Header Critique : JOUR DES MORTS-VIVANTS 2, LES (DAY OF THE DEAD 2 : CONTAGIUM)

Critique du film et du DVD Zone 2
LE JOUR DES MORTS-VIVANTS 2 2005

DAY OF THE DEAD 2 : CONTAGIUM 

Accompagné par le docteur Donvin, un groupe de détenus du Ravenside Memorial Hospital sont en train de nettoyer un ravin quand l'un d'eux découvre un objet qui ressemble à un thermos. En réalité, c'est un récipient contenant un objet hautement irradiant. En l'ouvrant, cet objet va provoquer moult réactions cutanées tout en transformant les contaminés en êtres sanguinaires affamés de chair fraîche.

Si en lisant ce résumé vous avez envie de bâiller, c'est normal. En effet, bien que son intention était de rendre hommage à la saga de George Romero, la scénariste et co-réalisatrice Ana Clavell n'apporte vraiment rien de neuf au genre, reprenant des idées déjà évoquées et largement mieux exploitées ailleurs. Nous trouvons entre autre l'idée de contamination par irradiation ou virus (LA NUIT DES MORTS VIVANTS, 28 JOURS PLUS TARD), un hôpital comme décor principal (LE MASSACRE DES MORTS VIVANTS), des zombies très en forme et même une grossesse (L'ARMEE DES MORTS) que les réalisateurs n'ont pas le courage de mener jusqu'au bout. Mais, nouveau filon oblige (voire quasiment un nouveau genre d'exploitation), même les fans peuvent s'y mettre sauf qu'il ne suffit pas d'adorer un réalisateur pour pouvoir prétendre au même talent. Il n'y a donc pas trente-six façons de le dire, ce JOUR DES MORTS VIVANTS 2 : CONTAGIUM qui insulte l'original en s'auto-proclamant suite officielle est vraiment très mauvais.

Les deux réalisateurs travaillent ensemble depuis une dizaine d'années. Leur premier projet commun, MORELLA, basé sur une histoire de Poe, fut écrit par Clavell et mis en scène par James Glenn Dudelson pour SciFi Channel. Leur passion commune pour les films d'horreur les menera à d'autres collaborations dont CREEPSHOW III qui, à l'instar de CONTAGIUM, a également été fait sans aucune contribution de ses créateurs (Stephen King et George Romero, instigateurs de la série des CREEPSHOW). N'étant pas très loquaces sur le sujet, peut-être à juste titre, Clavell et Dudelson préfèrent donc évoquer des hommages plutôt que l'appropriation de tel ou tel sujet qui risque de marquer les esprits mais pas pour les bonnes raisons.

Les films de Romero sont de toute évidence basés sur des scénarios qui prennent le temps pour développer les personnages au sein de l'histoire afin que le spectateur s'y intéresse. Ici, en gros, on s'en fout. A force de vouloir leur donner une certaine profondeur psychologique, Clavell nous les montre dans leur environnement, c'est à dire un hôpital psychiatrique où ils regardent beaucoup la télé, prennent leurs médicaments en protestant ou en provocant des bagarres et fricotent en secret. Mais c'est long, très long. Les dialogues sont interminables et pas intéressants, les acteurs ne font rien de plus que ce qu'on attend d'eux et les personnages ne sont que des clichés : l'adulte enfantin, le surveillant sadique, le directeur d'hôpital traître à l'accent étranger, la folle qui provoque tout le monde, les deux protagonistes amoureux et qui n'ont pas leur place dans un tel endroit.

Mais ce n'est rien en comparaison des incohérences si grosses qu'on pourrait y loger un camion 38 tonnes. Après l'irradiation causée par une petite boule lumineuse qui volette partout avant de se positionner sur le front, les contaminés subissent divers changements physiques : la peau qui pèle, des pustules sanguinolents, des vomissements noirs et visqueux et une sorte de télépathie où les contaminés partagent autant les pensées que les sensations. Tout ceci est bien sympathique dans l'idée mais dans l'exécution, c'est une autre histoire. Après avoir perdu de larges lambeaux de peau ou crevé des furoncles nauséabonds, nos contaminés retrouvent une peau douce et nette comme les fesses d'un bébé sauf le surveillant-très-méchant qui, lui, pourrit à vue d'oeil. Et la télépathie sensorielle, c'est un peu comme une connexion Internet, elle marche quand elle veut (ou ici, en l'occurrence, quand cela arrange les réalisateurs). Quant aux effets spéciaux, ils le sont vraiment ! La peau qui pèle est de toute évidence créée avec un masque facial translucide qui s'enlève en une fine pellicule ressemblant effectivement à un lambeau de peau. Sauf qu'ici, une certaine rougeur aurait dû être appliquée en dessous parce que là, pour la crédibilité, c'est zéro. Au moins, le casting a pu bénéficier d'un nettoyage dermique en profondeur…

Pour le reste des effets spéciaux, ils sont plutôt bien faits (mis à part les armes qui tirent sans produire d'étincelles) et tout ce gore se révèle être la seule chose intéressante qui sauve l'ensemble du naufrage complet. Un film de zombie sans tripes ou geysers de sang, c'est un peu comme un film X avec des acteurs habillés, ça n'a aucun intérêt. Bien que certains effets soient hors champ et qu'on ne voit pas beaucoup de morsures, un certain effort peut néanmoins être constaté. Les nombreux passages de festin de tripailles sont toutefois un peu répétitifs car filmés de la même façon : d'abord un plan large pour nous montrer la pauvre victime dépecée et ensuite, un gros plan sur un zombie ou deux qui se délecte avec des bouts de latex rouges entre les dents. Quant aux zombies eux-mêmes, leur maquillage est plutôt risible. Composé d'une couche de poudre claire, les veines sont dessinées avec un fard à paupières gris anthracite et quelques cernes ont été rajoutées pour un résultat plus cheap que ça, tu meurs (ha ha). Tous ont également un sérieux problème de lèvres gercées ce qui, dans l'ensemble, les fait plus passer pour une sous-Regan (L'EXORCISTE) qu'à un mort vivant tel que nous les connaissons. Et de toute évidence, personne n'a pensé à diriger les extras qui ont tous vu des films de zombies différents car il n'existe aucune cohésion entre leurs mouvements : certains se traînent, d'autres courent comme des dératés mais aucun ne réussit à avoir l'air convaincant.

Un peu d'humour pour relever tout ça ? Surtout involontaire, dirons-nous. Entre les fou-rires dûs aux situations (le surveillant-zombie qui attaque le docteur Donvin en prenant une pose d'arts martiaux avant de repartir à toute vitesse) ou le même docteur Donvin qui s'apprête à participer à un festin de chair fraîche. Humant l'odeur du sang, alléché par les tripes molles et encore chaudes, les traits de son visage se déforment lorsqu'il ouvre grand la bouche et fait mine de s'y attaquer comme un fauve affamé… puis ses amis l'appellent et hop ! son visage retrouve sa jovialité habituelle et il les rejoint comme si de rien n'était. Le brave docteur y a droit par deux fois, en plus. Mais c'est comme la transformation corporelle : les gentils de l'histoire peuvent la contrôler au même niveau que la faim. Ainsi, à l'opposé de ceux qui étaient leurs amis, ils restent à l'état de fraîcheur relative tout en retenant des pulsions qui mènent les autres à sauter sur tout ce qui bouge pour se nourrir. Et puis saupoudrer son film d'incessantes références à tous les films d'horreur en existence par des bouts de dialogues ou des «Tiens, c'est comme dans…», ça devient vite soûlant. Tout comme les extraits vus sur une télé qui s'étirent en longueur et qui ne sont même pas intéressants.

L'image est présentée dans un format 1:85 avec un transfert 16/9 plutôt correct au niveau de la qualité technique. Mais cela sert une réalisation "artistique" qui manque d'inventivité et présente de très mauvais cadrages qui rendent de nombreuses scènes d'action illisibles.

Les pistes sonores sont au nombre de deux, l'anglais en stéréo seulement et un doublage français rehaussé d'un mixage 5.1 qui ne rehausse pas notre intérêt. Bien que correctement exécuté, ce mixage n'apporte rien à un film ne comportant aucune scène spectaculaire ni même une bande originale sortant du lot.

Cette édition ne présente aucun bonus pour le film principal. Par contre, le boîtier renferme un deuxième DVD qui, malgré ses défauts, aurait dû se retrouver en première position : LE JOUR DES MORTS-VIVANTS. Pour en savoir un peu plus, nous vous proposons de vous reporter à notre chronique de ce DVD car il s'agit d'exactement la même édition présente dans le coffret dédié à la trilogie de George Romero.

Bref, vous l'aurez compris, cette suite-qui-n'en-est-pas-une se trouve à des années lumière de la saga auquel elle prétend appartenir. Certes, la fin pessimiste colle à la vision de George Romero mais après presque une heure et quarante cinq minutes d'inepties, il est bien trop tard pour rattraper ce qui précède. A éviter sauf si vous voulez obtenir LE JOUR DES MORTS-VIVANTS sans passer par l'autre coffret commercialisé par Opening.

Rédacteur : Marija Nielsen
55 ans
98 critiques Film & Vidéo
On aime
Pouvoir se remonter le moral avec le film original en bonus
De bons moments gore
On n'aime pas
De monstrueuses incohérences
Un film prétentieux qui ne va nulle part
Les effets spéciaux hors champ
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L'édition vidéo
DAY OF THE DEAD 2 : CONTAGIUM DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h43
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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