Scotché devant sa télévision, Mike se masturbe en regardant des DVD pornos. Cela finit par énerver sa petite amie qui le laisse tomber après lui avoir défoncer les balloches d'un coup de genou. C'est d'ailleurs sur ce dernier point que Mike est bien ennuyé mais cela ne l'empêche pas pour autant de reprendre son travail manuel. Par curiosité et en quête de sexe toujours plus extrême, il commande par correspondance un DVD mettant en scène la mystérieuse Andromeda Strange…
Dans le catalogue DVD d'Uncut Movies, il y a déjà des productions qui mélangent sans fard le gore et le cul. On se souviendra de FANTOM KILER 3, THE NECRO FILES 2 ou encore ROSSA VENEZIA. Ce dernier proposait déjà des séquences pornographiques sans équivoque. A vrai dire, le mélange sexe et fantastique n'a rien de bien nouveau dans le sens où les oeuvrettes horrifiques sont souvent coquines. Le mélange avec la pornographie n'est pas non plus très innovateurs puisque certains films furent distribués, parfois sans l'accord des auteurs, caviardés de séquences sexuelles explicites échappés d'on ne sait où. Même le cinéma porno n'a jamais hésité, sérieusement ou pour rire, à s'emparer des figures du cinéma fantastiques. Reste que la démarche artistique dans le cas de SLAUGHTER DISC ou ROSSA VENEZIA est on ne peux plus douteuse…
Histoire de donner à son film un cachet encore plus sulfureux, David Quitmeyer prend le parti de bien intégrer scènes sexuelles et gore grâce à une idée plutôt mince. Malheureusement, ce mélange est à double tranchant puisque le sang vient refroidir le kiki du spectateur et les prestations sexuelles trop mises en avant desservent le propos. D'après David Quitmeyer, SLAUGHTER DISC est un film anti-porno. Ca ne s'invente pas, c'est dans le Making Of sur le DVD ! Toutefois, le film s'avère très maladroit à ce sujet et aligne surtout des clichés éculés (ne pas lire trop vite !) à propos de la masturbation puisque finalement c'est surtout ce que l'on retient à l'issue du métrage.
Le personnage de Mike est donc un mec qui a l'air sympa mais qui passe son temps une main sur la télécommande et l'autre dans son pantalon à s'astiquer la nouille. Il est tellement avide de ces plaisirs solitaires qu'il en vient à se désocialiser totalement. Sa petite amie, plutôt compréhensive, n'en peut plus et le laisse tomber. A force de branlettes, il oublie même ses études, ses potes et son boulot. Sa seule relation avec l'extérieur se résume à une brève discussion avec le vendeur lors de ses achats dans une boutique spécialisée dans la vidéo porno. L'accroche du film «Porno kills» ne fait pas non plus dans la nuance ! Mais en fustigeant le X, le film oublie le fait que son personnage, Mike, est avant tout malade et que cela n'est pas forcément lié à la consommation de programmes pornographiques ! On pourra aussi être surpris lorsqu'un ami propose à Mike de le rejoindre pour se taper une «amie» à la chaîne sur un billard. Toujours plus maladroit, on en vient à se demander si David Quitmeyer n'est pas en train d'essayer de nous dire que la jeunesse part en couille !
Hormis quelques intermèdes, la vision de SLAUGHTER DISC est répartie essentiellement entre deux lieux. D'un côté de l'écran, la pièce principale du petit appartement de Mike qui se résume à son canapé, un téléviseur et un lecteur de DVD. De l'autre côté de l'écran, une petite pièce sobrement reconverti en antre gothique d'Andromeda Strange. La succube étant interprété par une véritable actrice de films X, Caroline Pierce, carrément inconnue et pas spécialement jolie. Une actrice de porno s'avérait de toutes façons indispensables puisque les scènes sexuelles ne sont pas simulées. Les séquences s'enfilent crescendo avec un tripatouillage féminin en solo accompagné d'un godemiché, l'objet disparaissant réellement sans trucage, suivi d'un duo avec fellation puis plus tard d'autres gâteries buccales et même un coït sans trucage (même pas de latex, ce qui n'est pas sérieux, les amis !). Chacune de ses séquences commence de manière «Hard» pour se terminer encore plus «Hard» avec mise à mort ou déversement d'hémoglobine. Toutes les séquences sont, en plus, affligés d'effets vidéo complètement inutiles et très agaçants !
Que vous appréciez ou pas les prestations de l'actrice, Mike adore ! Plutôt surnaturel car les prestations s'avèrent plutôt «soft» comparé à un porno traditionnel dont le personnage est pourtant un gros consommateur. D'un autre côté, Mike n'a pas spécialement bon goût puisque avant de découvrir le fameux disque d'Andromeda Strange, il se pignolait sur du Porn Clown à priori inventé spécialement pour l'occasion. En gros, des nanas s'amusent alors qu'elles sont maquillées en clown. Ultra pervers ! Rien d'étonnant à ce que Mike ait pété un câble ! SLAUGHTER DISC est donc très loin d'apporter une image réaliste de la psychologie d'un tel personnage. Bien évidemment, face à Andromeda Strange et ses prestations sexuelles assez communes, il finit par se demander si elle fait tout cela par plaisir ou pour l'argent. Encore une réflexion fort subtile du réalisateur et scénariste qui a emballé le bidule !
Mais SLAUGHTER DISC, c'est aussi, en quelque sorte, un film de morts-vivants. Au fur et à mesure que son personnage se met en marge de la société qui l'entoure, le spectacle dont il est le voyeur privilégié devient putride à l'image d'une Andromeda Strange de moins en moins fraîche ! Le film se termine avec un semblant de suspense et se paye même un rebondissement pas franchement inattendu après le générique de fin (pour ceux qui tiendront jusque là). Bilan assez maigre même s'il faut bien reconnaître que SLAUGHTER DISC se place tout de même un cran au-dessus de ROSSA VENEZIA.
Le tournage en vidéo se ressent pas mal avec une image de qualité très inégale. Les scènes en basse lumière souffre énormément et le rendu général est assez laid ce qui finit de donner un cachet bricolé et très pauvre à SLAUGHTER DISC. En tout cas, le DVD ne comporte pas de défaut particulier compte tenu de la source d'origine. La seule piste sonore offerte est en anglais et en stéréo d'origine. Pour l'épauler, il est possible d'afficher un sous-titrage français optionnel.
Le Making Of déjà évoqué mêle de nombreuses images de tournage avec quelques interventions du réalisateur ou de l'actrice principale. Les passages les plus intéressants s'intéressent aux effets de maquillage réalisés par deux nanas qui ont l'air de bien s'amuser ce qui est d'ailleurs une constante à propos de toute l'équipe du film. Le réalisateur semble être un fan de HELLRAISER auquel il rend d'ailleurs un petit hommage à coup de marteaux dans son film. Directement à la suite du Making Of, on peut découvrir des bouts de pelloches qui s'apparentent à un bêtisier. Une galerie de photos et des bandes-annonces, celles du film et d'une partie du catalogue d'Uncut Movies, viennent boucher les orifices restants de cette édition DVD.
Au Moyen-Age, l'onanisme provoquait la surdité… Au XXIème siècle, SLAUGHTER DISC et David Quitmeyer rendent tout simplement con ! Evitez de vous griller les neurones et quitte à vous faire du bien, pensez plutôt à orienter popaul vers un véritable porno…