Lors de sa sortie américaine, en 1988, HALLOWEEN 4 rencontre immédiatement un beau succès. Logiquement, Moustpha Akkad, détenteur des droits de la série, planifie immédiatement la sortie d'un cinquième épisode pour la toussaint de 1989. L'écriture et la mise en scène sont confiées à Dominique Othenin-Girard, un réalisateur qui, jusqu'alors, n'avait travaillé qu'en Europe. A nouveau, Donald Pleasence endosse, pour la quatrième fois, l'imperméable du Dr. Loomis tandis que plusieurs comédiens du quatrième volet reprennent leurs personnages : Beau Starr est à nouveau le sheriff d'Haddonfield, Ellie Cornel incarne encore Rachel Carruthers et la petite Danielle Harris reprend le rôle de Jamie Loyd, fille de Laurie Strode et nièce du serial killer Michael Myers…
Dans la petite ville d'Haddonfield, la nuit d'Halloween 1978 s'est transformée en un lugubre bain de sang lorsque, après dix années d'absence, le maniaque Michael Myers revint sévir dans sa ville natale. Heureusement, les forces de l'ordre ont réussi à l'abattre à coups de fusil et le corps du tueur fou, criblé de plombs, est tombé dans une profonde fosse près du cimetière. Pourtant, Michael Myers a survécu et a été recueilli par un vagabond. Un an plus tard, Michael reprend son masque blanc et retourne en ville traquer sa nièce Jamie…
Tout le monde se souvient du dénouement terrifiant de HALLOWEEN 4 dans lequel la petite Jamie, après une nuit de terreur, poignardait sa mère adoptive de la même façon que Michael Myers avait tué sa soeur lorsqu'il était enfant. Cet épilogue semblait impliquer que l'esprit de Michael Myers avait pris possession de la petite fille, ce qui ouvrait des perspectives assez intéressantes pour la suite de la série. Hélas, le début de HALLOWEEN 5 revient très nettement sur cette idée, voire se montre une suite faisant peu de cas de l'épisode précédent. Ainsi, la manière dont Michael Myers survit aux armes du shériff paraît extrêmement tirée par les cheveux. Quant à Jamie, nous apprenons qu'elle n'a, en fait, que blessé sa "belle-mère" (?), et qu'elle se repose désormais dans une clinique psychiatrique où, chaque nuit, des cauchemars indicibles la hantent. Dans le même sens, Rachel Carruthers, sa soeur d'adoption (mais néanmoins désignée ici comme sa "belle-soeur"), laquelle était le personnage principal de HALLOWEEN 4, se voit très rapidement assassinée, dès le début du métrage, comme s'il s'agissait de se débarasser au plus vite de cet encombrant résidu de l'épisode précédent.
Après avoir avalé toutes ces couleuvres, le spectateur se voit invité à suivre un slasher pour le moins banal. Nuit d'Halloween oblige, les adolescents d'Haddonfield se réunissent pour une grande fête costumée, fête se déroulant dans une maison isolée, y boivent force alcool et folatrent dans une grange attenante. Michael Myers assassine alors tout ce qui lui passe sous la main et se comporte en automate, ne semblant pas vraiment motivé par la recherche de sa nièce. S'ensuivent d'ennuyeuses séquences de suspense, abusant de ficelles usées et dénuées de véritable enjeu.
Heureusement, HALLOWEEN 5 se reprend dans la dernière ligne droite et offre un dénouement renouant, enfin, avec la mythologie d'Haddonfield. Le docteur Loomis, de plus en plus exalté, utilise Jamie comme un appât destiné à piéger Michael Myers. Toutefois, le guet-apens échoue et la petite fille, désormais psychiquement liée à ce psychopathe, va devoir l'affronter seule. Ambiance oppressante, séquences au suspense intense (le conduit de la buanderie, Jamie s'allongeant dans un cercueil pour discuter avec son oncle, la capture de Myers par un Donald Pleasence survolté…) : dans sa dernière demi-heure, HALLOWEEN 5 retrouve enfin ses marques.
Malheureusement, ce slasher souffre tout de même d'un scénario bâclé et de péripéties très inégales. Il sort pour Halloween 1989, rencontre un succès relativement mitigé et, en France, il n'est distribué qu'en vidéo. A cette époque les autres séries de slashers (avec VENDREDI 13, CHAPITRE 8 : L'ULTIME RETOUR et FREDDY 5 : L'ENFANT DU CAUCHEMAR) restent rentables, mais ne font plus des recettes aussi spectaculaires qu'au milieu des années 1980. Dans ce contexte, Michael Myers va retourner au placard pour six années, jusqu'à ce qu'un HALLOWEEN 6, LA MALEDICTION sorte, en 1995, sous l'égide du studio Miramax.
HALLOWEEN 5 a connu plusieurs éditions en DVD. Ainsi, aux USA, on trouve un disque publié par Anchor Bay (zone 1, NTSC), déjà testé sur DeVil Dead dans sa version collector. En Grande-Bretagne, après une première édition décevante chez Digital (multizone, PAL), dénuée d'option 16/9, Anchor Bay ressort le film avec un DVD identique à celui disponible aux Etats-Unis. En France, Opening a déjà distribué ce titre, aujourd'hui disponible à petit prix, individuellement ou au sein d'un coffret réunissant les cinq premiers épisodes de la saga. C'est ce disque français qui est chroniqué ici.
Ce DVD propose un télécinéma respectant le format 1.85 d'origine et offrant l'option 16/9. La copie est plutôt propre (à part la présence récurrente de poinçons de fin de bobines) et la qualité d'image s'avère convenable. Toutefois, des traces de compression dans les scènes sombres et des couleurs globalement palichonnes ternissent un peu le bilan. La comparaison avec le disque Anchor Bay confirme d'ailleurs ces défauts, le DVD américain bénéficiant d'un travail beaucoup plus équilibré et satisfaisant dans ces domaines.
Le disque français propose la version originale anglaise dans son mixage "Ultra Stereo" d'origine, sur une piste assez propre. De son coté, le disque Anchor Bay contient cette même piste ainsi qu'un remix Dolby Digital 5.1 satisfaisant. Toutefois, le disque Opening est le seul à proposer des sous-titres français (amovibles) et une piste française (stéréo, et non pas mono comme l'indique par erreur le boîtier).
Pour tout supplément, il faut se contenter d'un "quizz" dédié aux cinq premiers volets d'HALLOWEEN et de la petite bande promotionnelle "La saga d'Halloween" déjà présente sur les disques français des trois précédents volets de la série.
Aujourd'hui, ce DVD Opening semble un brin démodé, surtout si on le compare aux disques Anchor Bay disponibles en Grande-Bretagne et aux USA. Mais il garde pour lui un prix très attractif et, surtout, des options francophones qui lui sont exclusives.