Header Critique : GODZILLA VS BIOLLANTE (GOJIRA TAI BIORANTE)

Critique du film et du DVD Zone 2
GODZILLA VS BIOLLANTE 1989

GOJIRA TAI BIORANTE 

Après la dernière apparition de Godzilla au Japon où il a réduit en miettes une partie de Tokyo, les autorités fouillent les décombres pour y trouver des résidus de peau laissés par le monstre géant. Mais ces échantillons deviennent l'objet d'une guerre secrète entre diverses factions.

Cinq années se sont écoulées après THE RETURN OF GODZILLA qui marquait le retour du monstre atomique sur les grands écrans japonais. Pour lui donner une suite, la Toho organise un concours de scénarios. Cela n'a rien d'une première puisque cela avait déjà été fait auparavant par exemple en 1975 pour LES MONSTRES DU CONTINENT PERDU. Une opération qui suscite l'attention d'un grand nombre de scénaristes puisqu'ils sont 5000 à livrer leur copie, qu'ils soient des écrivains en herbe ou plus habitués à ce type d'exercice. C'est le cas de Shinichiro Kobayashi, dentiste de formation, qui écrit un traitement en deux jours faute de temps, puisqu'il était retenu à ce moment-là dans un séminaire de praticiens. Il n'est pas pour autant novice dans l'écriture puisqu'il avait déjà auparavant œuvré sur RETURN OF ULTRAMAN pour la télévision. De ce concours, Tomoyuki Tanaka utilisera un autre scénario qu'il produira pour obtenir GUNHED sans Godzilla.

Le premier film de la seconde série de Godzilla ne proposait aucun affrontement musclé entre plusieurs monstres géants. Il fallait se contenter des efforts mis en œuvre par les êtres humains pour contrer le monstre géant, dont l'utilisation d'un vaisseau aux projectiles anti-atomiques. Ce dernier revient d'ailleurs dans une version modifiée mais encore moins efficace ! Mais, comme le titre l'indique fort bien, Godzilla va se retrouver nez à nez face à Biollante. Un ennemi plutôt incongru puisqu'il s'agit d'une plante. Et pour être tout à fait exact, le monstre végétal est un croisement entre une rose et des cellules de Godzilla lui-même. Il en résulte une gigantesque plante verte surmontée d'une fleur ! L'aspect terrifiant de la chose a donc de quoi surprendre. Au moins dans sa première partie puisque par la suite, Biollante subira une métamorphose qui le rendra bien plus agressif !

Aux craintes du nucléaire et de son emploi, le film ajoute celles des modifications génétiques. La série essaye ainsi de suivre l'orientation d'un spectacle sérieux traitant de sujets adultes comme cela pouvait être le cas aux débuts de Godzilla. De même que dans le film précédent, GODZILLA VS BIOLLANTE place une partie de l'intrigue à une échelle mondiale. Il est en effet question d'espionnage entre super-puissances et cette fois le scénario intègre un Moyen-Orient fictif dans la balance. Bien qu'il y ait ici quelques relents de nationalisme japonais ou en tout cas anti-américain, le film se clôture de manière à mettre tout le monde au même niveau grâce à une ligne de dialogues évoquant le fait que les véritables monstres sont les êtres humains. Quoi qu'il en soit, cela amène donc un aspect film d'espionnage où chacun essaye de s'approprier les cellules mutantes de Godzilla. Cet apport à la série est dû au fait que le réalisateur Kazuki Omori avait deux objectifs dans sa carrière : réaliser un Godzilla et mettre en scène un James Bond. Grâce au premier, il se permet donc de modifier grandement le scénario original et y injecter une intrigue supplémentaire où fusillades et complexe secret donnent des éléments de films d'espionnage.

GODZILLA VS BIOLLANTE introduit aussi un personnage qui deviendra récurrent dans tous les films de la seconde série de Godzilla. Jeune femme aux pouvoirs télépathiques, Miki Saegusa, interprétée par Megumi Odaka, aura ainsi une importance plus ou moins importante dans GODZILLA VS KING GHIDORAH, GODZILLA AND MOTHRA, GODZILLA VS MECHAGODZILLA II, GODZILLA VS SPACE GODZILLA et GODZILLA VS DESTOROYAH. De même, le centre où sont regroupés des jeunes aux pouvoirs psychiques sera plusieurs fois évoqué et servira même parfois de ressort dramatique dans les films suivants, mais ne sera jamais grandement développé.

Pour ce nouvel opus, Godzilla subit encore une évolution physique. Sa taille n'augmente pas mais il hérite d'une nouvelle dentition (pour le coup double) et d'yeux bien plus réalistes, ou en tout cas plus menaçants, que ceux utilisés sur les films précédents. Les techniciens des effets spéciaux continuent à utiliser la technique de la « suit-motion » mais il est aussi décidé d'animer les branches de Biollante grâce à la « stop-motion » (animation image par image). Cela n'est pas la première fois que la technique est utilisée sur la série des Godzilla puisque Tsuburaya avait déjà inclus quelques séquences de ce type dans certains des films de la première série. Toutefois, les séquences animées de cette façon ne seront finalement pas utilisées dans GODZILLA VS BIOLLANTE car elles n'étaient pas raccord avec la technique déjà éprouvée des plans mettant en scène un acteur dans un costume.

A ce propos, l'acteur Kenpachiro Satsuma restera dans les annales pour avoir interprété Godzilla dans la série de films produite dans les années 80 et 90. Comme pas mal d'acteurs, il était affublé d'un accent qui l'empêchait d'obtenir des rôles parlants et se voyait relégué à la figuration. Jusqu'au jour où on lui propose un rôle important en interprétant Hedora, dans le costume de la créature bien sûr. Grâce au désistement de Hiroshi Yamawaki qui devait interpréter le rôle de Godzilla dans THE RETURN OF GODZILLA, il s'insère dans le costume trop grand pour lui puisque confectionné pour l'autre acteur. Heureusement, pour GODZILLA VS BIOLLANTE, il obtient des costumes fait à ses mesures. C'est ainsi qu'il endosse donc pour ce film un costume de 107 kilos pour donner vie au roi des monstres. Le type de prestation qui n'est pas donné à tout le monde ! En apparence plus confortable, un costume allégé à 78 kilos est aussi fabriqué pour les séquences aquatiques. De la théorie puisque dans la réalité, l'eau s'accumule sur le costume de telle façon que le poids reste toujours aussi écrasant !

La créature Biollante n'est certainement pas l'ennemi le plus charismatique auquel sera confronté Godzilla dans toute sa carrière. Le monstre est si grand qu'il est quelque peu handicapé par sa taille et, en dehors de tentaculaires mâchoires, il s'avère quelque peu lourdaud. Cela s'en ressent un peu au niveau des affrontements avec Godzilla mais le film reste toutefois largement spectaculaire. Cela n'empêche tout de même pas d'offrir de nombreuses séquences sensationnelles de destruction, telles que l'on peut s'attendre à en voir dans un film de monstres géants !

Un défaut de compression laisse apparaître une mosaïque en bas à droite de l'image aux environs de 10 minutes 30 pendant à peine une seconde. En dehors de ce petit souci, le transfert au format cinéma et qui tire parti du 16/9 est plutôt satisfaisant. Bien sur, l'image pourrait subir une amélioration mais l'ensemble ne devrait pas décevoir ceux qui découvriront le film sur ce DVD.

Pour le son, il faudra se contenter d'une seule piste sonore japonaise. Le film ne peut donc être vu qu'en version originale accompagnée d'un sous-titrage français, ce qui est de toute façon la meilleure façon d'appréhender, à notre avis, un tel film. Cette piste audio est dans un stéréo surround qui donne du relief à la bande sonore sans pour autant être d'une très grande finesse !

Comme pour les autres Godzilla commercialisés par Aventi en France, celui-ci ne contient aucun supplément d'aucune sorte. Néanmoins, ce DVD est vendu avec un second disque où l'on peut découvrir GODZILLA VS MECHAGODZILLA II. Les deux films sont donc proposés dans un joli packaging pour le prix d'un seul film. Une initiative sympathique qui donnera l'opportunité de découvrir ces deux films en France !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
GOJIRA TAI BIORANTE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Aventi
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h45
Image
1.85 (16/9)
Audio
Japanese Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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