Buckaroo banzai est un héros comme on en voit peu (ou pas). Il a régulièrement
le président des Etats-Unis au téléphone pour donner son avis, il a
des talents de chirurgien, il est le chanteur principal d'un groupe
de musique, il est un scientifique de talent, mais c'est aussi un homme
d'action. Il a toute une équipe pour le seconder dans toutes ces disciplines,
et il traverse le pays dans sa chambre japonaise située dans son car
"Buckaroo Banzai" (en jaune sur fond noir) !!!
Son désir le plus grand est de réussir une expérience scientifique sur laquelle travaillaient ses parents quand ils sont morts, traverser la huitième dimension, un espace qui se trouve dans les interstices vides autour des molécules de la matière. C'est grâce à un appareil particulier (inventé justement par ses parents), que cette expérience va se dérouler avec succès. Buckaroo va en effet pénétrer dans cette dimension, mais ce qu'il ignore encore, c'est que les conséquences de cette réussite scientifique vont se révéler bien plus néfastes que ce qui était prévisible. C'est en effet tout simplement la planète terre qui se retrouvera bientôt menacée d'extinction définitive, sauf intervention de Buckaroo et son équipe.
BUCKAROO BANZAI est un film qui pourrait servir de définition au film culte. Le réalisateur (W.D. Richter) dirige ici son premier long métrage sur une carrière limitée à deux films en tout (même s'il en écrit d'autres). Le scénariste vient de l'écriture, et n'a que peu oeuvré pour le cinéma. Le casting est de haute qualité et techniquement le film est très réussi. Le tout est le plus souvent surréaliste, et les aventures qui se déroulent au gré d'un scénario assez chaotique amènent des situations telles que le spectateur se demande à un moment ou un autre comment un tel ovni a pu arriver jusqu'à lui !
Dans BUCKAROO BANZAI, une foule d'idées toutes plus saugrenues les unes que les autres se présentent à tout bout de champ, souvent sans aucune explication, ce qui accentue d'ailleurs l'effet de surprise. Même si l'intrigue principale (à quelques rebondissements près), n'est pas particulièrement complexe, on ne saura jamais pourquoi le président passe son temps dans une position plutôt inconfortable, on restera étonné par la tenue haute en couleur de Jeff Goldblum, sans parler des révélations historiques qui nous seront assénées... Quand l'inventivité, l'humour, le non-sens et la bonne humeur sont au rendez-vous et que le tout est bien réalisé, il est difficile de ne pas succomber au charme de ce film qui a finalement bien peu vieilli depuis 1984.
MGM nous offre ici une édition particulièrement complète de ce film, et a apporté un soin tout particulier pour présenter des éléments qui s'intégrent à l'univers de BUCKAROO BANZAI. On passera rapidement sur les qualités sonores et visuelles du film qui ne souffrent d'aucun défaut notable, bien au contraire. Il y a beaucoup plus à dire sur tous les suppléments présentés dans cette édition.
Le bonus le plus intéressant est peut-être une ouverture alternative du film, jamais présentée jusqu'ici, qui nous permet de découvrir l'expérience tragique vécue par les parents de buckaroo, dont la mère est jouée par Jamie Lee Curtis. Même si l'apport scénaristique est négligeable, cette séquence est particulièrement sympathique et aurait mérité de rester dans la version finale. Il est à noter qu'un grand nombre d'autres scènes coupées vous attendent dans le dvd, et certaines d'entre elles méritent vraiment le détour.
Le commentaire audio de W. D. Richter et Earl Mac Rauch est assez décevant. Non seulement les (rares) interventions de Earl Mac Rauch sont peu évidentes à comprendre, mais les deux compères ne sont pas très bavards et nous laissent sur notre faim. On aurait pu s'attendre à une foule de détails et d'anecdotes pour un film aussi particulier que celui-ci, mais le résultat n'est pas enthousiasmant. On découvrira néanmoins à quel point cette expérience reste assez douleureuse pour W. D. Richter, qui explique que ce sont les difficultés rencontrées pour réaliser ce film qui l'ont motivé à ne pas continuer dans cette voie (ou presque). On préférera donc l'excellent reportage, délivrant beaucoup plus d'informations récentes et d'époque sur tout ce qui entoure cette oeuvre particulière.
Le reste des suppléments (très fournis) renferme beaucoup de détails tout en demandant des efforts de recherche. En effet, les informations contenues dans ces extras complètent souvent le film scénaristiquement, mais manquent de recul. Certaines pages de texte semblent tirées du roman Buckaroo Banzai et apportent pas (ou peu) d'informations concrètes sur le film. On pourra aussi regretter l'absence des acteurs, quasiment oubliés dans cette édition, alors qu'ils semblent avoir passé un bon moment sur le tournage vu le résultat final. Malgré ces quelques réserves très subjectives, ce dvd est fortement recommandé, au moins autant que ce film hautement recommandable.