Suite à un accrochage nocturne avec une voiture, une jeune femme se retrouve pourchassée dans la forêt par un inquiétant personnage. Cette poursuite lui ramène les souvenirs de l'homme dont elle est tombée amoureuse…
De prime abord, LA SURVIVANTE, ou plutôt INCIDENT ON AND OFF A MOUNTAIN ROAD, n'a rien de captivant sur le papier. Mais il ne faut pas négliger le talent de Don Coscarelli surtout qu'il part d'une histoire écrite par le créateur de BUBBA HO-TEP. Don Coscarelli adapte donc de nouveau à l'écran Joe R. Lansdale avec une histoire moins délirante que celle d'un vieux Elvis en butte avec une momie. Il part donc d'une courte et astucieuse histoire de survie qui va s'adapter à merveille au format court de la série télévisée MASTERS OF HORROR créée par Mick Garris.
Les premières minutes de l'histoire ne sont pas spécialement engageantes mais cette apparence fait partie de celles qui vont être largement chamboulés à l'issue de l'histoire. En parallèle à cette traque nocturne au travers d'une forêt, le film ramène les souvenirs de l'héroïne. Il s'agit de l'histoire d'amour qu'elle a vécu avec un personnage plutôt sympathique mais quelque peu obsédé par la survie et l'auto défense. Au départ, il apparaît assez difficile de comprendre l'intrusion de ces souvenirs assez calme en comparaison du stress que lui inflige son agresseur. Mais les pièces mises bout à bout permet de tracer le profil du personnage féminin tout en expliquant ses réactions face à l'adversité.
Passé un préambule assez basique, le film nous plonge dans l'horreur pure et place son personnage principal dans un décor qui ne dépareillerait pas dans MASSACRE A LA TRONCONNEUSE. L'antre du tueur fait carrément office de chambre des horreurs où le point culminant est le traitement très particulier donné aux victimes du croque mitaine des lieux. Le parallèle avec MASSACRE A LA TRONCONNEUSE est d'autant plus évident que l'on retrouve même un drôle de papy coincé sur sa chaise. Mais Don Coscarelli ne va pas, pour autant, essayer d'imiter l'ambiance démentielle du film original de Tobe Hooper. Le cinéaste préfère rester assez classique ce qui n'est pas plus mal dans le contexte de LA SURVIVANTE.
Le petit film, par sa durée, de Don Coscarelli ne place que peu de personnages à l'écran mais ils sont tous plus que convaincants. On retrouve Angus Scrimm, acteur récurrent dans la filmographie de Coscarelli, mais qui ne joue pas, pour une fois, le vilain de l'histoire. Ce rôle est confié à John DeSantis maquillé de façon à ressembler à une créature albinos très agressive. Mais les deux acteurs qui portent le film, ce sont Ethan Embry et surtout Bree Turner. La jeune actrice réussie à rester crédible dans toutes les situations, véritable atout pour LA SURVIVANTE où elle est le personnage central des deux intrigues qui se percutent au sens propre comme au figuré. A l'écran, cela donne au final l'un des épisodes les plus malins et réussis de la série.
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Si l'on pensait obtenir une image parfaite puisque chacun des épisodes est de courte durée, ce serait oublier que le disque est contient de nombreux à coté ainsi qu'une batterie de pistes sonores qui viennent consommer de la place sur le DVD. L'image de LA SURVIVANTE n'est pas irréprochable mais s'avère plutôt très agréable surtout qu'une grande partie de l'action se déroule dans un environnement obscur. Quelques soucis numériques s'invitent donc à la fête sans que cela ne gâche pour autant la vision. Si on compare avec le DVD anglais, on notera que le travail d'encodage n'est pas spécialement mieux réalisé mais cela ne se situe pas au même niveau. De plus, l'image du disque anglais s'avère un peu plus fine. Une différence très légère mais bel et bien réelle.
Pour le son, le boulot est par contre sans faute et donne le choix quelle que soit la langue entre le Dolby Digital 5.1 et le DTS. Les doublages français sont d'ailleurs exclusifs à cette édition DVD. Le résultat sonore est à la hauteur des attentes avec une retranscription de qualité.
Jusqu'à aujourd'hui, aucune autre série télévisée que MASTERS OF HORROR n'a reçu autant d'attention d'un point de vue éditorial. Mais cela paraît normal puisque prévu à l'origine pour sortir directement en DVD, le projet a donc pris en compte les suppléments en amont. Chacun des épisodes a ainsi droit à des suppléments qui suivent un moule prédéfini. Le premier supplément de LA SURVIVANTE est un commentaire audio qui donne la parole à Don Coscarelli et à Joe Lansdale. Une façon de parler plus en détail de quelques-uns uns des sujets déjà développés sur les autres suppléments.
Comme tous les épisodes de la série, à l'exception de celui de Takashi Miike, le premier petit documentaire s'intéresse au réalisateur au travers des témoignages de ceux qui ont travaillé avec lui. Cela commence en premier lieu par un portrait de la carrière du cinéaste au travers de ses films. On retrouve, et c'est plutôt évident, Angus Scrimm et Reggie Bannister pour la série des PHANTASM mais aussi Marc Singer venu partager son expérience de DAR L'INVINCIBLE ou encore l'écrivain Joe Lansdale, par ailleurs auteur de la nouvelle qui a servi de base à cet épisode. Le tout est agrémenté de photos et extraits des films cités. La seconde partie de ce documentaire s'intéresse ensuite plus en détail à LA SURVIVANTE.
Passé ce premier contact attrayant, on peut encore se plonger dans une interview de Don Coscarelli. Le principe est un peu le même si ce n'est que, cette fois, c'est le réalisateur qui va s'exprimer à propos de sa carrière ainsi que son expérience sur l'épisode. L'homme paraît fort sympathique et pas prétentieux pour un sou en expliquant qu'il est un peu surpris et flatté de se voir mêlé à des noms qu'il considère beaucoup plus prestigieux dans cette anthologie consacrée aux «Maîtres de l'Horreur». Une autre interview permet à John DeSantis de nous parler du tournage de cet épisode ce qui permet de le découvrir au naturel et sans maquillage. L'intervention est assez courte et n'apporte pas spécialement d'information pertinente même si cela se regarde sans ennui, bien au contraire.
On poursuit avec deux modules qui reviennent pour tous les épisodes. Le premier essaie de donner un aperçu du travail entre le scénario et son résultat final à l'écran. Après une «lecture» d'un passage du scénario, on va donc assister au tournage des séquences qui composent cette partie, aux ajouts techniques puis à la version finale. La chose est dénuée de commentaire et, si l'idée état bonne à la base, le résultat n'est pas très probant. Le dernier module consacré à LA SURVIVANTE, c'est en fait l'assemblage de toutes les images de tournage qui ont du être tournés. On y retrouve donc pas mal de bout déjà vu dans les interviews ou les autres suppléments. Des images brutes de tournage, encore une fois sans commentaire, sans véritable progression et qui ne sont pas forcément passionnantes. Cela donne juste un vague aperçu de l'ambiance dans laquelle l'équipe a travaillé. Ces deux suppléments sont dénués de sous-titrage.
Le dernier supplément, c'est la compilation des bandes annonces des 13 épisodes de la première saison de MASTERS OF HORROR. Une bonne façon d'obtenir un avant goût de chacun des épisodes avant de passer à l'achat. Car, il faut le rappeler, la série est commercialisée en France à l'unité. Et cela s'avère un peu cher, dans sa globalité, pour une série télévisée même avec autant de suppléments. Sans oublier que d'autres pays ont opté pour des coffrets avec un prix forcément moins important pour l'ensemble à condition évidemment de ne pas vouloir obtenir qu'un seul des épisodes.
Ce qui fâche, par contre, c'est de se rendre compte que l'éditeur ne propose pas l'intégralité des suppléments, même au prix d'une vente individuelle, produits pour la série. Celui qui en fait le plus les frais, c'est assurément Stephen Romano, co-scénariste de cet épisode, puisque le commentaire audio où il s'exprimait en compagnie de Don Coscarelli a été purement et simplement oublié ! Il en va de même de l'interview de l'acteur Ethan Embry qui passe à la trappe alors qu'elle est présente sur les éditions DVD américaine ou anglaise. Par contre, l'éditeur s'est amusé à camoufler quelques petits bonus. Ainsi, on peut trouver un bêtisier ou encore quelques minutes à propos des effets spéciaux numériques. Etrange de cacher ce dernier puisqu'il est sous-titré alors que d'autres suppléments bien mis en évidence sont carrément moins intéressants.
Mais ce n'est pas fini car il y a encore d'autres suppléments mais pour y accéder, il faudra disposer d'un lecteur DVD-Rom sur votre ordinateur. C'est donc une galerie de photos qui est proposée ainsi que le scénario original en anglais, au format PDF, et un économiseur d'écran spécifique à LA SURVIVANTE disponible pour PC et MAC. La galerie de photos se résume à neuf photos en haute définition. En comparaison, le disque anglais offre un plus grand nombre de clichés mais la galerie se trouve dans l'interactivité du DVD et offre une définition très largement inférieure.