Le boxeur Joe Pendleton s'entraîne pour le combat du championnat du monde. Seulement, lors d'un voyage en avion, il perd le contrôle de son appareil qui fait une chute vertigineuse. Avant de s'écraser au sol, un ange vient prendre son âme et l'emmène dans les cieux. Bien évidemment, Joe Pendleton est mécontent de la situation et lorsque des vérifications sont faites, il s'avère qu'il est arrivé au ciel bien trop tôt ! Il faut alors trouver un arrangement et on essaie de trouver un corps de substitution pour Joe. Ce sera celui du milliardaire Oliver Farnsworth qui a quelques soucis conjuguaux, si l'on peut dire...
A l'origine, LE DEFUNT RECALCITRANT est une pièce de théâtre nommée «Heaven Can Wait» et écrite dans les années 30 par Harry Segall. Bizarrement, ce n'est pas le titre de la pièce qui sera utilisée lors de son adaptation cinématographique au début des années 40 puisque le film sera alors nommé HERE COMES MR. JORDAN. En France, ce sera donc LE DEFUNT RECALCITRANT. Mais cela se compliquera un peu puisque deux ans plus tard, la Fox sortira un HEAVEN CAN WAIT, réalisé par Ernst Lubitsch, qui n'a aucun lien avec la pièce d'origine, et qui sortira en France sous le titre LE CIEL PEUT ATTENDRE. La confusion va perdurer puisqu'à la fin des années 70, Warren Beatty va produire et réaliser une nouvelle adaptation de la pièce d'Harry Segall sous son titre d'origine à savoir HEAVEN CAN WAIT et donc LE CIEL PEUT ATTENDRE par ici.
LE DEFUNT RECALCITRANT a du mal à cacher ses origines théâtrales et si le film essaie ici ou là d'aérer le récit (l'accident d'avion, l'entraînement de boxe, les candidats corporels...), une grande partie du métrage sera localisée dans quelques décors intérieurs et la réalisation d'Alexander Hall ne donne d'ailleurs pas l'impression de s'être donner du mal à dynamiser les prises de vues. Reste donc l'idée de départ, les divers rebondissements et aussi, et avant tout, les acteurs qui vont assurer le spectacle. La version de 1978, avec Warren Beatty, réussira un peu mieux à s'affranchir de son origine théâtrale en proposant pourtant un scénario assez proche de celui du DEFUNT RECALCITRANT.
Mais LE DEFUNT RECALCITRANT s'avère tout de même amusant. Ayant entraîner de longues années son corps, Joe Pendleton doit donc s'en remettre aux envoyés du ciel pour lui trouver très rapidement une solution. Et celles qu'on va lui proposer seront surtout dictés par les décès avoisinant. Les propositions sont donc restreintes et ce n'est que la gentillesse du boxeur envers une jeune femme qui a maille à partir avec le milliardaire qui va sceller son choix. La comédie se teinte donc d'un parfum romantique arrosée d'un humour à base de quiproquos (Joe donne l'impression de parler seul, son ancien entraîneur est mis dans la confidence...). Pour compliquer le tout, la mort du milliardaire n'avait rien d'accidentelle et la menace d'un nouveau décès pèse toujours !
Le film est surtout tenu par les acteurs avec en tête d'affiche Robert Montgomery. Pas vraiment un habitué du genre fantastique, il apparaîtra surtout dans des comédies dramatiques, des thrillers ou des films de guerre. Ainsi, on le verra dans JOIES MATRIMONIALES d'Alfred Hitchcock ou LES SACRIFIES de John Ford avec John Wayne à ses côtés. Il interprétera aussi le détective Philip Marlowe dans LA DAME DU LAC qu'il réalisera par la même occasion. Et pour le côté people, il est le père d'Elizabeth Montgomery passée à la postérité pour son rôle de Samantha dans la série MA SORCIERE BIEN AIMEE. Dans le rôle d'un dirigeant de l'univers bureaucratique des cieux, on retrouve le prestigieux Claude Rains. Enfin, comme ingrédient purement comique, l'entraîneur du boxeur est joué par l'amusant James Gleason. Le reste du casting étant plus anecdotique. Toutefois, on pourra aussi noter l'apparition furtive de Lloyd Bridges dans le rôle du pilote de l'avion céleste.
Alexander Hall retrouvera les envoyés célestes du DEFUNT RECALCITRANT quelques années plus tard dans L'ETOILE DES ETOILES mais le rôle de Claude Rains sera alors attribué à Roland Culver. Plus ou moins différent du récité d'origine, puisque cette fois, c'est une divinité qui s'incarne en jeune femme pour danser et chanter à Broadway. Dans le même temps, Harry Segall proposera une curieuse variation du DEFUNT RECALCITRANT avec L'EVADE DE L'ENFER. Cette fois, c'est donc un gangster, Paul Muni (le SCARFACE d'Howard Hawks), qui est ramené à la vie par un gêrant sympa des enfers interprété par... Claude Rains !
Le disque propose le film dans une version restaurée ce qui permet de découvrir LE DEFUNT RECALCITRANT avec une image de grande propreté. S'il y a bien ici ou là de menus défauts, ils sont essentiellement dû à l'ancienneté du film. Le choix des pistes sonores est assez vaste avec tout un tas de langue dont la version originale anglaise sous-titrée et le doublage français. Les deux pistes sont en mono d'origine et n'offrent pas l'occasion de disserter plus avant.
Bien que LE DEFUNT RECALCITRANT soit considéré comme un classique, la sortie d'une édition DVD s'est faite attendre. Et le résultat a de quoi laisser perplexe dès que l'on tombe sur le menu principal. En effet, celui-ci n'indique même pas le titre du film et se borne à donner une liste de langues pour les pistes sonores et les sous-titrages. On se croirait revenu aux premiers DVD édités avec des menus aussi impersonnels que économiques ! Dans ces conditions, il n'y a donc aucune véritable interactivité si ce n'est qu'il y a bien un chapitrage sur le film mais aucun menu pour accéder directement à une scène de votre choix. Carrément pas classe surtout que le prix de vente tourne autour des 20 euros en fonction des points de vente !