Alors qu'il reçoit une distinction de la reine d'Angleterre, Austin Powers est effondré en réalisant que son père n'est pas venu assister à la cérémonie. Il apprendra par la suite que Nigel Powers a disparu mystérieusement.
L'émission Saturday Night Live a hébergé un grand nombre de personnalités comiques depuis une trentaine d'années telles que Dan Aykroyd, John Belushi, Chevy Chase, Eddie Murphy, Adam Sandler ou Billy Crystal. C'est dans cette émission que Mike Myers donne naissance au personnage de Wayne Campbell, qu'il finira par adapter au cinéma dans un WAYNE'S WORLD référentiel et une suite plus accessible pour le public international avec WAYNE'S WORLD 2. Deux films qui donneront à l'acteur / scénariste une certaine renommée, l'amènant à écrire et produire AUSTIN POWERS toujours nourri d'un humour parodique et gavé de nombreuses références. Et ce sont plus particulièrement les films d'espionnage comme NOTRE HOMME FLINT ou F COME FLINT, la série des Matt Helm et, bien sûr, celles des James Bond qui se retrouvent dans la ligne de mire. Une recette qui aura emporté l'adhésion des spectateurs puisque suite au premier film, Mike Myers et son réalisateur, Jay Roach, remettent le couvert avec AUSTIN POWERS : L'ESPION QUI M'A TIREE et GOLDMEMBER.
Troisième aventure de Austin Powers, GOLDMEMBER suit la recette éprouvée dans le second opus en y ajoutant quelques écarts qui permettent de découvrir un pan des origines du personnage mais aussi de son adversaire maléfique. Les fans de Austin Powers ne risquent pas d'être déçus, tandis que ce nouvel épisode ne viendra pas faire changer l'avis de ses détracteurs. Dans le précédent épisode, le personnage de Gras Double (Fat Bastard en version originale) alourdissait de son humour de nombreux passages du film. Il fait son retour mais de façon bien moins présente alors qu'un nouveau personnage vient le remplacer sur le même créneau. Le fameux Goldmember, interprété lui aussi par Mike Myers comme Gras Double et Dr. Denfer, vient ainsi s'ajouter à la galerie des vilains de service.
Malgré certaines lourdeurs, GOLDMEMBER conserve pas mal d'atouts dans sa manche. Les flashback de l'adolescence d'Austin Powers ou les relations avec son père, interprété par Michael Caine, donnent une part de «nouveauté», ce qui pouvait faire défaut à AUSTIN POWERS : L'ESPION QUI M'A TIREE. Le scénario «prétexte» nous ramene brièvement dans les années 70 à la poursuite d'un certain Goldmember, le bien nommé, qui s'avère être le kidnappeur de Nigel Powers, le papa d'Austin. Petit détour pour quelques clins d'œil aux films de la Blaxploitation grâce à l'apparition de Foxxy Cleopatra sorte de mélange entre Pam Grier (FOXY BROWN) et Tamara Dobson (CLEOPATRA JONES), rien que ça ! Mais à vrai dire, ce troisième opus regorge de références en détournant de nombreux films (VIVRE ET LAISSER MOURIR, CHANTONS SOUS LA PLUIE, LE SILENCE DES AGNEAUX, GODZILLA, etc…) ou, comme dans les épisodes précédents, en se servant de la sous-culture des époques traversées. Enfin, parmi les grands moments à ne pas louper, la séquence pré-générique est une surprise de taille merveilleusement bien amenée.
De la boîte disco de Goldmember à l'appartement coloré d'Austin Powers, l'image est rendue avec une excellente définition et l'on notera seulement une image un peu trop lumineuse. Un tout petit problème qui ne devrait pas gêner grand monde pour un transfert de grande qualité. Les deux pistes sonores en Dolby Digital 5.1 EX sont du même tonneau. Les passages musicaux (la chanson Goldmember, le rap en prison…) sont retranscrits de la meilleure manière qui soit alors que les deux bandes sonores regorgent d'effets.
Une petite dizaine de segments vidéo vous donnera un aperçu des coulisses du film. La partie consacrée aux cascades est carrément décevante puisque l'on n'y apprend pas grand chose, alors que le plus intéressant nous parle de véritables espions qui auraient pu être le modèle du Austin Powers fictif. Sur un peu moins d'une heure, vous survolerez donc divers aspects créatifs du film (les voitures, les costumes…). Un autre tout petit segment nous montre l'élaboration des effets visuels. Celui-ci s'avère un peu plus convaincant que celui consacré aux cascades. Toutefois, le temps imparti est trop court pour rentrer dans le détail et le tout est donc survolé un peu trop succinctement. Bien entendu, tous ces suppléments sont sous-titrés, tout comme le commentaire audio qui s'avère bien plus informatif. Mike Myers et Jay Roach y discutent sur toute la durée pour apporter des précisions sur le tournage, les relations avec les acteurs dont Michael Caine ou livrer quelques anecdotes parfois non sans humour. Toutefois, ce commentaire n'a rien d'hilarant et les deux hommes s'adonnent à l'exercice assez sérieusement ! Mike Myers rendra au passage un nouvel hommage à Burt Bacharach dans le générique de fin.
Il est toujours étonnant de découvrir les scènes coupées d'une comédie. En effet, il est très fréquent d'y découvrir des passages fort drôles et qui auraient pu sans problème se frayer un chemin vers le montage final du film. Le DVD nous permet de rattraper le coup puisque sur le disque de GOLDMEMBER, ce sont quatorze séquences qui nous sont présentées dont un plan musical où tous les personnages du film viennent pousser la chansonnette et une chorégraphie vomitif du plus bel effet ! La quinzième scène coupée sur le menu du DVD n'est en fait qu'un bêtisier. Elles sont toutes accessibles de façon continue ou indépendante et il est possible de les visionner avec un commentaire audio optionnel.
Le panorama de ce DVD se termine avec des bandes-annonces et des clips vidéo de Beyoncé Knowles, Britney Spears mais aussi Ming Tea dont le chanteur n'est autre que Mike Myers ainsi que le passage musical et carcéral interprété par Dr. Evil et Mini Me. Cela fait quelques temps déjà que les bandes-annonces se bornent à présenter un mix des meilleures scènes du film. Jetez tout de même un œil à cette section pour y découvrir des Teaser, c'est à dire des pré bande-annonce diffusées dans les salles américaines longtemps avant la sortie du film, qui contiennent du matériel inédit comme une parodie du générique de Austin Powers en version réduite !
Plutôt sympathique, GOLDMEMBER contient tout de même la plupart des gags réchauffés ayant fait la réputation des deux premiers Austin Powers. Il n'en reste pas moins que si ce nouvel opus contient quelques nouveautés et que l'on passe une bonne heure et demi à se marrer, le concept Austin Powers a un peu perdu de sa fraîcheur.
