Header Critique : LEPRECHAUN IN THE HOOD (LEPRECHAUN 5 : LA MALEDICTION)

Critique du film et du Blu-ray Zone A
LEPRECHAUN IN THE HOOD 2000

LEPRECHAUN 5 : LA MALEDICTION 

Maintenu à l'état de statue grâce à une amulette placée autour de son cou, un Leprechaun prend la poussière dans les égouts de Harlem. Mais Mack Daddy O'Nassas est dans la place et descend se salir les Plateform-shoes pour récolter le trésor. Ce faisant, il libère la créature irlandaise. L'affrontement qui s'en suivra sera sans pitié et c'est au prix d'une incroyable bravoure que Mack parviendra à re-statufier son adversaire. Des années plus tard, le valeureux gaillard a laissé tomber la coupe afro et assis un véritable empire du Hip-hop grâce à la flûte enchanteresse du Leprechaun. Le Parrain de Harlem semble dès lors hors d'atteinte... du moins jusqu'à ce que trois petits loubards viennent le cambrioler et retirer l'amulette qui séquestre le lutin diabolique !

Malgré des qualités qui en font l'un des opus les plus réussi et délirant de la saga, le quatrième volet n'a pas rencontré le succès espéré. Le Leprechaun demeurera donc inactif trois années durant, espérant un retour fracassant. Mais après avoir conquis les verts pâturages, Los Angeles, Las Vegas et même l'espace, que pourrait bien ambitionner le démon ? L'Irlande ? Non, trop évident. Les dirigeants de Trimark vont dans un premier temps envisager la conquête de la Maison Blanche. Une idée intéressante mais ils vont finalement tenter d'investir un marché qui semble trouver son public en cette fin des années 90 : le Black Movie.

Ce type de métrage a connu sa période clef durant les années 70 avec la Blaxploitation qui fût le théâtre de superbes pépites. Mais elle finira par devenir le business des grands studios et avec eux, c'est l'âme noire de ce mouvement cinématographique qui disparaîtra. Le cinéma afro-américain aura perdu son authenticité, son groove, ainsi que son public. Il ne fera que vivoter durant les années 80 et 90, avec le soutien de réalisateurs comme Spike Lee et Mario Van Peebles, ou de quelques perles trop rares comme BOYZ IN THE HOOD ou MENACE TO SOCIETY. Peu à peu, le marché renaît, plus confidentiel, moins funky et naturellement porté par le Hip-Hop et le Rap. Deux des acteurs de cette renaissance sont d'ailleurs issue de l'ère glacière du Rap : Ice-Cube et Ice-T. Le premier se forge une image dans BOYZ IN THE HOOD en 1991, avant de cartonner de manière régulière au sein de Black-comédies comme la trilogie BARBERSHOP ou la tétralogie FRIDAY. Le second débute réellement dans NEW JACK CITY avant d'enchaîner de manière assez régulière avec des films qui sentent la sueur. QUE LA CHASSE COMMENCE !, TANK GIRL et JOHNNY MNEMONIC sont autant de pelloches que l'on accueille à bras ouverts sur DeVilDead ! Malgré cela, Ice-T sombre rapidement dans le DTV et la série TV. Un constat qui l'amènera à commettre l'irréparable en acceptant de tenir l'un des rôles principaux de LEPRECHAUN 5 – LA MALEDICTION, connu outre-atlantique sous le titre LEPRECHAUN IN THE HOOD !

Nous avons maintenant l'habitude, chaque épisode de la saga démarre avec un nouveau Leprechaun, et offre au spectateur un nouveau « pouvoir ». Le premier lutin vert était assez modeste avec ses illusions auditives là où le second allait jusqu'à créer de véritables hallucinations. Le troisième était capable de croquer et de «Leprechauniser» ses victimes, alors que le quatrième nous a révélé une aptitude en télékinésie... Et bien accrochez-vous chers spectateurs car ce cinquième irlandais diabolique peut prendre le contrôle d'un ou plusieurs individus ! La magie des effets spéciaux à trois sous leur offre alors un magnifique regard numérique verdoyant. Concrètement, cette capacité nouvelle sert essentiellement à contrôler des donzelles au cuissot ferme et à la courbe enivrante. Car le Leprechaun du Ghetto adopte des coutumes locales, claque du fessier, fume du shit et s'offre même un Rap ! Vous trouvez tout cela un peu cliché ? Non. Pour dire vrai, ça l'est beaucoup ! Mais qu'importe car la saga trouve finalement un charme un peu différent, et un ton une nouvelle fois très décalé et inattendu.

Cet opus place donc son intrigue dans le milieu du Rap avec une bande originale omniprésente, et des acteurs qui poussent régulièrement la chansonnette. C'est le cas d'Antony Montgomery, acteur télévisuel qui décrochera ici le premier rôle. Les performances musicales sont juste honnêtes, ce qui n'empêchera pas le bonhomme de créer son propre label et de sortir quelques albums. Une poignée de titres seront même d'inspiration «Trekkies». Assez logique dans la mesure où l'acteur acquerra un certain crédit en œuvrant au sein d'une centaine d'épisodes de la série STAR TREK : ENTERPRISE. Warwick Davis prendra également le micro pour un générique de fin assez... autre. Sans doute une manière de célébrer la première fois en cinq opus où son personnage de lutin survit ! A côté de cela nous l'avons vu, Ice-T tire la tronche et roule des mécaniques mais n'offrira qu'un seul titre. C'est peu, mais toujours plus que Coolio qui ne se fendra que d'une rapide apparition dans une église.

Au-delà des prestations musicales, LEPRECHAUN IN THE HOOD propose tout de même quelques élans doucement horrifiques. Le film se montre bien moins inventif que son prédécesseur mais use d'une pointe gore appréciable. Les ventres explosent assez facilement et notre lutin favori continue de griffer avec hargne dès que l'occasion s'en présente. Gabe Bartalos qui œuvrera aux maquillages de l'ensemble de la saga (exception faite du Reboot) se fait encore une fois plaisir avec une tonalité différente, bien plus rouge. Mais si LEPRECHAUN IN THE HOOD tranche quelque peu avec ses prédécesseurs, c'est peut être aussi une question d'ère du temps. Le cinéma horrifique est en train de renaître dans les salles, sous l'impulsion notamment du SCREAM de Wes Craven. Le spectateur de l'An 2000 attend sans doute plus de sang et Rob Spera qui hérite de la réalisation semble l'avoir compris. Une prise de conscience qui ne suffira malheureusement pas à redorer le blason d'une saga qui ne parvient plus à conquérir le cœur des spectateurs. Ce cinquième film obtiendra des résultats décevants et Trimark Pictures décidera finalement de jeter l'éponge...

LEPRECHAUN 5 – LA MALEDICTION fait parti des films de la saga qui ont connu l'honneur d'un pressage DVD en France. Un honneur tout relatif cependant car la copie n'est pas forcément un cadeau ! C'est pourquoi nous nous sommes tournés vers le coffret Blu-ray américain qui, s'il n'offre pas le sympathique doublage français, propose en revanche une qualité irréprochable. L'image au format 1.78 1080/24p ne souffre d'aucun défaut. Elle offre de belles couleurs mais également des contrastes appuyés et des noirs profonds. La copie n'a pas été griffée par son diabolique lutin et les défauts de pellicule sont pratiquement absents. Sur le plan sonore, le constat est également très bon avec une unique piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 très claire, secondée par un sous-titrage anglais pour malentendants de bonne qualité. Plus que tous les autres films, LEPRECHAUN 5 – LA MALEDICTION (et sa suite) nécessite d'être vu en anglais afin de savourer correctement son parlé argotique et le décalage amusant qui en découle face au phrasé soutenu du démon irlandais.

Une nouvelle fois, le Blu-ray édité par Lions Gate se montre très généreux en suppléments de tous poils. Le commentaire audio du réalisateur Rob Spera est un peu laborieux mais se suit sans déplaisir. Le bonhomme se souvient, s'amuse de nombreux gags et pointe du doigt quelques scènes improvisées, ou pensées peu avant le tournage. Comme c'était le cas pour les quatre métrages précédents, nous retrouverons les anecdotes les plus pertinentes dans un documentaire d'une petite vingtaine de minutes intitulé «Evil in the house». Malheureusement et là où les précédents s'avéraient irréprochables, celui-ci souffre d'un défaut technique assez regrettable lorsqu'à 13 minutes et 30 secondes, il est question de la bande originale. La musique prend alors le pas sur les explications des intervenants et le mauvais mixage rend la plupart des informations inaudibles...

Terminons enfin le tour des suppléments en évoquant la bande-annonce d'une qualité cette fois-ci douteuse, et la galerie d'images rythmée au son du fameux «Lep in the Hood». Entêtant et finalement pénible, ce Rap finira par donner envie de jeter le Blu-ray à tout ceux qui enchaîneront les suppléments ! Un tel acte serait bien évidemment fort regrettable puisque la galette loge également le sixième volet de la saga, à savoir LEPRECHAUN – BACK TO THA HOOD.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
48 ans
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L'idée d'un monstre irlandais en plein Ghetto
Les bimbos «possédées»
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Pas glorieux pour Ice-T
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L'édition vidéo
LEPRECHAUN IN THE HOOD Blu-ray Zone A (USA)
Editeur
Lions Gate
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h31
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Espagnol
  • Supplements
    • Commentaire audio du réalisateur Rob Spera
    • «The Leprechaun Chronicles Part Five – Evil's in the House» (18mn39)
    • Bande Annonce (1mn52)
    • Galerie d'images (4mn22)
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