Header Critique : REMO WILLIAMS : THE ADVENTURE BEGINS (REMO WILLIAMS : SANS ARME ET DANGEREUX)

Critique du film et du DVD Zone 1
REMO WILLIAMS : THE ADVENTURE BEGINS 1985

REMO WILLIAMS : SANS ARME ET DANGEREUX 

Engagé malgré lui dans une organisation secrète qui n'a de compte à rendre qu'au président des Etats-Unis, un flic New Yorkais change d'identité pour devenir un tueur implacable du nom de Remo Williams…

Publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, THE DESTROYER est devenu une série qui a accumulé près de 130 aventures sous la forme de roman de gare. En France, les livres sont repris par Gérard de Villiers, auteur entre autre de S.A.S., qui les distribue à la fin des années 70 sous le titre L'IMPLACABLE. Si les premiers livres se cherchent un peu, prenant plutôt la direction de livres d'espionnages dans la veine de James Bond, rapidement ses créateurs Richard Sapir et Warren Murphy installent leurs univers délirants et surtout finissent de forger les personnages principaux de la série. Au fil des publications, les livres connaissent un succès toujours plus grandissant. Le producteur Larry Spiegel essaye au début des années 80 d'en acquérir les droits cinématographiques et il lui faudra quatre années pour arriver à ses fins. Malheureusement, le film n'aura pas le succès escompté et ce qui aurait dû devenir une franchise se borna à ce long métrage. Un peu plus tard, une autre tentative d'adaptation fut faite pour la télévision mais une fois de plus ce pilote ne donna jamais le jour à une série télévisée. Et pourtant, les livres se vendent toujours aussi bien et à un tel point que même la Marvel a repris le personnage pour une série de bande dessinée au début des années 90. Sans suite, il semblerait que les personnages de Remo Williams et de Chiun ne doivent connaître le succès qu'au travers de leurs aventures littéraires.

Pour mettre en image REMO WILLIAMS : THE ADVENTURES BEGINS, la production fait appel à Guy Hamilton qui outre la réalisation de l'une des aventures de l'espion Harry Palmer, FUNERAILLES A BERLIN, a mis en scène quatre aventures de James Bond (GOLDFINGER, LES DIAMANTS SONT ETERNELS, VIVRE ET LAISSER MOURIR et L'HOMME AU PISTOLET D'OR). Contre toute attente, ce ne sont pas Richard Sapir et Warren Murphy qui s'occupent du scénario mais Christopher Wood qui en dehors de sa collaboration à plusieurs petits métrages produits par Roger Corman a lui aussi travaillé sur la série des James Bond (L'ESPION QUI M'AIMAIT et MOONRAKER).

Dès le départ, Guy Hamilton pense tenir son Remo Williams avec l'acteur Fred Ward. Il a en effet la gueule de l'emploi à défaut d'avoir le physique d'un jeune premier. Mais les producteurs n'en sont pas persuadés et après l'avoir auditionné, ils entament un casting où défileront près de deux cents acteurs. Une perte de temps puisque finalement, c'est bel et bien Fred Ward qui décrochera le rôle !

Le choix de Joel Grey est assez surprenant pour interpréter Chiun. Difficile en effet de penser à un acteur américain pour incarner un vieux coréen ! Et pour le transformer, il fallait que l'acteur réponde présent à trois heures du matin auprès de Carl Fullerton pour une séance de maquillage qui durait plus de quatre heures et demi. Si éprouvant que pour éviter des problèmes d'allergie ou d'irritation de la peau de l'acteur, il fut décidé qu'il ne travaillerait qu'un jour sur deux. A l'arrivée, le Chiun cinématographique incarné par Joel Grey, même si le maquillage est très réussi, n'est pas très naturel ! Un visage largement rattrapé par l'interprétation de l'acteur surtout dans les mouvements très particuliers qu'il donne au personnage. Et puis, après tout, Chiun n'est pas un personnage quelconque et de ce fait ne peut pas ressembler à tout le monde !

Aux côtés de ces deux-là, on retrouve un solide casting de Wilford Brimley (COCOON, THE THING…) à Patrick Kilpatrick toujours dans un rôle de vilain en passant par Kate Mulgrew à un moment où elle n'incarnait déjà plus Madame Columbo et avant qu'elle ne soit à la tête de l'équipage de STAR TREK VOYAGER.

Titré en France REMO WILLIAMS : SANS ARME ET DANGEREUX, le film réussit à retranscrire assez bien la relation qui existe entre Remo et Chiun. D'un autre côté, l'histoire est quelque peu décevante en raison d'une intrigue à laquelle il manque un brin de folie ou des adversaires dignes de ce nom pour le duo d'assassins. Dès lors, ce sont essentiellement les deux personnages qui assurent le spectacle. Comme dans tout bon «Buddy Movie», le scénario s'ingénie à les dépeindre de façon antagoniste. Remo est un américain moyen alors que Chiun est un maître dans son domaine aussi doué que raciste et puéril. Ce qui mène à des répliques dignes des livres de la part de Chiun, comme celle où l'on apprend pourquoi les montres ont été inventées par les Suisses ! Pratiquant de l'art de Sinanju, Chiun et Remo sont capable de prouesses hors du commun dont l'une et pas des moindres leur donne la possibilité d'éviter les balles de la même façon que dans MATRIX.

Le disque édité par MGM aux Etats-Unis pose un problème. En effet, le film est recadré et ne présente absolument pas REMO WILLIAMS dans son format cinéma d'origine. Néanmoins, il ne s'agit pas vraiment d'un transfert Pan & Scan puisque le film a été tourné en plein cadre avec l'intention d'être projeté en 1.85 dans les salles de cinéma. Le DVD américain donne donc des informations supplémentaires en haut et en bas de l'image mais ne respecte pas la vision du film tel qu'il devrait l'être au cinéma. Toutefois, un grand nombre de plans semblent suspicieux, donnant l'impression qu'il manque de l'image sur les côtés. En dehors de ce problème, l'image est très satisfaisante, même si pas mal de plans laissent apparaître un peu de grain.

Une seule et unique piste sonore est disponible sur ce DVD. Il s'agit de la version originale anglaise enregistrée à l'origine en Dolby Stéréo. Un sous-titrage français est disponible pour un public francophone. Pas de miracle sonore avec la piste en stéréo surround qui met bien en valeur la musique de Craig Safan mais fait le minimum à propos des effets avant / arrière.

Si le format cinéma n'est pas respecté, il en va de même sur la bande-annonce livrée comme bonus ! Il faudra d'ailleurs s'en contenter puisqu'il s'agit du seul et unique supplément disponible sur cette édition DVD. Le prix de vente d'un tel disque est assez bas, il nous donne tout de même la possibilité de revoir REMO WILLIAMS même si l'on pensait que de nos jours le DVD serait irréprochable dans sa retranscription des films comme au cinéma.

Film d'action ou comédie, à vous de voir, mais REMO WILLIAMS fait partie de ces petits films passés inaperçus au moment de leur sortie et qui mériteraient un peu plus d'exposition de nos jours. S'il ne s'agit pas d'un chef d'œuvre, il est en tout cas l'un des vestiges de la production cinématographique américaine des années 80 qui savait encore miser sur des sujets délirants, à l'image par exemple et dans un autre genre des AVENTURES DE BUCKAROO BANZAI.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
REMO WILLIAMS : THE ADVENTURE BEGINS DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
2h01
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
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