Au Moyen Age, Irenius Daninsky fait la guerre aux adorateurs de Satan pour le bien de l'église. Exécutée sur le bûcher, une comtesse sataniste maudit Irenius et ses descendants ! Plusieurs siècles plus tard, la malédiction va être mise en oeuvre. Waldemar Daninsky est donc condamné à se transformer en loup-garou les nuits de pleine lune…
Entre LA NOCHE DE WALPURGIS (LA FURIE DES VAMPIRES) et EL RETORNO DE WALPURGIS, Jacinto Molina alias Paul Naschy a le temps d'écrire et interpréter plusieurs films. Ainsi, il a le temps d'être confronté à un tueur londonien (JACK EL DESTRIPADOR DE LONDRES) avant d'endosser une nouvelle fois la personnalité de Waldemar Daninsky ainsi que le maquillage du loup-garou dans DOCTOR JEKYLL Y EL HOMBRE LOBO. Mais EL RETORNO DE WALPURGIS attendra encore le temps, entre autres, que Paul Naschy incarne plusieurs des figures du cinéma fantastique comme Dracula lui-même dans EL GRAN AMOR DEL CONDE DRACULA ou bien encore joue les momies (LA VENGANZA DE LA MOMIA). Il s'égare même dans une coproduction franco-espagnole Eurociné avec L'HOMME A LA TETE COUPEE avant de finalement tourner EL RETORNO DE WALPURGIS qui deviendra en France L'EMPREINTE DE DRACULA.
Une douzaine de films sont donc tournés entre les deux WALPURGIS de Paul Naschy. Pourtant, même si le tire EL RETORNO DE WALPURGIS semble associer le film à LA NOCHE DE WALPURGIS, il faut bien avouer que les liens sont finalement assez minces. En effet, on retrouve bien une nouvelle fois un personnage de comtesse rappelant le souvenir de Wandesa qui était déjà présente dans LES VAMPIRES DU DR DRACULA. Mais cette fois, elle n'apparaît que dans l'introduction donnant un éclairage sur la malédiction que porte Waldemar Daninsky. Finalement, le film n'a en fait rien d'une suite littérale et raconte une nouvelle histoire faisant fi des aventures précédentes de Waldemar Daninsky. D'ailleurs, aucun des films de la série ne se suit réellement et semble surtout réinterpréter à chaque fois un même sujet en réutilisant des éléments récurrents (la mort par l'être aimé…) et où se greffent plus ou moins quelques nouveautés. En France, le film sera donc rebaptisé L'EMPREINTE DE DRACULA, ce qui s'avère franchement idiot dans le sens où le personnage créé par Bram Stoker n'apparaît pas et où il n'est pas plus question à proprement parler de vampirisme.
Paul Naschy a été largement influencé par les films d'épouvante produits par la Universal durant les années 30 et 40. Comme on l'a déjà vu, il a rendu ses propres hommages aux créatures mythiques du fantastique (Dracula, la momie…). Avec EL RETORNO DE WALPURGIS, il remet une nouvelle fois en haut de l'affiche le loup-garou qu'il apprécie tant. Pourtant, EL RETORNO DE WALPURGIS s'avère plus proche d'une autre période du cinéma fantastique que Paul Naschy apprécie : le cinéma d'épouvante britannique de la Hammer Films. Son scénario bien plus classique aussi, comparé à ses films de loups-garous précédents, ne laisse qu'assez peu de place à la fantaisie même si l'on pourra y voir un emprunt au CHIEN DES BASKERVILLE.
Plutôt que confier une nouvelle fois la réalisation de ce film de loup-garou à Léon Klimovsky, on fait appel à Carlos Aured. Le metteur en scène espagnol avait déjà acquis une lourde expérience en travaillant en grande partie aux côtés de Léon Klimovsky, justement, mais aussi de Enrique Eguiluz, réalisateur du premier film où Waldemar Daninsky apparaît (LES VAMPIRES DU DR DRACULA). Carlos Aured signe sa première mise en scène pour Paul Naschy avec EL ESPANTO SURGE DE LA TOMBA puis toujours pour l'acteur, il réalise LOS OJOS AZULES DE LA MUNECA ROTA avant de signer un contrat pour deux films : LA VENGANZA DE LA MOMIA et EL RETORNO DE WALPURGIS.
Le succès aidant, EL RETORNO DE WALPURGIS obtient un plus gros budget et cela permet une mise en image plus luxueuse qui ramène inévitablement le souvenir de la Hammer avec ses costumes et décors gothiques. Bien que l'histoire reste sobre, le film se permet une nouvelle fois d'afficher un loup-garou particulièrement sauvage agrémenté de plusieurs séquences sanglantes. Comme souvent, pour épicer l'ensemble, certaines scènes seront tournées en deux versions : l'une habillée pour l'exploitation en Espagne et l'autre présentant les actrices dans le plus simple appareil en vue d'une exportation dans les autres pays. On notera d'ailleurs une scène qui mêle érotisme et violence de façon très réussie lorsque Waldemar ne peut contenir la bête qui se trouve en lui tout en cédant aux avances d'une jeune femme dévêtue. La scène prend dès lors deux niveaux de lecture. D'un côté la simple transformation en loup-garou et, de l'autre, celle d'un homme qui se laisse aller à ses instincts primaires, donc bestiaux, alors qu'il est sur le point de coucher avec la sœur de la femme qu'il aime réellement.
De l'érotisme, vous en trouverez en tout cas sur le DVD puisque le disque contient la version internationale ! Ce DVD édité par Seven Sept, tout comme celui de LA FURIE DES VAMPIRES, bénéficie d'une image de bonne qualité au format cinéma respecté et tirant partie du 16/9. Légèrement moins définie que la copie de LA FURIE DES VAMPIRES, on pourra y déceler quelques petits défauts de pellicule mais l'ensemble reste plaisant.
Ce qui risque par contre de hérisser le poil des amoureux de Paul Naschy, c'est l'absence d'autre piste sonore que le doublage français. D'ailleurs, il semblerait que cela ne soit pas le même acteur qui double Paul Naschy dans LA FURIE DES VAMPIRES et L'EMPREINTE DE DRACULA. En mono d'origine, la piste française s'en sort plutôt bien mais ne fait aucun miracle.
Les textes de la biographie et de la filmographie de Paul Naschy sont identiques à ceux qui se trouvent sur le DVD de LA FURIE DES VAMPIRES. Toutefois, la petite galerie de photos est différente, tout comme la présentation d'environ trois minutes qui survole assez bien son sujet sans pour autant entrer dans les détails. Mais le plus gros supplément, c'est donc la présence d'un second DVD avec LA FURIE DES VAMPIRES. Les deux films sont ainsi commercialisés ensemble, dans des boîtiers séparés, à l'intérieur d'un coffret. Même si l'on ne retrouve que la piste française, le petit prix du coffret devrait sans nulle doute tenter les aficionados de créatures à poil.
Souvent considéré comme un Waldemar Daninsky mineur, EL RETORNO DE WALPURGIS s'impose pourtant comme un film de loup-garou très traditionnel et plutôt fastueux, surtout si l'on prend en considération ses origines espagnoles. Le film est donc certainement moins alambiqué et délirant que d'autres aventures du loup-garou de Paul Naschy. Mais il s'impose comme une approche très abordable avant de se tourner vers les autres films où Paul Naschy se transforme au clair de lune !