Header Critique : MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, LA (THE TIME MACHINE)

Critique du film et du DVD Zone 2
MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, LA 2002

THE TIME MACHINE 
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A New York, au XIXè siècle, un savant assiste impuissant à la mort de sa fiancée, abattue par un voleur. Il se met alors au travail pour créer une machine qui lui permettrait de remonter dans le temps et de changer les évènements. Après quatre ans de travail, l'invention est prête. Elle va lui permettre de voyager dans le temps, aussi bien dans le passé que dans le futur...

Au début des années 2000, de grands studios hollywoodiens vont tenter de remettre à jour certains des films de science-fiction les plus populaires de leurs catalogues. La 20th Century Fox demande à Tim Burton de réaliser LA PLANÈTE DES SINGES, remake du classique de Franklin J. Shaffner sorti en 1968. MGM fait tourner par John McTiernan une nouvelle version du ROLLERBALL de Norman Jewison (qui avait été produit par United Artists, studio définitivement acquis par la MGM en 1981). Warner prend une décision semblable en décidant de remettre à jour un de ses titres les plus populaires : LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS de George Pal, sorti en 1960. Cette firme va alors s'associer avec Dreamworks, qui possède un atout de choix : cette firme détient dans son giron un réalisateur dénommé Simon Wells... l'arrière-petit-fils d'H.G. Wells, le célèbre écrivain de science-fiction britannique, auteur du roman original publié en 1895 (année de l'invention du cinéma, comme on l'a souvent souligné !). Toutefois, Simon Wells a surtout travaillé en tant que réalisateur dans le domaine de l'animation, au sein de compagnies fondées par Steven Spielberg, qu'il s'agisse d'Amblin (FIEVEL AU FAR WEST...) ou de Dreamworks (LE PRINCE D'EGYPTE...). Il s'agit donc de son premier film "live", qui est, de plus, un très gros budget. Wells souffrira de surmenage peu de temps avant la fin du tournage, et il sera remplacé, essentiellement pour des scènes prenant place dans l'univers des Morlocks, par Gore Verbinski (LA SOURIS, LE CERCLE...), un autre réalisateur affilié à Dreamworks. Pour le rôle du voyageur temporel, appelé ici Alexander Hartdegen, on trouve Guy Pearce (VORACE, MEMENTO...), tandis que le chef des Morlocks est interprété par Jeremy Irons, qu'on ne présente plus !

Alexander Hartdegen, un inventeur farfelu mais doué, perd sa fiancée Emma lorsque celle-ci est assassinée par un malfaiteur qui voulait lui dérober sa bague de fiançailles. Hartdegen décide alors de consacrer sa vie à l'élaboration d'une machine qui lui permettrait de voyager dans le temps, de remonter dans le passé afin de changer les circonstances qui ont mené à la mort d'Emma. Après des années de travail obstiné, il parvient donc à mettre au point sa "Machine à Explorer le Temps". Il s'en sert pour revenir en arrière et réussit à empêcher qu'Emma soit assassinée par le brigand. Pourtant, la même nuit, elle sera tout de même tuée, dans un accident de la circulation cette fois. Hartdegen comprend qu'il ne peut pas changer le passé... mais il ne comprend pas pourquoi ! Il décide dès lors de se projeter dans le futur afin de rencontrer des civilisations humaines plus évoluées qui auront, comme lui, percé le secret du voyage dans le temps...

Tout ce récit, assez intéressant, correspond en fait à la première demi-heure du métrage. Certes, l'ensemble paraît aller beaucoup trop vite, et le spectateur n'a guère le temps de s'attacher aux personnages. On apprécie tout de même un travail de reconstitution et de décoration d'un grand raffinement, ainsi que la volonté de poser un récit de science-fiction avec des enjeux précis et intéressants.

Hartdegen atteint ensuite un lointain futur (plus de 800 000 ans après J.C.), dans lequel l'humanité a évolué en deux branches séparées : les Elois, qui vivent à la surface de la Terre, et les Morlocks, peuple souterrain qui se nourrit de la chair des Elois. Hélas, toute cette partie laisse beaucoup à désirer. Le caractère "lutte des classes" des relations entre les Morlocks et les Elois est très atténué, surtout si on compare la présentation des Elois dans le film de Pal à celle de cette nouvelle version. Dans la version de 1960, on avait un peuple complètement apathique et infantile, conditionné à n'être qu'un bétail complètement imbécile : cette vision glaçante du futur était d'une force terrifiante, digne du trop mésestimé ZARDOZ. Dans ce remake, les elois sont devenus une espèce de tribu "primitive" (c'est pour cela qu'ils ont la peau brune nous apprend un commentaire audio !!!) aux coutumes new age (les moulins des ancêtres...) peu intéressantes, mais longuement et pompeusement exposées. Toute la force démonstrative du récit de Wells s'effondre alors, et on doit se contenter d'un film d'aventures bien quelconque.


Si on peut se distraire en contemplant, par-ci par-là, quelques belles mattes, on reste tout de même assez perplexe. L'exploration du domaine des Morlocks (créatures à mon sens pas très réussies ici, mais bon...) ne relance guère l'intérêt, et les décors de leur antre sont forts laids. Seule la rencontre avec l'uber-morlock, incarné par Jeremy Irons vient nous rappeler les thèmes centraux de l'histoire (le socialisme et le voyage dans le temps), mais tout cela est rapidement expédié...

Édition récente oblige, la qualité d'image du DVD est impressionnante. Définition, couleurs et luminosité sont spectaculaires, et seul un léger manque de profondeur des noirs dans quelques scènes sombres est à signaler. On est proche du sans-faute. En matière de bande-son, on trouve les pistes anglaise, française et italienne en 5.1, ainsi que toute une gamme de sous-titres européens.

L'édition proposée est relativement riche en bonus. On trouve une scène inédite, en fait une ouverture alternative pour le film, qui est assez intéressante et réussie. Pour la séquence de la chasse à l'homme, Wells a réalisé une petite ébauche du découpage en dessin animé, qui nous est proposée ici. On a aussi accès à quatre documentaires (dont le plus long dépasse à peine cinq minutes) consacrés à des effets spéciaux : ils sont bien légers et évoquent, au mieux, des featurettes.

On trouve encore trois bandes-annonces (non sous-titrées) et une très belle galerie de dessins préparatoires. En fait, il ne vous faudra pas plus d'une demi-heure pour faire le tour de ces bonus. Le gros morceau est constitué par deux commentaires audio, hélas non sous-titrés, ce qui est tout de même TRÈS regrettable pour un DVD distribué en France par une grosse compagnie !

Le premier commentaire est du réalisateur Simon Wells et de son chef-monteur Wayne Wahrman : souffrant d'un léger manque de densité, il a tout de même le mérite de nous apprendre pas mal de choses sur les circonstances du tournage et, encore plus intéressant, sur les modifications et changements dans certaines scènes. Le second commentaire, par le producteur David Valdes, le décorateur Oliver Scholl et le superviseur des effets visuels Jamie Price souffre, lui, de répéter beaucoup de choses déjà dites dans le premier commentaire ; en fin de compte, il paraît peut-être un peu superflu...

Certes, LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS a des qualités. Sa première demi-heure souffre d'une narration un peu brouillonne, mais elle pose des enjeux intéressants sur lesquels le film aurait pu se construire de façon solide. Certaines séquences d'effets spéciaux sont époustouflantes (parfois même un peu trop grandiloquentes). Mais l'ensemble, trop inégal, laisse tout de même sur une impression de déception.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
THE TIME MACHINE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Italian Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
      • Commentaires audio
      • Simon Wells et Wayne Wahrman
      • David Valdes, Oliver Scholl et Jamie Price
      • Featurettes
      • La création des Morlocks (5mn38)
      • La construction de la Machine du Temps (5mn42)
      • Effets Visuels (3mn56)
      • Chorégraphie des cascades (0mn52)
    • Dean Fulton - Scène inédite (6mn48)
    • "La Chasse" Séquence animatique (Storyboard - 6mn16)
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