Critique du film
et du DVD Zone 2
DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE, LES
1966
Un soir, un policier anglais ne réussit pas à arrêter
quelques malfrats. Voulant appeler à l'aide, il entre dans une
cabine d'appel réservée à la police. En fait, c'est
le Tardis (Time And Relative Dimension In Space) du Docteur Who. Il
est alors embringué avec l'équipe familiale du Docteur
en l'an 2150. Période de notre histoire où la Terre a
été envahie par une race extraterrestre sans pitié
!
Le Doctor Who est une série télévisée anglaise dont le succès ne s'est jamais démenti. Tout du moins au Royaume-Uni puisque le Docteur n'a jamais réussi à matérialiser son Tardis dans nos contrées. Il y a bien eu de rares et timides tentatives mais rien à faire. Il faut dire que cette série est assez particulière. Plus portée sur l'histoire et les personnages que sur une action débridée. Typique d'un grand nombre de séries télévisées produites par la BBC. Quoi qu'il en soit, la série est un tel succès qu'un passage par la case "grand écran" était quasiment inévitable. D'où la production d'un premier film, DR WHO ET LES DALEKS. Un film qui n'est jamais sorti sur les écrans français. Cela n'empêche pas, ce qui est normal, le film de drainer un grand nombre de spectateurs dans les autres pays d'où la production d'un second film, LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE. Cette fois-ci, le film sera distribué dans notre pays mais sans véritable succès.
Les deux producteurs à l'origine du projet étaient à la tête de la Amicus. Une maison de production anglaise qui marchait sur les plates-bandes de la Hammer. Ils ont ainsi produit un grand nombre de films d'horreurs fort appréciables. Ce qui les amenait à travailler avec des acteurs et techniciens anglais communs aux deux studios. A partir de là, l'entrée en scène de Peter Cushing dans le rôle du Docteur était logique. L'acteur ayant déjà travaillé pour la Amicus (LE CRANE MALEFIQUE et DR. TERROR'S HOUSE OF HORRORS). Une idée géniale qui s'avère, au final, assez décevante. Les capacités de l'acteur y étant quelque peu sous-employées. L'acteur n'était pas la seule tête connue de la Hammer à se retrouver sur le film. Ainsi, Andrew Keir fut Quatermass dans LES MONSTRES DE L'ESPACE ou un moine combattant Dracula dans DRACULA PRINCE DES TENEBRES. Un tournage où il avait sûrement croisé la doublure de Christopher Lee avant d'être lui-même remplacé par Eddie Powell dans l'une des séquences du film comme on peut l'apprendre dans le documentaire.
En fait, le personnage du Doctor Who présenté dans les films s'écarte de toutes les autres incarnations présentées sur le petit écran alors que les deux essais cinématographiques s'inspirent d'épisodes de la série. Il y est dépeint comme un papa gâteau et grand-père d'une petite fille qui l'accompagne dans ses aventures. Dans le second film, sa deuxième compagne est sa nièce. Sans compter un passager clandestin se retrouvant là par hasard, un policier à la limite du gaffeur. Ce dernier étant interprété par Bernard Cribbins déjà croisé dans le très amusant LA SOURIS SUR LA LUNE.
Pour qui ne
connaît pas l'univers du Doctor Who, les Daleks sont des robots
à l'aspect franchement ridicule. De véritables "poubelles"
à roulettes comme se plaît à le dire un peu tout
le monde. De quoi être étonné de l'engouement d'un
grand nombre de fans à travers le monde. On en découvre
d'ailleurs une belle brochette dans le documentaire " Dalekmania
" présenté en suppléments. Ce serait oublier
que leurs interventions dans la série télévisée
étaient moins portées sur l'action. Alors que dans les
films et surtout LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE, ils nous sont
présentés d'une telle manière que l'on ne peut
qu'être surpris d'avoir pu être conquis par de tels envahisseurs.
Mais qu'importe puisque c'est justement cet aspect "kitch"
qui fait la pérennité du film. Tout comme les effets spéciaux
à présent totalement dépassés. L'un des
premiers Daleks à subir les assauts des êtres humains valdingue
en roulant le long d'une rampe. Un moment quasiment comique. Mais à
vrai dire, il est difficile de prendre au sérieux cette aventure
du Doctor Who. Le parti étant pris de réaliser une histoire
familiale et légère. La série étant elle-même
à la base pour un jeune public mais à ce niveau là
!
La copie du film est très colorée et ne présente pas de véritable défaut notable. Le transfert est de grande qualité. Ce sont d'ailleurs les mêmes observations que l'on pourrait faire à propos de la bande sonore. Malgré le mono d'origine, le rendu est des plus vivants avec une musique de circonstance appuyant le fait que tout cela ne doit pas être pris au sérieux. A la limite, et ce n'est pas un défaut, il n'y a que la voix des Daleks qui vous casseront les oreilles rapidement. Après tout, ce sont des "méchants" et ils n'ont aucune raison de vous être agréables !
Pour tout savoir sur les deux films du Doctor Who avec Peter Cushing, le documentaire d'un peu moins d'une heure est une grande réussite. Réalisé en 1995, on nous y parle déjà de DVD comme d'une belle expérience pour retranscrire la vision des films. En réalité, le sous-titrage extrapole puisque l'intervenant parle d'une sortie en vidéo et en format large (2.35). On peut y apprendre des nombreuses anecdotes sur les deux tournages (DR WHO AND THE DALEKS et LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE) ainsi que l'historique des films. D'ailleurs, c'est aussi dans ce documentaire que l'on pourra voir les bandes-annonces de ces deux films. A noter que l'une des anecdotes de ce documentaire vous permet de voir ensuite l'une des scènes du film de manière différente (Chapitre 3 [0'25'06])...
La galerie de photos est assez pauvre et les filmographies n'apportent pas grand chose. Une fois de plus, pour relever le niveau, les notes de production viendront rétablir l'équilibre. Avec le documentaire, elles apportent des informations supplémentaires sur le film et les personnes qui y ont participé.
Totalement "kitch",
peut-être trop parfois, LES DALEKS ENVAHISSENT LA TERRE
se regarde aujourd'hui avec un il amusé. Cela ressemble
bien plus à du n'importe quoi qu'à une véritable
uvre de science-fiction. Reste à savoir si ce fatras naïf
sera à même de vous séduire. Ce qui est certain
en tout cas, c'est que cela ne risque pas d'être la meilleure
entrée en matière en ce qui concerne la série et
les téléfilms du véritable Doctor Who.