Header Critique : LAND THAT TIME FORGOT, THE (LE SIXIEME CONTINENT)

Critique du film et du DVD Zone 2
THE LAND THAT TIME FORGOT 1975

LE SIXIEME CONTINENT 

Pendant la Première Guerre Mondiale, un sous-marin allemand coule un cargo anglais. Les quelques survivants sont chanceux puisqu'ils réussissent à prendre le contrôle du navire ennemi lorsque celui-ci fait surface. Commence alors un voyage assez tendu qui ne les mènera pas à bon port mais aux abords de Caprona, une île mythique entourée de falaises gigantesques. Heureusement, grâce au sous-marin, ils vont pouvoir emprunter un passage sous-marin qui les mènera vers un lac intérieur…

Grande rivale de la Hammer, la maison de production de Milton Subotsky et Max Rosenberg tourne des films d'épouvante et plus particulièrement plusieurs anthologies de sketches qui resteront les titres les plus connus de la Amicus. Mais ils s'étaient essayé à d'autres genres tel que les longs métrages consacrés au personnage du Doctor Who avec Peter Cushing dans le rôle principal. En partenariat avec les Américains de l'A.I.P., il est décidé de monter un grand film d'aventure d'après les ouvrages d'Edgar Rice Burroughs. Alors qu'il a déjà réalisé FRISSONS D'OUTRE TOMBE pour la Amicus, Kevin Connor est placé aux commandes de son deuxième long métrage avec l'un des plus gros, si ce n'est le plus gros, budget pour un film de la maison de production anglaise. Il est intéressant de pointer le nom de l'un des co-scénaristes qui ont travaillé sur l'adaptation puisqu'il s'agit de Michael Moorcock, célèbre écrivain anglais d'Heroïc Fantasy.

LE SIXIEME CONTINENT adapte donc le premier des trois récits consacrés à Caprona (ou Caspak) et écrit par Edgar Rice Burroughs au début du vingtième siècle. L'histoire est assez fidèle dans sa mise en place avec l'histoire du sous-marin de la Première Guerre Mondiale. Ainsi, toute la première partie du film n'a rien de fantastique mais est une sorte de thriller de guerre où des Anglais, un Américain et des Allemands s'affrontent pour le contrôle d'un sous-marin ce qui inclut sabotage et divers retournements de situation. Le film ne cherche pas spécialement à emprunter une voie très réaliste mais opte pour un côté plus «action» qui est bien dans la veine d'Edgar Rice Burroughs.

Une fois que l'île est atteinte, le fantastique fait son entrée rapidement avec l'incursion d'un premier dinosaure qui n'aurait pourtant rien à faire là. Caprona, ou Caspak tel que la nomment les autochtones, a suivi une évolution très différente du reste de la planète. Des ptérodactyles volent dans les airs et des mastodontes carnassiers sont toujours prompts à croquer les petits humains. Mais l'histoire du SIXIEME CONTINENT n'est pas pour autant celle du MONDE PERDU bien qu'elle y ressemble. L'île dissimule une hiérarchie de l'évolution humaine très particulière ce qui sera à peine développé contrairement aux livres.

La Hammer s'était déjà essayé aux animaux préhistoriques quelques années auparavant avec pour commencer UN MILLION D'ANNEES AVANT JESUS CHRIST. Il faut croire que la Amicus était obligé d'offrir une réponse. Toutefois, des choix très différents ont été faits en ce qui concerne les effets spéciaux. Plutôt que d'utiliser les techniques habituelles, soit l'animation image par image ou bien en déguisant quelques lézards, la production préfère une méthode très différente mais encore en vigueur principalement au Japon pour animer les créatures. Les dinosaures seront ainsi joués par des acteurs dans des combinaisons pour les plans larges et avec des reproductions mécaniques des parties du corps pour les interactions directes avec les personnages. Parfois cela fonctionne assez bien mais à d'autres moments l'apparence rigide des monstres, plus particulièrement le ptérodactyle dont on peut clairement voir les câbles qui le soutiennent, saute méchamment aux yeux.

Si les dinosaures ne font pas toujours grande illusion, le film bénéficie tout de même de l'apport très notable d'un certain Derek Meddings. Celui-ci ayant beaucoup œuvré sur les maquettes des séries télévisées de Gerry Anderson (dont LES SENTINELLES DE L'AIR) ou bien sur celles des James Bond de l'époque, il apporte son savoir faire inégalable au tournage du SIXIEME CONTINENT. Ainsi, les plans mettant en scène le sous-marin ou certains décors miniatures n'ont pas à rougir de la comparaison avec des productions bien plus fortunées de l'époque. Sans compter que le final du SIXIEME CONTINENT verse dans le film catastrophe avec de nombreux effets impressionnants pourvus d'un grand nombre d'explosions qui interviennent souvent sans l'usage de doublure pour l'acteur principal.

Puisque l'A.I.P. finance en partie le film, il est imposé d'utiliser un acteur américain pour la tête d'affiche. Doug McClure, surtout connu pour avoir joué dans la série LE VIRGINIEN, devient donc le personnage principal du film et reviendra plus tard dans les autres aventures fantastiques réalisés par Kevin Connor. Etrangement, personne n'entendra la voix de l'acteur qui incarne le capitaine allemand dans le film. La production décida de faire doubler tous les dialogues de John McEnery par Anton Diffring. Pour l'inévitable touche de féminité, le film se pare de Susan Penhaligon qui ne joue pas vraiment un personnage sexy dans la lignée de ceux à venir dans cette série de films. L'A.I.P. n'en reste donc pas là et décide de produire d'autres films dans la même lignée et en réutilisant la même équipe. Toujours inspirés d'Edgar Rice Burroughs, Kevin Connor tournera CENTRE TERRE SEPTIEME CONTINENT puis la suite du SIXIEME CONTINENT, à savoir LE CONTINENT OUBLIE. Toujours avec les mêmes intervenants, un quatrième film sera réalisé mais LES SEPT CITES D'ATLANTIS ne s'inspirera pas d'un ouvrage de l'écrivain tout en restant pourtant dans la même veine.

Le premier contact avec ce DVD anglais du SIXIEME CONTINENT énerve un peu dans le sens où le film démarre avec un logo récent de Studio Canal. La provenance du matériel utilisé sur ce DVD ne laisse donc planer aucun doute mais l'éditeur français semble vouloir rentabiliser son catalogue à l'étranger plutôt que nous proposer dans le même temps ces mêmes films sur notre territoire. La copie 16/9 du SIXIEME CONTINENT utilisé sur ce DVD n'est pas exempte de défaut mais permet de redécouvrir le film de manière satisfaisante. On notera surtout que la compression se fait sentir ou bien que l'image est souvent granuleuse.

Malheureusement, le disque ne contient qu'une piste anglaise et aucun sous-titrage d'aucune sorte. Il est donc réservé à ceux qui comprennent l'anglais. La bande son reste en mono d'origine. Il faudra monter un peu le son pour comprendre les dialogues et les timbres sont assez agressifs à l'oreille. Hormis ces petits soucis, assez fréquent, il n'y a rien d'autre à ajouter. Par contre, il existe un disque américain qui contient, lui, un sous-titrage français mais pour en tirer parti, il faudra un lecteur capable de lire les disques Zone 1.

Bizarrement, Cinema Club n'a pas placé la bande-annonce du film sur le DVD. En lieu et place, il sera tout de même possible de visionner une Featurette d'époque qui était déjà présente sur le DVD allemand. Un document fort intéressant puisqu'en dehors de quelques bribes d'interviews, il contient des images du tournage en extérieur ce qui permet d'avoir une idée plus précise de la façon dont les effets spéciaux ont été réalisés comme pour le vol du ptérodactyle. C'est aussi une façon de découvrir Derek Meddings sur le tournage ou bien encore Kevin Connor et Doug McClure. En plus de cela, les suppléments se bornent à des biographies et à une toute petite galerie de photos.

LE SIXIEME CONTINENT est assurément le meilleur des quatre films d'aventures fantastiques de Kevin Connor. Son rythme ne baisse jamais et il y a toujours un rebondissement pour relancer l'histoire, aussi simpliste soit il. Malgré des effets spéciaux pas toujours très réussis au niveau des créatures, le film délivre tout de même sont lot d'aventures au charme imparable.

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Un excellent petit film d'aventures
On n'aime pas
Des effets spéciaux pas toujours réussis
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L'édition vidéo
THE LAND THAT TIME FORGOT DVD Zone 2 (Angleterre)
Editeur
Cinema Club
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Angleterre (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • The Master of Adventure (Making Of - 12mn)
    • Galerie de photos
      • Biographies
      • Doug McClure
      • Kevin Connor
      • Edgar Rice Burroughs
      • John McEnery
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