Header Critique : AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE, LES (RAIDERS OF THE LOST ARK)

Critique du film et du DVD Zone 2
LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE 1981

RAIDERS OF THE LOST ARK 

En 1936, le gouvernement américain charge l'archéologue Indiana Jones de retrouver une mythique relique : l'Arche censée avoir scellé l'Alliance entre Yahvé et le peuple juif. Dans cette course au trésor, Jones devra affronter des nazis, eux-aussi désireux de mettre la main sur cet objet, réputé détenir des pouvoirs magiques...

Dans les années 1970, Georges Lucas envisage de s'inspirer des serials américains (films composés d'environ une douzaine d'épisodes) des années 1930-40 afin de réaliser de nouvelles oeuvres d'aventures. Il hésite alors entre deux branches caractéristiques de ce courant : le space-opera (FLASH GORDON ou BUCK ROGERS avec Buster Crabbe, par exemple) et l'aventure exotique (JIM LA JUNGLE, inspiré par une bande dessinée d'Alex Raymond ; PERILS OF NYOKA, dans lequel des aventuriers se disputent un trésor archéologique...). Comme chacun sait, Lucas se tourna vers la première option et réalisa son épopée intergalactique LA GUERRE DES ÉTOILES. Néanmoins, en 1977, il soumet l'autre idée à son ami Steven Spielberg. L'histoire originale des AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE est rédigée par Lucas et Philip Kaufman, lui-même réalisateur, entre autres, de L'INVASION DES PROFANATEURS. C'est d'ailleurs Kaufman qui a l'idée d'envoyer l'explorateur-archéologue à la recherche de l'Arche d'Alliance de l'Ancien Testament. Le scénario complet est écrit par Lawrence Kasdan, juste avant qu'il ne se mette à travailler sur celui de L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. Plutôt que de s'inspirer des serials, il utilisera comme modèles les grands films d'aventures classiques hollywoodiens, mettant en scène Errol Flynn (LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS) ou Burt Lancaster (LA FLÈCHE ET LE FLAMBEAU).

De son côté, Georges Lucas parvient à trouver un accord avec Paramount pour le financement du film. Toutefois, ce projet fut accueilli assez tièdement à Hollywood, notamment parce que les oeuvres d'aventures de ce style n'étaient plus vraiment à la mode. Lorsque Spielberg s'attaque à sa réalisation, il est, en plus, dans une situation relativement délicate. La réputation prometteuse qu'il s'était forgée avec le téléfilm DUEL et le film SUGARLAND EXPRESS avait été confirmée par les triomphes successifs des DENTS DE LA MER et RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE. Néanmoins, ces deux tournages n'ont pas été exempts de tensions et de doutes pour le jeune réalisateur, désormais sévèrement attendu au tournant. Son 1941, parodie de film de guerre ayant coûté la somme alors assez délirante de 35 millions de dollars, est un bide. On reproche à Spielberg d'être dispendieux et mégalomane. Il veut alors briser cette image et s'orienter vers un tournage plus léger, plus rapide, et moins onéreux. LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE tombe donc à point pour lui. Harrison Ford, remarqué dans LA GUERRE DES ÉTOILES et L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE, n'avait pas encore trouvé le rôle qui lui permettrait vraiment de devenir une star. Il est choisi pour incarner Indiana Jones, après que le premier choix de Spielberg, Tom Selleck, se désengage du projet pour aller tourner la nouvelle série TV "MAGNUM". Toutefois, Selleck retrouvera un personnage du même style dans LES AVENTURIERS DU BOUT DU MONDE, en 1983. Karen Allen, apparue notamment dans AMERICAN COLLEGE de John Landis, est choisie pour être Marion Ravenwood.

Bénéficiant d'un budget de 20 millions de dollars (une somme encore assez importante), LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE est filmé, selon la volonté de Lucas, sur des lieux déjà employés pour la réalisation de LA GUERRE DES ÉTOILES : le studio anglais d'Elstree et des extérieurs tunisiens. Le tournage est rapidement emballé au cours du printemps et de l'été 1980. Il commence en France, à la Rochelle, dans une authentique base allemande de la seconde guerre mondiale, pour l'arrivée d'Indiana Jones dans le refuge des nazis (reconstituée avec une reproduction de sous-marin qui venait d'être utilisée pour le film allemand LE BATEAU, de Wolfgang Petersen). Puis, l'équipe part au studio de Elstree pour y filmer de nombreuses séquences, parmi lesquelles : le temple méso-américain ; la taverne népalaise ; les pièces secrètes égyptiennes ; la cérémonie finale. Le tournage se poursuie en Tunisie, où sont filmés les scènes du Caire ; du chantier de fouille ; de la poursuite ; ainsi que le transport de l'Arche vers le lieu de la cérémonie. Enfin, les derniers extérieurs, ceux de la jungle amazonienne, sont réalisés à Hawaï. Toute la post-production et les effets spéciaux optiques ont été réalisés en Californie, grâce à des infrastructures mises en place par Lucas à l'occasion de L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE.

1936... Le professeur Indiana Jones, archéologue américain, découvre, au terme d'un périple dans une jungle d'Amérique latine, un temple très ancien. En son sein est conservée une précieuse petite idole dorée. Après avoir déjoué les multiples chausse-trappes protégeant l'accès au sanctuaire, il parvient à s'enfuir avec la statuette, en échappant aux pièges mortels provoqués par le vol de ce trésor. Hélas, Jones ne survit à ces épreuves que pour tomber dans les griffes de son ennemi juré, Belloq, un archéologue français prêt à toutes les bassesses pour mettre la main sur des reliques de valeur. L'explorateur hexagonal, aidé par une tribu d'indiens, subtilise la statuette à l'aventurier américain, qui parvient néanmoins à leur échapper. De retour aux États-Unis, Indiana Jones reprend ses cours... Il est toutefois rapidement contacté par des agents du gouvernement américain, qui lui font une extraordinaire révélation : les nazis sont à la recherche de l'Arche d'Alliance, un trésor remontant aux temps bibliques, dont ils souhaitent utiliser les éventuels pouvoirs surnaturels à des fins militaires. Aidés par Belloq, ils ont même découvert le site égyptien de la ville de Tanis, où serait entreposé ce coffre mythique. Néanmoins, il manque aux Allemands un médaillon antique, nécessaire à la localisation précise de la cachette de l'Arche. Ce bijou étant censé être en possession d'Abner Ravenwood, supposé vivre au Népal, Indiana Jones se rend sans tarder dans cette région. Mais Abner est mort depuis des années, et Indiana ne retrouve que sa fille Marion. La jeune femme détient toujours le médaillon tant convoité, mais l'aventurier américain n'est pas le seul à s'y intéresser. Il doit rapidement affronter le nazi Toth. C'est le début d'une stupéfiante course au trésor !

Indiana Jones (qui devait s'appeler Indiana Smith dans un premier temps) est donc le héros cinématographique mythique lancé par LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE. Son nom est d'abord calqué sur celui du personnage incarné par Steve MacQueen dans NEVADA SMITH, mais il évoque aussi, par sa composition, le patronyme du héros de bande dessinée et de serial "Jungle Jim" (attribut exotique + nom commun), alias JIM LA JUNGLE dans nos contrées. S'inscrivant dans une longue tradition d'explorateurs cinématographiques, Indiana Jones évoque bien sûr Allan Quatermain, guide d'origine anglaise, vivant en Afrique et partant à la recherche, dans le roman "Les mines du roi Salomon" de H. Rider Haggard, d'un légendaire trésor remontant à l'antiquité biblique. L'adaptation cinématographique la plus prestigieuse de ce classique est LES MINES DU ROI SALOMON, une production MGM, dans laquelle Stewart Granger prête ses traits à ce personnage. Les concepteurs d'Indiana Jones se sont aussi sans doute inspirés de nombreux autres chasseurs de trésors du cinéma pour esquisser sa personnalité. Outre les héros des serials suscités, on pense au Bogart du TRÉSOR DE LA SIERRA MADRE, au Charlton Heston du SECRET DES INCAS, ou au Robert Taylor de LA VALLÉE DES ROIS, par exemple...

La création que Harrison Ford propose de son personnage est, bien entendu, une parfaite réussite. Indiana Jones partage certains points communs avec le héros de films d'aventures classique. Sportif, voire athlétique, beau, chanceux, intelligent, séducteur, il survit aux péripéties les plus folles, bénéficie de coups de chance hallucinants et fait preuve, dans ses entreprises archéologiques, d'une persévérance surhumaine. Mais, d'autre part, il cultive d'indéniables caractères de anti-héros : nonchalant, assez crasseux, étourdi, parfois malchanceux, phobique (notamment vis-à-vis des serpents)... Le scénario semble prendre un malin plaisir à le mettre face à des situations ou, physiquement, il ne fait clairement pas le poids (le combat contre la brute népalaise ; ou contre le nazi devant l'aile volante). Il s'en sort néanmoins par des expédients comme la fuite (la tribu amazonienne), la chance (l'hélice d'avion), voire la déloyauté (la fameuse séquence du "combat" à l'épée) ! L'ambiguïté de ses méthodes sont aussi mises en avant : ainsi, Belloq a beau jeu de faire remarquer à Indiana qu'ils ont peut-être plus de points communs que de différences, et qu'ils sont tous les deux proches du "côté obscur" de l'archéologie. D'autres aspects peu glorieux saillent aussi. Ainsi, lors de ses retrouvailles avec Marion, celle-ci le décrit comme un vil séducteur, accusation contre laquelle l'archéologue ne se défend que très mollement.

Face à ce héros un peu trouble, mais néanmoins ironique et charmeur, on trouve donc Marion Ravenwood, personnage féminin énergique, décidée et pleine de qualités. Amoureuse de son globe-trotter, elle a suffisamment de ressources pour ne pas être un poids mort à sa charge. Dès le premier combat, dans la taverne, elle sauve plusieurs fois la mise à Indiana Jones. A maintes reprises, elle se défend avec tempérament contre les multiples périls la menaçant, que ce soit la brutalité des nazis ou les manières enjoleuses de Belloq. Elle a d'autant plus de mérite que l'archéologue, plus d'une fois, va la placer, dans ses priorités, derrière la réussite de ses recherches historiques. Ainsi, il préfère la laisser entre les griffes de ses ennemis plutôt que de risquer de révéler sa présence sur le chantier de fouille de Tanis. Ou encore, dans la fameuse scène du bazooka, lorsqu'il s'agira de choisir entre l'Arche d'Alliance et sa fiancée, Jones, plus attaché à la valeur des choses qu'à celle des personnes, se montrera encore négligent à l'endroit de la jeune femme. A la toute fin du film, alors que l'archéologue peste contre les bureaucrates qui l'ont dépossédé de sa découverte, Marion devra le tirer par le bras et lui rappeler que, même si il n'a pas le trésor, il l'a, elle. Bref, Indiana Jones ne semble pas totalement mériter les attentions de sa compagne, qui n'en sont que plus touchantes. Admirablement campée par une Karen Allen garçonne, indépendante et survoltée, Marion Ravenwood est une figure extrêmement réussie, dont l'absence se fera hélas ressentir dans les deux volets suivants.

Il n'y a pas de bon film d'aventure sans "bons méchants" ! Ici, Indiana Jones va devoir affronter rien moins que des nazis chargés par Hitler, qui était réellement un passionné d'occultisme, de mettre la main sur une relique réputée magique. Les aventures d'Indiana Jones se placent ainsi nettement dans la lignée du serial américain et du cinéma d'aventures des années 1940, dans lesquels les troupes de l'axe servaient souvent de méchants-repoussoirs. Ainsi, dans le serial Columbia BATMAN, de 1943, l'homme chauve-souris affrontait un japonais prêt à toutes les bassesses pour mettre la main sur les découvertes technologiques qui favoriseraient son camp dans les batailles. Toujours dans le domaine du serial, des héros se spécialisent dans la lutte anti-nazi, comme SPY SMASHER. Autre fait significatif : quand la RKO fait réaliser, en 1945, un remake de son classique LES CHASSES DU COMTE ZAROFF, appelé A GAME OF DEATH, signé par Robert Wise, le méchant chasseur d'hommes n'est plus un russe blanc décadent, mais un allemand, nommé Kreiger ! Quant à la poursuite des nazis en cavale après la guerre, elle donne rapidement lieu à des films fameux, comme LES ENCHAÎNES d'Hitchcock ou LE CRIMINEL d'Orson Welles. Plus proche du style des aventures d'Indiana Jones, JIM LA JUNGLE DANS L'ANTRE DES GORILLES, de 1950, voyait le fameux aventurier (interprété alors par Johnny Weissmuller) combattre des nazis qui avaient pillé l'or d'une tribu africaine...

Dans LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE, les serviteurs du troisième Reich sont décrits comme des brutes racistes et stupides, caractérisés par deux figures essentielles : Dietrich, dans le style "militaire", incarnation caricaturale de l'esprit rigoureux et discipliné intrinsèque à l'homme allemand rêvé par Hitler ; et, dans le genre "police secrète", l'hallucinant Toth, laid, fourbe et pervers, interprété par Ronald Lacey. La trouvaille - géniale - consistant à faire rechercher par des nazis une relique fondamentale de l'histoire du peuple juif, participe du ton grinçant des AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE. Spielberg n'hésite pas, alors, à tourner en dérision, avec un humour très noir, l'idéologie nazie, à travers les comportements ou les répliques des hommes du Reich. Cela n'est pas sans rappeler le traitement burlesque qu'il avait appliqué aux évènements postérieurs au bombardement de Pearl Harbour dans 1941. Les allemands n'étant capables d'atteindre leurs objectifs que par la force (Dietrich) ou la cruauté (Toth), un soutien intellectuel leur est indispensable. Ce soutien ils l'obtiennent auprès du français Belloq, trop malin pour croire à leur idéologie, opportuniste en diable, convaincu qu'il peut utiliser les nazis pour atteindre la fortune et la gloire. Faible face au mal, il choisit la voie de la facilité et se commet dans une compromission irréparable.

Mais qu'est-ce donc que cette fameuse Arche d'Alliance, qui fait courir tout ce petit monde ? Aux alentours de 1250 avant Jesus Christ, Yahvé remet à Moïse les tables de la Loi sur lesquelles sont gravés les dix commandements. Il demande alors que, au sein du campement du peuple juif, vivant alors dans le désert, soit édifiée une tente en son honneur, dans laquelle se trouve entreposé un mobilier bien précis. Parmi ce mobilier se trouve un coffre, l'Arche d'Alliance. Lors des déplacements de la tribu, elle doit être portée à la tête du cortège. Les tables de la loi y sont rangées, et elle est supposée donner au peuple élu la force de vaincre ses adversaires : ainsi, lors de la prise de Jéricho, il semble bien que ce soit en partie par son entremise que s'effondre la muraille de la ville. Plus tard, sous le règne de Salomon, la relique sacrée est placée dans le temple de Jérusalem. Puis on en perd la trace... Toutefois, cette Arche reste, dans l'imaginaire, un symbole important de la puissance divine. Quand les nazis l'approchent avec arrogance, comme une possession, ils sont voués à leur perte. Indiana Jones, avec perspicacité, fera comme Moïse dans l'épisode du Buisson Ardent, et se montrera modeste face à la puissance de Dieu en refusant de la croiser du regard...

LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE place donc la cachette de l'Arche dans la ville de Tanis, au nord de l'Égypte, où elle aurait été apportée, selon les scénaristes, par le pharaon Chéchanq Ier (qui règne sur le pays de 945 à 924 avant Jesus Christ). Contrairement à ce que semble affirmer le film, le site de Tanis était connu depuis le XVIIIème siècle. Mais la plus célèbre fouille, celle des grandes découvertes, a été menée par le français Pierre Montet de 1929 à 1940, et il est exact que, à la toute veille de la Guerre, y ont été découvert certains des plus beaux trésors de l'archéologie égyptienne.

Au-delà de ces considérations, LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE est aussi, et surtout, un des objets cinématographiques les plus parfaits jamais réalisés. Alignant des séquences d'action qui sont autant de tours de force devenus mythiques, il enchaîne, à un rythme stupéfiant, des trouvailles toutes plus géniales les unes que les autres (les pièges du temple amérindien ; la datte empoisonnée ; le singe faisant le salut nazi ; la talisman gravé dans la main de Toth...). Servi et mené par Harrison Ford et un casting parfait, mélange d'ironie, d'action impeccablement mise en scène et d'effets spéciaux remarquables, ce film reste une inépuisable source d'émerveillement. A la manière des grands chefs-d'œuvre du cinéma d'aventures, qu'ils s'appellent LE VOLEUR DE BAGDAD (version Fairbanks), KING KONG ou LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS, cette oeuvre ne contient pas le moindre "bout de gras". Tout y est réussi, impeccablement accompli, parfaitement équilibré en un agencement si précis que la moindre altération risquerait d'en briser la perfection !

Il ne s'agit pourtant pas simplement d'un banal film d'action. L'harmonie évidente entre Ford et Allen fait bénéficier les passages les plus calmes d'un naturel et d'un tonus leur permettant, à la manière des meilleurs comédies hollywoodiennes, d'approcher les rapports de ce couple peu conventionnel avec légèreté et charme. Ainsi, la fameuse scène d'amour à bord du bateau de Katanga est tout aussi chère au cœur des spectateurs que la poursuite en camion ou la révélation du contenu de l'Arche ! Enfin, la splendeur plastique de l'ensemble, dûe au travaux parfaitement complémentaires des divers postes de la direction artistique, de la photographie et des effets spéciaux, participe encore de l'homogénéité stupéfiante de ce classique.

Abordé modestement par ses créateurs, élégant, léger et rythmé, LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE est un des chefs-d'œuvre indémodables du cinéma d'aventures, un des très grands films fantastiques de son époque et, à notre humble avis, la plus belle réussite de son réalisateur. Dès sa sortie, il est un immense triomphe au box-office, qui fait rentrer Spielberg de façon fracassante dans une décennie qu'il va dominer. L'accueil enthousiaste réservé à cette oeuvre se conclut même par huit nominations aux Oscars, dont quatre concrétisées par des statuettes dorées, hélas seulement dans des domaines techniques. Après ce titre, Spielberg va s'atteler à la production d'un film d'horreur, POLTERGEIST de Tobe Hooper, à la réalisation duquel il participera activement. Il va aussi tourner un petit film, au budget plutôt modeste (environ 10 millions de dollars, la moitié de ce qu'a coûté LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE), narrant une histoire d'amitié entre un enfant et un extra-terrestre : ce sera E.T., aujourd'hui encore le plus gros succès commercial de son auteur.

LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE sort donc - enfin - en DVD, au sein d'un coffret "Les aventures d'Indiana Jones", disponible d'abord aux USA (zone 1 NTSC), puis, quelques semaines plus tard, en Europe (zone 2, PAL). Le boîtier en carton contient, outre les trois films, un DVD entièrement dédié aux bonus.

Pour LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE, l'image (2.35 et 16/9) proposée est absolument magnifique, pratiquement dénuée de défauts de pellicule et proposant des plans d'une netteté hallucinante. Le naturel du rendu des couleurs, de la définition et de la luminosité est tout à fait stupéfiant. Certains plans truqués (fondus, incrustations...) trahissent des traces de granulation inévitable ou des contrastes manquant de naturel, mais gardent presque toujours une définition très satisfaisante par rapport au reste du métrage. On pourra chipoter sur quelques détails d'une poignée de scènes sombres (dans le temple péruvien, peut-être), mais il s'agit tout de même d'un résultat superbe, permettant de revoir ce film dans d'excellentes conditions.

La bande-son originale anglaise est proposée dans un mixage Dolby Digital 5.1, remarquable par sa finesse, son rendu naturel des timbres et l'agréable impression d'espace et de fluidité qui s'en dégage. Le grave sait se faire présent si nécessaire (la fusillade dans la taverne, "la" boule...) sans jamais tomber dans la caricature ou les excès d'un film sur-bruité. Une piste française est incluse, en Dolby Surround d'origine, et il est clair qu'elle ne fait pas un seul instant le poids face à la bande-son anglophone (timbre, dynamique...). On trouve bien sûr plusieurs sous-titrages de la Zone 2, dont un en français.

Par souci de présenter le film dans les meilleures conditions techniques possibles, le DVD de ce film ne contient aucun véritable bonus. Comme on l'a vu, l'interactivité des trois films de la saga a été reportée sur un seul et même DVD de suppléments, dont on trouvera la description dans le test d'INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE.

LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE, comme tous les grands chefs-d'œuvre, peut se voir et se revoir une infinité de fois en provoquant toujours le même émerveillement chez le spectateur. Cette édition remarquable comblera donc les nombreux cinéphiles férus de ce magnifique et intemporel spectacle cinématographique...

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
RAIDERS OF THE LOST ARK DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
4 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h51
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE
    • INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
    • INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE
      • Disque Bonus
        • Indiana Jones : Naissance d'une Trilogie
        • Les Aventuriers de l'Arche Perdue (50mn46)
        • Indiana Jones et le Temple Maudit (41mn06)
        • Indiana Jones et la Dernière Croisade (35mn)
        • Featurettes
        • Les Cascades dans Indiana Jones (10mn56)
        • Le Son d'Indiana Jones (13mn18)
        • La Musique d'Indiana Jones (12mn22)
        • La Lumière et la Magie d'Indiana Jones (12mn20)
        • Bandes-annonces
          • Les Aventuriers de l'Arche Perdue
          • Teaser
          • Trailer
          • Trailer promo
        • Indiana Jones et le Temple Maudit
          • Indiana Jones et la Dernière Croisade
          • Teaser
          • Trailer
      • Vidéo promo du jeu vidéo Indiana Jones et le Tombeau de l'Empereur (1mn44)
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