La série STAR
TREK : THE NEXT GENERATION s'étant bien installée
tout au long de ses premières saisons, l'idée de lancer
une nouvelle déclinaison de l'univers STAR
TREK voit le jour et cette fois, il n'est pas question de nous
proposer le même concept du vaisseau sillonnant l'espace en quête
de nouvelles aventures, missions et autres rencontres extraterrestres
! Au contraire, ce seront les extraterrestres qui viendront jusqu'aux
personnages principaux, ces derniers ayant cette fois une position spatiale
plus ou moins statiques.
Deep Space Nine qui donne son nom à la série est donc une station spatiale qui se trouve être un emplacement stratégique dans le quadrant où elle se trouve. Encore plus lorsqu'un Wormhole, une porte spatiale, s'ouvrira de façon stable sur une sorte de carrefour intergalactique dans un petit bout d'espace à l'historique déjà chargé. En effet, Bajor, et donc les Bajorans, viennent à peine de se libérer de l'oppression des Cardassians qui occupaient leur planète ainsi que la station Deep Space Nine depuis de nombreuses années. De leur statut de neutralité, la Fédération se voit donc confier la tâche d'appliquer un peu d'ordre dans le coin, tout en assurant la reconstruction de la station.
Avec STAR TREK : DEEP SPACE NINE, l'univers optimiste de STAR TREK en prend un sacré coup. Une séquence dans le tout premier épisode nous montre ainsi le docteur Bashir s'extasier face à l'inconfort et aux aventures qui l'attendent dans ce coin reculé de la galaxie. Kira Neyris, officier Bajoran qui aura vécu l'occupation Cardassian, ne peut que lui rabaisser son caquet. Le décor est ainsi posé ! A l'entente habituelle entre membres d'équipages d'un vaisseau spatial de la Fédération, STAR TREK : DEEP SPACE NINE substitue un ensemble de personnages aux motivations souvent opposées qui devront pourtant coopérer pour aboutir à un but commun. Les héros de la série sont ainsi quelques membres de la Fédération, un officier Bajoran et un énigmatique personnage, Odo, qui fait office de chef de la sécurité.
A la différence de STAR TREK : THE NEXT GENERATION, et en raison de son emplacement statique, les personnages récurrents au fil des épisodes ne sont pas forcément ce que l'on peut appeler des héros. La série s'applique aussi à nous dépeindre le semblant de vie qui reprend à bord et plus particulièrement dans le bar de Quark. Ce dernier tient un débit de boissons selon les règles d'acquisition très particulières des Ferengis. On pourrait ajouter les instances religieuses de Bajor, peuple mystique, ou un étrange tailleur Cardassian dont on ne sait vraiment pour quel camp il uvre.
Si les sujets abordés sont plutôt sérieux, le mysticisme et la foi, voire très sombres, comme l'évocation de crimes de guerre, STAR TREK : DEEP SPACE NINE ne se dépareille pas de certaines des constantes de STAR TREK : THE NEXT GENERATION. L'humour est donc toujours présent tout comme le développement, au fil des épisodes, de tous les personnages. Mais plus encore que STAR TREK : THE NEXT GENERATION, la série s'axe essentiellement sur ses personnages principaux et leurs propres univers. Sans oublier de rester en phase avec celui déjà établi dans la série précédente. D'ailleurs, le passage de flambeau est assuré par le capitaine Jean-Luc Picard auprès de Sisko. Une passation qui ne se fait pas dans le grand bonheur puisque celui qui prend le commandement de la station a justement perdu sa femme dans la bataille de Wolf 359, que l'on peut voir dans le premier épisode de STAR TREK : DEEP SPACE NINE, ce qui nous renvoie au double épisode "Le Meilleur des Deux Mondes" (voir la troisième et quatrième saison de TNG). De même, l'un des résidents de l'Enterprise, le chef O'Brien, rejoint la station suivi dans les saisons suivantes par Worf mais c'est une autre histoire... La première saison nous permet même de voir des épisodes mettant en scène le célébrissime Q et Lwaxana Troi.
Arrivé un peu tardivement
en France par le biais d'une chaîne câblée et de
la vidéo, STAR TREK : DEEP SPACE NINE a été
souvent le sujet d'une comparaison avec BABYLON
5. Deux séries qui mettent en scène des stations
spatiales au centre d'un carrefour commercial et politique. Malgré
ce que certains ont pu dire ici ou là, la série dérivée
de STAR
TREK ne s'est pas inspirée de BABYLON
5 et a encore moins essayé de surfer sur le succès
de celle-ci. Et pour cause puisque les deux séries ont été
mises sur les ondes à quelques semaines d'intervalle aux Etats-Unis
et que STAR TREK : DEEP SPACE NINE fut la première à
ouvrir le bal !
Le sixième disque contient les suppléments qui sont proposés en plus grand nombre que sur STAR TREK : THE NEXT GENERATION. Toutefois, ce sont quasiment tous des petites featurettes de durées variables et abordant chacune des sujets différents. Passée celle qui explicite la genèse de la nouvelle série avec entre autre Rick Berman en interview, on trouvera aussi un segment vidéo sur les personnages extraterrestres qui apparaissent régulièrement en toile de fond (comme le pilier de bar) ou alors qui nous donne un aperçu de l'ingéniosité des accessoiristes. A cet effet, pas mal de petites Featurettes d'à peine deux ou trois minutes sont cachées dans l'interactivité. Elles donnent surtout la parole aux acteurs pour nous apporter quelques éclaircissements sur les personnages qu'ils incarnent. Ces petits bonus camouflés ne sont pas super passionnants mais c'est toujours bon à prendre ! On notera toutefois que Paramount n'a toujours pas eu la bonne idée de placer les spots TV annonçant les épisodes.
Un CD-Rom est inclus dans le coffret mais après installation, deux constatations s'imposent. La première est qu'il vous faudra être connecté à internet. La seconde, c'est qu'il faudra attendre le second CD-Rom pour goûter à un semblant d'interactivité. Pour l'instant, à part naviguer sur des menus qui nous expliquent qu'ils sont non activés et un texte pour chaque épisode de la première saison, nous n'avons rien réussi à faire d'autre.
Les épisodes, s'ils se retrouvent dans un magnifique écrin, ne bénéficient pas pour autant d'une image parfaite. Cela n'a rien d'une catastrophe pour autant mais nous pouvions nous attendre à un rendu vidéo dénué de toutes critiques. Ici, la compression fait parfois un peu des siennes, sans atteindre l'irréparable, venant entacher quelque peu la qualité globale d'un tel produit. Toutefois, on retrouvera avec assez de plaisir les épisodes de cette première saison pour mettre un peu de côté ce détail technique.
Enregistré à l'origine en Stéréo Surround, la série se voit à présent pourvue d'un mixage en Dolby Digital 5.1 pour la version anglaise. En fait, il y a peu d'innovation par rapport aux pistes d'origines qui comportaient déjà leur lot d'ambiances surround et d'effets directionnels. L'apport du 5.1 ne se fait donc qu'au niveau d'une clarté accrue et d'une précision sans faille. Le doublage français n'a pas la chance d'être mixé en Dolby Digital 5.1 et il faudra donc se passer des qualités sonores du multicanaux.
Plutôt rare pour une série, STAR TREK : DEEP SPACE NINE débute sa première saison sans que l'on ne puisse sentir de véritable hésitation ni même de tâtonnement, ce qui était un peu le cas, par exemple, de STAR TREK : THE NEXT GENERATION. Dès le départ, tous les personnages prennent naturellement leur place pour commencer à tisser ce qui est très certainement la meilleure variation de l'univers STAR TREK pour le petit écran !