Dans un hôpital New-Yorkais des morceaux de cadavres disparaissent. Cela ennuie fortement un professeur de médecine qui voit arriver la matière première de ses cours avec des bouts en moins. Chopé la main dans le cadavre, le coupable se jette par la fenêtre et l'enquête ne fait que commencer…
Après avoir produit un ENFER DES ZOMBIES de circonstance, Fabrizio de Angelis signe le scénario de LA TERREUR DES ZOMBIES. L'homme n'hésite pas à recycler tout ce qui est en vogue à ce moment-là. Après tout, la recette a bien fonctionné pour L'ENFER DES ZOMBIES, alors pourquoi ne pas ajouter des ingrédients et obtenir le film "jackpot" ? A l'époque, il y a deux courants qui attirent les spectateurs dans les salles : les morts-vivants et les cannibales. Puisque L'ENFER DES ZOMBIES se déroulait sur une île dont certains endroits étaient aussi boisés qu'une jungle, pourquoi ne pas replacer l'histoire dans les mêmes lieux. Après tout, rien ne ressemble plus à une île qu'une autre île. Forcément, le choix n'est pas gratuit car que peut-on bien trouver dans la jungle ? Des cannibales, bien sûr ! Voilà comment coupler rapidement CANNIBAL HOLOCAUST, L'ENFER DES ZOMBIES sans oublier un léger détour par LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE (l'héroïne dénudée devenant une sorte de reine pour les autochtones). D'où le titre original et confondant de ZOMBIE HOLOCAUST.
Les films qui ont influencé LA TERREUR DES ZOMBIES ont des scénarios assez simplistes. Pour mêler tout cela, il faut tout de même compliquer l'histoire. C'est inévitable. On invente donc une ancienne croyance dont les adeptes sont des cannibales. On introduit l'un de ces adeptes à New York histoire d'emmener par la suite nos intrépides aventuriers sur l'île. Comble de malchance, il semblerait qu'un autre secret s'y cache. A vrai dire, si le film se laisse regarder sans trop se poser de questions, avec le recul et un peu de réflexion, peu d'éléments sont logiques ! Que fait réellement un cannibale à… New York (du Shopping, me dit-on) ? Pourquoi le professeur a choisi l'île des cannibales plutôt qu'une autre, ce qui l'aurait mis bien plus à l'abri ? A moins que les cannibales soient un bon moyen de défense ? Mais pourquoi chercher une logique après tout ?
Le but de LA TERREUR DES ZOMBIES n'est pas de vous raconter une histoire réaliste. On est ici pour aligner les scènes de cannibalisme, de morts violentes et de zombies agressifs. En cela, LA TERREUR DES ZOMBIES remplit honorablement son contrat et même au delà ! Eventration, égorgement, trépanation, empalement et j'en passe. Ca saigne à gros bouillon pour le plaisir du fan de "gore". Pourtant, LA TERREUR DES ZOMBIES aura du mal à rester dans les annales en tant que grand film. D'ambiance ? Il n'y en a pas ! Pas plus que de messages ou d'intention du réalisateur. Il s'agit simplement d'un film d'exploitation en tant que tel.
Les meilleurs moments de cet assemblage passent par l'excès. Que ce soit dans la tripaille mais aussi dans les situations les plus croquignolettes. Ainsi, un docteur n'hésite pas à sectionner calmement les cordes vocales de son patient en lui expliquant que les hurlements des patients le déconcentrent. Ou alors une scène amusante où le héros s'empare d'un moteur de bateau pneumatique pour éclater, littéralement, la tête de l'un des zombies qui passait par là. Autant de petits moments qui ont de quoi amuser parce que finalement tout cela "c'est pour de rire !". Et ce même si le producteur et son réalisateur ont fignolé leur film avec le plus grand sérieux.
Le plus drôle est qu'à force de vouloir marcher sur les traces de ses prédécesseurs, LA TERREUR DES ZOMBIES reprend non seulement deux des acteurs de L'ENFER DES ZOMBIES (Ian McCulloch et Dakkar) mais aussi les lieux de tournage. On reconnaît sans peine l'église transformée en hôpital de L'ENFER DES ZOMBIES même si la production l'a repeinte histoire de faire passer la pilule. Encore plus fort, un plan entier de L'ENFER DES ZOMBIES se retrouve dans le film. On ne saura pas pourquoi personne n'a daigné tourner la scène plutôt que de la prendre dans le film de Lucio Fulci. Peut-être simplement que l'équipe une fois retournée en Italie s'est aperçue un peu tard qu'il manquait une scène pour finir le montage ?
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La qualité des disques Dragon est très variable. Dans le cas de LA TERREUR DES ZOMBIES, il faut bien avouer que ce n'est pas une réussite. Vous pouvez chercher les noirs, vous ne trouverez quasiment que du gris. La compression a été faite en mode automatique et cela se voit dès les premières secondes excessivement figées dans les arrières plans.
La partie audio remonte un peu le niveau avec la bande-son en mono d'origine. En fait, il s'agit d'un doublage anglais, pas réussi, mais qui a le mérite d'être assez facile à suivre. Vous ne trouverez pas de sous-titrage et si vous ne comprenez pas l'anglais, il sera toujours possible de vous rabattre sur un doublage en allemand.
Les bonus de cette édition DVD ne sont pas nombreux. D'un côté on trouve trois bandes-annonces provenant de pays différents ainsi qu'une filmographie illisible du réalisateur. Et de l'autre une scène coupée. Celle-ci dure un peu plus de cinq minutes et nous présente les deux personnages principaux errant sur l'île (probablement au retour de la plage). Là, Alexandra Delli Colli tombe dans un piège avant qu'une poignée de cannibales accoure pour le dîner. Ian McCulloch se défend avec une branche contre des mâchettes. Il se défait des cannibales avant que nos deux héros ne reprennent leur chemin. La scène en question n'apporte donc pas grand chose. Par contre, on peut voir une photo sur le dépliant inséré dans le boîtier montrant le docteur s'attaquer à la poitrine de Susan. Scène coupée supplémentaire ? Ce qui est certain, c'est qu'il n'y en a aucune trace sur ce DVD.
Malgré tout ce qu'on peut entendre dire autour de nous, on ne peut s'empêcher d'apprécier LA TERREUR DES ZOMBIES à sa juste valeur. Pas comme un film raté et révoltant mais simplement comme une tentative amusante de surfer sur les modes. Une curiosité bien saignante que tout amateur de "Bis" devrait au moins voir une fois dans sa vie !