Header Critique : CAT FROM OUTER SPACE, THE (LE CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE)

Critique du film et du DVD Zone 1
THE CAT FROM OUTER SPACE 1978

LE CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE 

Le studio Walt Disney est avant tout célèbre parce qu'il domine le marché mondial de l'animation. Pourtant, depuis des décennies, sa production de films en prises de vue réelles est elle aussi abondante. Alors que Walt Disney se démène dans les difficultés de l'après-guerre, il a l'idée de proposer, en plus de ses oeuvres animées, un film classique, dès 1948. Mais RKO, studio distribuant ses produits, refuse, et les partenaires aboutissent à un compromis : MÉLODIE DU SUD, qui mêle les deux techniques. Finalement, Disney parvient à ses fins en produisant une nouvelle version en couleurs de L'ÎLE AU TRÉSOR, réalisée par Byron Haskin et sortie en 1950.

Disney veut alors persévérer dans le cinéma d'aventures classique : sont donc proposés ROBIN DES BOIS ET SES JOYEUX COMPAGNONS, LA ROSE ET L'ÉPÉE et ÉCHEC AU ROI. Mais, devant les réticences de RKO à le suivre sur cette voie, il crée sa propre compagnie de distribution : Buena Vista. Il frappe alors fort, en 1954, avec 20.000 LIEUES SOUS LES MERS, classique instantané du cinéma hollywoodien. En 1956, la production de films traditionnels reprend de plus belle, avec notamment LE FIDELE VAGABOND de Robert Stevenson, récit d'une amitié entre un garçon et un chien, qui est un triomphe.

Les oeuvres en prises de vue réelles des studios Disney trouvent leurs marques : ce seront des spectacles familiaux, impliquant si possible des animaux. Avec QUELLE VIE DE CHIEN ! de Charles Barton, cinémas fantastique et animalier se mêlent et rencontrent un beau succès : un garçon s'y transforme, par magie, en un adorable toutou. La production de films traditionnels devient importante et régulière à partir des années 1960, particulièrement après la mort de Walt Disney, en 1966, quand les grands dessins animés vont se raréfier. Dès lors, environ cinq films "classiques" sortent annuellement des studios, avec, notamment, la série-vedette lancée par UN AMOUR DE COCCINELLE. Si certains d'entre eux sont des productions ambitieuses (L'ILE SUR LE TOIT DU MONDE), le gros du lot consiste en des comédies aux budgets raisonnables, avant tout destinées à renflouer les caisses d'un studio dont les activités cinématographiques, au cours de la seconde moitié des années 1970, ne se portent pas très bien.

Parmi ces oeuvres, on trouve LE CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE, réalisé par Norman Tokar, un fidèle soldat de Disney qui réalisa de nombreuses fictions mettant en scène des héros-animaux : BIG RED, SAVAGE SAM, QUATRE BASSETS POUR UN DANOIS, LE CHEVAL AUX SABOTS D'OR... On y trouve au générique, des comédiens vus dans d'autres productions fantastiques de ce studio, avec, en vedette, Ken Berry (UN NOUVEL AMOUR DE COCCINELLE...), et Sandy Duncan (LA CANE AUX OEUFS D'OR...). Toutefois, à l'exception de Roddy MacDowall (LA PLANÈTE DES SINGES...), les acteurs ne sont pas (ou plus) vraiment des vedettes en 1979.

La soucoupe volante de Zunar 5J/90 Doric Fourseven atterrit sur la planète Terre en catastrophe, suite à une avarie technique. Cet extra-terrestre (qui est en fait un chat en provenance d'une galaxie lointaine) doit réussir à réparer son vaisseau rapidement, afin de rejoindre un engin de secours à une date précise. S'il rate le rendez-vous fixé, le félidé intergalactique est condamné à rester sur Terre... Grâce à son collier électronique qui lui confère des pouvoirs surnaturels, il réussit à communiquer avec un humain sympathique, le docteur Wilson, qui le rebaptise "Jake le chat" et veut bien lui venir en aide. Toutefois, l'armée américaine et d'étranges espions vont leur mettre des bâtons dans les roues...

L'argument de départ du CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE est le même que celui d'un classique de la science-fiction américaine : LE MÉTÉORE DE LA NUIT de Jack Arnold, distribué par le studio Universal en 1953. Des aliens pacifiques s'écrasait accidentellement dans une région sauvage, et ils devaient réparer leur vaisseau en vitesse. Hélas les humains de la région, effrayés par ces êtres inconnus, leur donnaient du fil à retordre. La production Disney ne cache d'ailleurs pas son inspiration, en faisant clairement référence au titre original de cette oeuvre (IT CAME FROM OUTER SPACE) dans le titre anglophone THE CAT FROM OUTER SPACE.

Toutefois, on s'en doute, c'est surtout le carton planétaire de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, sorti en 1977, qui a donné l'idée de faire une comédie fantastique mettant en scène un extra-terrestre. Les accroches publicitaires des affiches françaises ("C'est une rencontre d'un drôle de type") le soulignent d'ailleurs sans complexes. Pour en rester à Spielberg, on peut d'ailleurs remarquer que le récit de E.T. est assez proche, en plus sérieux bien entendu, de celui du CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE. Une des séquence les plus connues de ce film de 1982 (les vélos s'envolant grâce aux pouvoirs psychiques de E.T.) est même annoncée par une scène très proche, au cours de laquelle la moto pilotée par Frank décolle, grâce aux pouvoirs du minou d'outre espace, qui se tient juste derrière le guidon !

Néanmoins, LE CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE vise moins haut que les oeuvres de Spielberg. Il s'agit d'une petite production, qui ne semble avoir investi des moyens importants que pour son final aérien. La réalisation, paresseuse, évoque plus un téléfilm qu'un long métrage destiné au cinéma, et l'humour se fait parfois lourd ou infantile. Enfin, certaines digressions scénaristiques ralentissent l'action, ou semblent un peu hors-sujet (les espions...).

LE CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE, malgré un démarrage lent, a pourtant de vraies qualités à faire valoir. Les dialogues, souvent drôles, sont bien défendus par des comédiens de talent, qui imposent un tempo convaincant aux scènes de comédie. Les effets spéciaux sont, certes, perfectibles, mais ils ont aussi un charme naïf irrésistible, tout à fait en phase avec le ton du film. Certaines touches d'ironie (sur les militaires) ou de petite immoralité (le chat utilise ses pouvoirs pour gagner des fortunes au jeu) achèvent de le rendre malicieux et sympathique.

Spectacle familial tonique, LE CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE est donc une comédie de science-fiction tout à fait agréable, qui amusera aussi bien les petits que les grands. Toutefois, après sa distribution en salles, il est peu à peu tombé dans l'oubli.

En DVD, il n'a été publié qu'à une seule occasion, par l'américain Anchor Bay (zone 1, NTSC) en 1999, dans une édition aujourd'hui épuisée. Étant donné qu'aucun nouveau DVD ne l'a remplacé depuis, c'est celle-ci qui est testée ici.

Ce disque propose le film dans deux formats différents : ou bien dans un cadrage 1.66 correspondant à celui de sa diffusion en salles ; ou bien en 4/3 plein écran, sans les caches du format panoramique (ce n'est donc pas un pan et scan). La copie n'est pas dans un état irréprochable et laisse paraître régulièrement des points blancs, une granulation un peu envahissante ou une fixité légèrement tremblante. Heureusement, la gestion de la lumière et des couleurs est convenable, et la compression se défend plutôt bien (une fois passé le générique du début, qui pose tout de même des petits problèmes). Sans être magnifique, le résultat est acceptable, et n'empêche pas de savourer les qualités du CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE.

La bande-son est proposée en anglais seulement, dans un mono codé sur deux canaux. Le résultat sonne assez dur, mais reste compréhensible. Le disque n'offre, hélas, pas de bonus. Le boîtier contient néanmoins un feuillet sur lequel sont rédigées quelques notes de production.

Ce DVD du CHAT QUI VIENT DE L'ESPACE n'a rien de particulièrement éblouissant, mais il reste une bonne solution pour consulter ce film dans des conditions convenables. Hélas, il est devenu difficile de se le procurer, et une réédition serait bienvenue...

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
THE CAT FROM OUTER SPACE DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h43
Image
1.66 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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