Après la destruction de plusieurs villes par des monstres géants, une véritable guerre s'organise. Pour combattre la menace, des robots de combat sont mis au point. Malheureusement, les monstres continuent d'affluer alors que les engins mécaniques partent, petit à petit, à la casse ne donnant pas vraiment le temps d'être remplacé assez vite…
Avec PACIFIC RIM, Guillermo Del Toro et le scénariste Travis Beacham nous offrent une véritable déclaration d'amour pour les films de monstres japonais et le manga ! Car ils ne sont pas les premiers à placer sur un écran de cinéma des monstres géants qui affrontent des robots démesurés. A force de faire s'affronter des créatures gigantesques, les Japonais de la Toho mettent King Kong face à un double mécanique dans LA REVANCHE DE KING KONG avant de proposer, quelques années plus tard, la même configuration pour Godzilla dans GODZILLA CONTRE MECANIK MONSTER puis LES MONSTRES DU CONTINENT PERDU. Mais dans sa construction PACIFIC RIM se rapproche bien plus des Godzilla produit durant les années 90 et 2000. En effet, le métrage se focalise sur une force armée, utilisant des robots géants pour tenter de contrecarrer la prolifération de monstres destructeurs tout comme on peut le voir dans GODZILLA VS MECHAGODZILLA II. La Japan Xenomorph Self Defense Force devenant ici la Pan Pacific Defense Corp. De même, les personnages féminins ont tendance à devenir proéminent dans la plupart des Godzilla de ces deux périodes. Et, justement, PACIFIC RIM nous propose une héroïne qui n'est pas sans rappeler la valeureuse pilote d'un robot géant dans GODZILLA X MECHAGODZILLA.
Un véritable hommage qui, au détour de certains plans, donne presque l'illusion de retrouver des effets palpables et «réalistes» comme au temps de la «Suit Motion». En décortiquant PACIFIC RIM, on peut ainsi s'amuser à trouver de nombreuses analogies avec la fameuse série de la Toho mais aussi, d'une manière plus générale, des dessins animés et mangas japonais. Cela se retrouve particulièrement dans le design des robots mais aussi dans les costumes et, bien sûr, le scénario. Car PACIFIC RIM est avant tout une énorme bande dessinée sur grand écran. Un véritable fantasme qui devient réalité devant la caméra de Guillermo Del Toro. Le cinéaste mexicain filme ses gigantesques combattants en les rendant imposant et massif. Contrairement au cinéma actuel, il n'abuse pas de la tremblotte cinématographique mais cadre ses robots avec précision, composant des images dignes des combats homériques qui se déroulent à l'écran. Soyons honnête, pas toujours, l'action se montrera moins claire et lisible lors des derniers affrontements. Mais, hormis quelques passages, PACIFIC RIM est un métrage réalisé de manière exemplaire, démontrant qu'on peut faire des images spectaculaires en 2013 sans images floues et sans agiter aléatoirement la caméra. Pour preuve, le film se permet un flashback extraordinaire prenant comme point de vue un personnage minuscule et désemparé, perdu au milieu d'une ville en cours de destruction. Une séquence bougrement bien amenée et exécutée ! La mise en image de PACIFIC RIM est d'autant plus appréciable que le film est proposé en 3D. Un relief bien mis en valeur et qui nous plonge dans l'action sans susciter de gêne, ce qui est plutôt rare !
Mais PACIFIC RIM a des qualités qui pourront être perçues comme des défauts. En collant complètement à des thématiques liées aux robots de combat, le film expose des personnages un peu caricaturaux. Il tente ainsi de donner des personnalités propres aux différents équipages des robots quitte à tomber dans les clichés à l'instar de l'apparition des pilotes russe ou bien de l'arrivée d'une armada d'hélicoptère digne d'un défilé militaire. Les relations entre les personnages s'avèrent aussi cousu de fil blanc, quelque part entre TOP GUN et ROBOTECH. Néanmoins, tout cela participe à un spectacle régressif comme pouvait l'être, à sa façon, le SPEED RACER des frères Wachowski. Ce qui explique que, à côté des héros assez sérieux, on nous présente une galerie de personnages bigarrés comme un duo de scientifiques allumés ou bien un gangster croustillant interprété par Ron Perlman. PACIFIC RIM est à l'évidence un énorme divertissement qui ne cherche pas à être réaliste. Il apparaît improbable de créer des robots pour aller donner des coups de «fulguropoing» dans la gueule de monstres venant d'une faille scientifiquement obscure. Organiser des combats de catch géants au milieu des immeubles, c'est un rêve de gosse. Et c'est ce rêve que nous fait partager avec une grande joie ce PACIFIC RIM !