La triomphe de STAR WARS en 1977 dans un genre alors délaissé, le Space Opéra, donne des idées à de nombreux producteurs autour de la planète. Les premiers à surfer sur cette vague sont les Japonais d'un côté (LES EVADES DE L'ESPACE, LA GUERRE DE L'ESPACE) et les Italiens de l'autre (LA BATAILLE DES ETOILES, StarCrash). Produit pour trois millions de dollars canadiens, ALERTE DANS LE COSMOS (aussi sorti en vidéo sous le titre COSMOS 2050) arrive en 1979 sur les écrans réunissant Jack Palance et Barry Morse, ce dernier étant déjà coutumier du Space Opera pour avoir participé à la première saison de COSMOS 1999, tournée en 1973. Le film est produit par Film Venture International, maison de production ayant sévi principalement dans les années 80 et qui distribuera notamment un rip-off des DENTS DE LA MER, en 1980, avec le célébrissime LA MORT AU LARGE.
En 2050, la Terre est une planète dévastée. Elle a subi la guerre des robots et sa surface est désormais irradiée. Les hommes ont colonisé la Lune et vivent dans des villes protégées par de grands dômes. Pour lutter contre les radiations, chaque individu doit prendre une drogue appelée Ridic 2 Q, uniquement fabriquée sur une lointaine planète, Delta 3. Prenant le pouvoir sur Delta 3, le terrible Omus (Jack Palance), à la tête d'une armée de robots, lance une attaque surprise sur New Washington, et prend le contrôle des réserves de Ridic 2 Q. Aidé par son fils Jason et la scientifique Kim, le Dr Caball (Barry Morse) vole un vaisseau prototype, dénommé projet "Star Trek" ("Star Streak" dans la VO), et part sur Delta 3 pour déjouer les plans d'Omus.
Le film n'offre en fait que peu de rapport avec l'oeuvre d'H.G. Wells, déjà adaptée en 1936 par William Cameron Menzies à la réalisation et H.G. Wells au scénario, sous le titre LA VIE FUTURE. Tout le film semble avoir été tourné dans les environs du Québec, et on a franchement du mal à voir où est passé le budget. Les scènes se situant dans la forêt d'une planète inconnue rappellent souvent d'autres forêts extra-terrestres de sinistre mémoire (celle des Règles de Luton, dans la saison 2 de COSMOS 1999 ou encore FORTRESS 2 et sa forêt luxembourgeoise).. Les seuls extra-terrestres sont ici de jeunes enfants et les scènes de combats entre humains et robots ne contiennent aucun suspens, ni tension. Au rayon casting, Jack Palance remporte haut la main la palme du meilleur cabotineur de la galaxie, tentant de faire vivre un rôle de méchant sans envergure. De son côté, Barry Morse interprête une variante du professeur Victor Bergman de COSMOS 1999 sans toutefois la fibre philosophique du personnage. Le quota jeune constitué principalement de carol Lynley (VIGILANTE) et Nicholas Campbell (le sérial killer de DEAD ZONE) n'a que peu de choses à faire. Comme dans tout Space opéra post STAR WARS digne de ce nom, ils seront aidés par un petit robot malin et drôle. Ici, c'est un dénommé Sparks qui s'y colle possédant la faculté de se déplacer dans l'espace, disparaissant et réapparaissant à sa guise.
Malgré tous ces défauts et l'humour involontaire, il faut au moins reconnaître au film de beaux plans de maquettes, malheureusement très courts, mais plutôt bien rendus, comparés à ce qu'ont pu faire les Italiens à la même époque, notamment par le terrible Alfonso Brescia.
Compte tenu de la distribution limitée du film, Blue Underground propose un master image tout à fait convenable. L'éditeur est, semble-t-il, parti d'une copie 35mm quelque peu abimée par moment, et au grain parfois prononcé, notamment sur les scènes avec des effets optiques. Mais l'encodage du master 16/9 (format 1.66:1) est impeccable.
Contrairement à d'autres films de la même période, tel que CONTAMINATION, édité par Blue Underground, le film n'inclut pas de remixage DTS ou Dolby Digital 5.1, mais uniquement le mixage mono d'origine sans ampleur mais clair. Fait plutôt rare, l'éditeur a ajouté une version française, celle de l'époque, similaire en qualité à la version anglaise. Par contre, aucune piste de sous-titrage n'est proposée.
La section bonus se limite à une galerie de photos et deux bandes-annonces. La galerie inclut plusieurs photos de tournage en noir et blanc, des affiches anglaise et française, ainsi que quelques peintures de pré production très spectaculaires mais très éloignées du résultat final à l'écran. La bande-annonce se révèle être en français, avec des sous-titres anglais amovibles et en 16/9, mettant évidemment l'accent sur les effets spéciaux et toutes les scènes d'action. Un spot TV américain est également inclus, plein écran mais encodé en 16/9 (sur un écran 4/3, l'image plein écran sera entouré de bandes noires).
Tout ceci peut paraître bien maigre mais vu le potentiel commercial limité de ce titre, l'effort est louable. Bizarrement, Blue Underground propose une interview écrite de Barry Morse, mais uniquement sur son site Internet (voir ici). L'éditeur est coutumier du fait puisque l'on peut régulièrement trouver ce type de suppléments sur leur site internet en fonction de leurs titres DVD (CONTRABAND, THE PROWLER, LE COMMANDO DES MORTS-VIVANTS, THE TOOLBOX MURDERS, DJANGO...).
Seule la curiosité et sans doute l'envie de rire pourra attirer quelques fans devant cette toile, sauvé par quelques plans d'effets spéciaux sympathiques et la qualité de présentation du présent DVD.
