Header Critique : ZARDOZ

Critique du film et du DVD Zone 1
ZARDOZ 1974

 

En l'an 2293, la Terre est complètement dévastée. Le monde est alors régi par trois grandes castes : les immortels qui forment l'élite privilégiée, les brutes qui représentent la population pauvre et enfin les exterminateurs. Ces derniers n'ont pour but que de massacrer et asservir les brutes, et ce sur les ordres de Zardoz, gigantesque masque de pierre volant et Dieu indiscuté.
Doutant de sa foi en Zardoz, l'exterminateur Zed (Sean Connery), va se cacher dans le masque volant afin de trouver réponses à ses questions. Zardoz n'étant qu'une invention des immortels pour contrôler les autres castes, le voici transporté au coeur d'une société (a priori) supérieure qu'il va peu à peu réussir à briser en mettant en lumière ses incohérences les plus profondes.

Autant crever l'abcès tout de suite, ce film de science-fiction introspectif datant de 1974 a visuellement un peu vieilli. Un Sean Connery en slip rouge et cuissardes style Francis Lalanne, ainsi qu'une communauté d'immortels au look beatnik version Aphodrite's Child, voilà les deux grandes raisons qui font qu'aujourd'hui, ZARDOZ est un film estampillé kitsch pour certains !
Il serait fâcheux de ne pas dépasser ce stade et de passer à côté de ce que ce film a réellement à nous proposer. Car ZARDOZ n'est pas une œuvre destinée à nous en mettre plein la vue, mais bel et bien une tentative assez unique au cinéma de mélanger fable et anticipation. Le film de John Boorman ne fonctionne donc pas au premier degré, mais à travers une multitude de niveaux de lecture que le spectateur prendra soin (ou non) de décoder.

Il serait laborieux de tenter d'expliciter le moindre fragment de ZARDOZ (et de toute façon, il nous faudrait des pages et des pages pour bien faire). Disons que le film attaque en premier lieu la religion et autres organismes sectaires (Zardoz est une supercherie propre à contrôler les peuples et richesses de la Terre au seul dessein d'un petit groupe "élu"). Mais surtout, le métrage est l'occasion d'une réflexion sur une société utopique où la mort et les dissidences morales n'existeraient pas. Contrairement aux idées convenues, le film nous en dresse un tableau cauchemardesque.

Les immortels du film (en fait des savants et intellectuels ayant trouvé le secret irréversible de la vie éternelle) ne sont que des êtres désincarnés, sans personnalité ni désir. C'est la condition sine qua none à la préservation absolue de l'harmonie. Autre ironie du propos, Boorman s'amuse à nous les montrer pétris d'un profond ennui, espérant de toutes leurs forces que la mort les emportera bientôt.

On ne peut en dire plus, de peur de déflorer à ceux qui ne l'ont pas encore vu, toutes les ramifications (quelques fois un peu confuses, il faut l'avouer) du film de Boorman. On peut juste rajouter que la mise en scène du Monsieur est impeccable, aussi bien dans les moments abstraits que dans les scènes plus posées, où Boorman magnifie les somptueux paysages Irlandais par l'utilisation récurrente de la superbe symphonie numéro 7 de Beethoven.

Mais si ZARDOZ tient ainsi debout, c'est aussi pour beaucoup grâce à la crédibilité de Sean Connery. Outre une abondante pilosité généreusement affichée durant la totalité du métrage (il est tout le temps torse nu), l'acteur écossais fait preuve d'une interprétation solide, assurant du même coup la cohérence et la réussite d'un tel récit.

Quelques mots concernant l'édition américaine du film. L'image est des plus acceptables compte tenu de l'âge de ZARDOZ. Un grain un peu marqué, ainsi que quelques taches blanches dues à une pellicule accusant le poids des ans sont à noter. Par contre, la définition et les couleurs sont impeccables. Côté son, on préférera la piste originale sur trois canaux. Non pas qu'elle bastonne en effets, mais parce qu'elle est claire et détache bien tous les éléments. Ce n'est malheureusement pas le cas de la piste française stéréo, qui est beaucoup plus confuse et qui sature à de nombreuses occasions (surtout lors des passages musicaux).

Le DVD de ZARDOZ est une réussite technique et reste le meilleur moyen à ce jour de (re) découvrir ce film dans les meilleures conditions. En espérant que cette édition (ou la française) enterrera la réputation kitsch que certains esprits mal intentionnés lui ont collé que trop abusivement.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
49 ans
1 news
287 critiques Film & Vidéo
On aime
Un film courageux et unique, même de nos jours.
Les différents niveaux de lecture du scénario.
L'interprétation (aux poils) de Sean Connery
On n'aime pas
Une direction artistique quelque peu datée.
Un récit aux ramifications quelques fois trop surchargées
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L'édition vidéo
ZARDOZ DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h46
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 3.0
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Espagnol
  • Supplements
    • Commentaire audio de John Boorman
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