Header Critique : LA MAISON DE L'HORREUR (HOUSE ON HAUNTED HILL)

Critique du film
LA MAISON DE L'HORREUR 1999

HOUSE ON HAUNTED HILL 

Un riche excentrique propose un million de dollars à la personne qui osera passer la nuit entière dans un asile désaffecté. Ce lieu a autrefois accueilli les recherches d'un savant fou...

À l'origine de LA MAISON DE L'HORREUR, nous trouvons Terry A. Castle, la fille de William Castle. Celui-ci est un fameux réalisateur et producteur américain, qui s'est spécialisé dans les films d'horreur de série B à partir de la fin des années cinquante. Nous lui devons des réussites sympathiques comme, entre autres, MR. SARDONICUS, HOMICIDE, TUER N'EST PAS JOUER ou surtout THE TINGLER.

À la fin des années quatre-vingt-dix, Terry A. Castle a l'idée de produire des remakes des films de son père, en commençant par un des plus emblématiques : LA NUIT DE TOUS LES MYSTÈRES de 1959, film de maison hantée mettant en vedette Vincent Price.

Pour cette occasion, elle fonde la compagnie Dark Castle avec les producteurs ayant assuré le succès de la série «LES CONTES DE LA CRYPTE» au début de la décennie. Ce feuilleton était une anthologie d'histoires macabres inspirées du Comics «Tales From The Crypt» publié au début des années cinquante. Dans cette équipe de production, nous trouvons notamment Joel Silver, surtout spécialisé dans le cinéma d'action, et le réalisateur Robert Zemeckis (RETOUR VERS LE FUTUR).

À cette époque, le film de maison hantée est désuet. Mais les grands studios tentent quand même le coup puisque, hormis LA MAISON DE L'HORREUR porté par la Major Company Warner, la firme Dreamworks prépare HANTISE, remake oubliable du classique LA MAISON DU DIABLE.

La réalisation de cette MAISON DE L'HORREUR est confié à William Malone. Authentique passionné de fantastique, il n'a jusqu'alors tourné pour le cinéma que deux titres inspirés du succès d'ALIEN : le déplorable SCARED TO DEATH et CRÉATURE. Il s'est ensuite orienté vers la télévision, travaillant sur des séries comme « LES CAUCHEMARS DE FREDDY », autre anthologie de contes horrifiques, et «LES CONTES DE LA CRYPTE».

Pour succéder à Vincent Price, l'équipe de Dark Castle obtient l'acteur Geoffrey Rush, révélé en 1997 dans le drame SHINE qui lui a valu un Oscar. À ses côtés, nous trouvons Famke Janssen, apparue dans le James Bond GOLDENEYE quatre ans avant et déjà rodée aux charmes de la série B fantastique avec UN CRI DANS L'OCÉAN. Nous remarquons la présence de Jeffrey Combs (RE-ANIMATOR, FANTÔMES CONTRE FANTÔMES) dans des apparitions courtes mais efficaces !

LA MAISON DE L'HORREUR commence par un prologue étonnant. Dans un asile d'aliénés des années trente, au look Art Déco inspiré notamment par LE CHAT NOIR d'Edgar G. Ulmer, les fous se révoltent et tuent infirmiers et médecins. Gore, malsaines et réellement horribles, ces scènes font plaisir à voir.

Puis nous arrivons à notre époque. La mise en place de l'intrigue s'avère plaisante, avec une bonne interprétation de Geoffrey Rush. Enfin, nous retournons dans l'asile et les choses sérieuses commencent.

Nous suivons une histoire classique de maison hantée. Un groupe d'individus est coincé dans un lieu étrange et les incidents extraordinaires se multiplient. Des morts mystérieuses et les déciment. LA MAISON DE L'HORREUR se distingue alors par une direction artistique intéressante. Les décors sont en effet réussis.

Nous relevons des scènes étonnantes : les hallucinations de Steven Price, les apparitions du docteur Blackburn... Certaines influences sont évidentes : HELLRAISER (les monstres difformes et les écorchés), SEVEN de David Fincher (l'humidité omniprésente) et surtout L'ÉCHELLE DE JACOB d'Adrian Lyne, référence en matière d'horreur psychiatrique.

Malheureusement, le script manque de rigueur. Il paraît hésitant par endroit et le spectateur a du mal à savoir où le réalisateur veut en venir. Si certaines séquences sont impressionnantes, d'autres tombent à plat. LA MAISON DE L'HORREUR n'est pas aidée par une interprétation médiocre et par des personnages insipides. Pourtant, l'histoire du couple formé par Steven Price et sa femme est plutôt intéressante. Mais encore une fois, le scénario inégal ne permet pas d'apprécier cette partie de l'intrigue.

L'ensemble de LA MAISON DE L'HORREUR manque de cohérence et d'efficacité.  Certains moments sont réussis, mais d'autres génèrent l'ennui. Pourtant, quelques bonnes idées et certaines scènes réellement originales pourront intéresser l'amateur d'épouvante.

À sa sortie pour Halloween 1999, LA MAISON DE L'HORREUR connaît un très honnête succès et entraîne la mise en route par la même équipe de 13 FANTÔMES, lui aussi remake d'un film de William Castle. En 2007, la même compagnie sortira une suite de LA MAISON DE L'HORREUR : RETOUR À LA MAISON DE L'HORREUR, modeste production destinée au marché de la vidéo et vite oubliée.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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