Tracy Scoggins) et grande prêtresse du « Tresum » (traduit « truism » dans les sous-titres, on se demande bien pourquoi), une forme de sorcellerie qui leur a permis de traverser les siècles sans aucune marque du temps. Grace n'a jamais digéré que son mari lui préfère le majordome (entre autres). Quelqu'un a mentionné « soap opera » ? On est en plein dedans.

Toby n'est donc pas mort et revient pour arracher Kevin à l'emprise d'Ambrosius, devenu un sorcier aux pouvoirs de plus en plus puissants. D'autres histoires naissent en conjonction avec celle-ci. Van (Nadine Heimann) se découvre des pouvoirs de sorcière et soudain apparaît Diana Childs (Thea Gill), qui semble être la sœur de Grace et qui détient le secret permettant l'accès au pouvoir suprême lors du Grand Solstice permettant de remonter le temps. Aaaaah, le Grand Solstice, nœud gordien de cette saison. Et quel grand nœud !

D'un récit fantastico-sexy, on passe à une seconde saison suivant une structure plus centrée sur les personnages et leur relations plutôt que sur l'argument fantastique lui-même. Cet argument n'intervenant au début qu'à de très rares moments. Exit les effets spéciaux de maquillage, place aux effets spéciaux numériques. Une véritable amélioration sur la première saison mais terriblement cheap si l'on compare avec d'autres séries fantastiques comme BUFFY CONTRE LES VAMPIRES. Par contre, la narration perd en force et les cinq épisodes s'étirent afin de donner vie à une histoire parfois anémique. Le cliffhanger à la fin du dernier épisode augure une troisième saison… qui est déjà tournée et sera diffusée fin 2007 sur Here ! TV, et, forcément, disponible en DVD prochainement. Cet affrontement de sorciers lors du Grand Solstice ne trouve pas de rythme véritable, et le récit se perd dans des considérations qui n'ont parfois aucun lien avec l'histoire. Ainsi le personnage du propriétaire de l'hôtel (Gabriel Romero) ne sert strictement à rien, hormis de le faire intervenir dans deux scènes sexy.

Il faut être clair : DANTE'S COVE est parfois une piètre excuse pour délivrer un scénario en voie d'extinction, aux dialogues parfois absurdes, aux rebondissements prévisibles et une tension dramatique aussi épaisse que les poils pubiens du bricoleur/homme à tout faire de l'hôtel Dante (Adrian Quinonez) dont la caméra montre les parties génitales à plusieurs reprises.

L'autre excuse, c'est le nombre assez incroyable d'accouplements gay qui se déroulent à l'écran. Hallucinant ! Le bricoleur est fatigué ? Pas de problème : allons voir le patron qui est peu tendu… beaucoup même, jusqu'à renverser le bricoleur sur le bureau (et qui en profite pour lui demander une augmentation). Il y a aussi une poupée maléfique qui provoque une sorte de charme amoureux qui s'empare du premier qui viendrait à touche l'objet. Et c'est parti pour un quart d'heure non stop de scènes youplaboum qui se terminent en apothéose sur la table de la cuisine. Il y a bien quelques joutes amoureuses lesbiennes ici et là, mais on est clairement en plein soap opera sexy gay, un peu comme si BERVELY HILLS 90120 se déroulait seulement avec des mecs et en plein océan pacifique.

Au finish, entre la mise en scène médiocre, les couleurs flashy, le rêve à revendre (les mecs sont gaulés comme des dieux, l'endroit est un paradis sur Terre), l'histoire inexistante, c'est le côté « camp » que DANTE'S COVE réussi le mieux à capter. Tracy Scoggins, toute ébouriffée et en œillades assassines, joue la carte sorcière salope un peu à la manière d'Endora dans MA SORCIERE BIEN AIMEE. Trouble-fête (ou trouble fesses, ça dépend des moments), c'est elle qui donne l'impulsion de l'histoire, bénéficie des meilleures répliques, et forcément devient celle qu'on adore détester. L'apport de Thea Gill (dans le role de la sœur énigmatique de Tracy Scoggins), actrice renommée aux USA pour son rôle dans la série QUEER AS FOLK, donne dans le mystère car le récit ne la nomme jamais comme étant une influence positive ou négative sur chacun. C'est là le seul personnage vraiment construit.

Ceci dit, la série ne souhaite pas aller ailleurs que d'offrir un spectacle fun, parfois provocateur et un casting savamment déshabillé - il faut noter avec quelle dextérité les premiers rôles ne se dénudent jamais en frontal devant la caméra. Il faut prendre (si, si) DANTE'S COVE pour cela. Une série pop corn sans complexe, sans peur et sans reproche. Pas original pour deux euros sur la forme, aux exigences scénaristiques plus que limitées. Mais au visuel attrayant pour les spectateurs avertis ayant déposé leur cerveau au préalable dans un coin du salon, tout en ayant gardé la partie libido en action.

Du point de vue de l'emballage, ce DVD reprend la même formule que la première saison, à savoir que l'ensemble des cinq épisodes est réparti sur deux galettes. Le premier DVD offre trois épisodes, accessibles depuis le menu (et qui s'enchaînent les uns après les autres dès la fin du précédent). Mauvaise surprise : comme pour la précédente saison, il va falloir subir les films annonce du catalogue Optimale. Impossible d'y échapper, ça devient plus qu'énervant de ne pas laisser le choix au consommateur ! Autre mauvaise surprise : pas de chapitrage pour chacun des épisodes. Ca sent un peu le bricol'boy pour sortir le produit à la va-vite. Et pour terminer le tout : un seul mixage anglais en stéréo, des sous-titres français amovibles (heureusement)… et aucun bonus relatif à la série, si l'on se passe d'autres films annonces. Ainsi, l'édition américaine se trouve être plus complète que cette édition à priori luxueuse sur le package, mais tristement vide de contenu.

Il faut attendre le deuxième DVD du digipack pour voir apparaître une featurette (en version anglaise sous-titrée français) d'une vingtaine de minutes. Rien de neuf sous le soleil hawaïen, il s'agit de l'émission TV « Here ! Backlot » qui passe sur la chaîne câblée, à propos du tournage de cette seconde saison. Où tout le monde explique qu'il est heureux de travailler avec chacun, que le réalisateur est formidable, que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Seule chose intéressante (et qu'on ne verra jamais ailleurs dans aucun Making of), certaines actrices/acteurs indiquent être out et fiers de travailler dans une série qui parle et met en scène ouvertement des personnages lesbiens et gay sans arrière pensée. Complété par l'inévitable galerie de photos (au nombre de 79) et un film annonce de la série. On pourra d'ailleurs noter un film annonce du catalogue optimale qui n'indique pas le titre du film… On a connu mieux comme argumentaire de vente.

Le son est parfois curieusement mixé, la musique devenant plus forte que les dialogues eux-mêmes, au point de devoir se raccrocher aux sous-titres afin de comprendre ce que les acteurs se disent ! Il est dommage de ne pas bénéficier de mixage 5.1, on se croirait un peu revenu quelques années en arrière d'un point de vue technique. L'image demeure correcte, avec de jolis contrastes et des couleurs vives, particulièrement bien rendues dans les scènes d'intérieur et de nuit.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
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Chauds les marrons !
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Un scénario tiède pour une recette un peu usée.
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L'édition vidéo
DANTE'S COVE (Serie) (Serie) DVD Zone 2 (France)
Editeur
Optimale
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
4h02
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Featurette (20mn20)
    • Galerie photos (8mn34)
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