Une navette spatiale de la NASA amerrit en catastrophe près des
côtes américaines. L'équipage en sort intact. Mais,
en fait, ces astronautes sont désormais possédés
par les Dark Breed, des entités extra-terrestres malveillantes
bien décidées à envahir la Terre. L'agence Omega
décide de confier l'enquête sur ces incidents à
Nick Saxon, un astronaute qui a déjà du affronter des
aliens au cours d'un voyage intersidéral...
DARK BREED est une petite production destinée avant tout au marché de la vidéo. On ne s'étonne pas dès lors de le retrouver en France dans une édition très modeste proposée à un prix fort raisonnable. Son réalisateur Richard Pepin est surtout spécialisé dans la production de petits budgets. Mais depuis le début des années 1990, il touche aussi à la réalisation, avec des films qui n'atteignent la France (quand ils y parviennent...) que sous la forme de vidéos ou de DVD. Citons par exemple CYBER TRACKER avec Don "The Dragon" Wilson, qu'on peut aussi trouver dans notre pays Il se spécialise notamment dans la réalisation d'oeuvres mêlant, comme DARK BREED, action musclée et anticipation. La star de ce film est Jack Scalia, une vedette de la télévision américaine, qui joua dans de nombreuses séries, de DALLAS à REMINGTON STEELE, et téléfilms. On l'a aussi vu au cinéma, dans NEW YORK, 2 HEURES DU MATIN d'Abel Ferrera ou dans L'ABIME, un film d'aventures sous-marines et fantastiques de Juan Piquer Simon (ce dernier titre n'est pas sortie au cinéma en France, mais il y est encore régulièrement diffusé sur certaines chaînes du câble). On reconnaît aussi quelques visages d'habitués des seconds rôles : Carlos Carrasco (SPEED...), Robin Curtis (membre de l'équipage de l'Enterprise dans STAR TREK III, A LA RECHERCHE DE SPOCK...), George "Buck" Flowers (FOG de Carpenter...), Felton Perry (ROBOCOP...)...
DARK BREED ne donne pas vraiment dans la grande originalité. Il se contente en effet de reprendre des recettes assez éprouvées au milieu des années 1990, tel ce mélange action/science-fiction qui avaient fait la réputation d'un Cameron (ALIENS, TERMINATOR 2...) ou d'un McTiernan (PREDATOR...). L'argument de base est assez classique : des astronautes ramènent sur Terre une force extra-terrestre que vont devoir combattre les terriens. On pense bien sûr au classique de la Hammer LE MONSTRE, aventure du professeur Quatermass réalisée par Val Guest, mais aussi au relativement plus récent LIFEFORCE de Tobe Hooper, avec ses vampires interstellaires. Rappelons d'autre part que l'idée d'un nouveau volet de la série des "ALIEN" dans lequel les extra-terrestres attaqueraient la Terre était dans l'air à ce moment. Et surtout la série AUX FRONTIÈRES DU RÉEL, qui évoquait d'ailleurs les aventures de Quatermass, triomphait à travers le monde.
DARK BREED mélange donc tous ces éléments dans une grande marmite, rehausse le tout d'une bonne louche de HIDDEN (pour le gentil extra-terrestre notamment) et nous propose un produit sans réelle surprise. Pour compenser cela, le film se montre généreux en grosses scènes d'action typiques de son époque (on était après les triomphes de TERMINATOR 2 et SPEED). Les cascadeurs paient largement de leurs personnes pour nous divertir : ils sont trainés sur des autoroutes au milieu de la circulation, jetés à travers des vitres, prennent feu, sautent d'une hauteur de deux étages, les bras et les nuques sont cassés dans des craquements secs... Les voitures font des pirouettes spectaculaires avent d'exploser dans de colossales boules de feu (le tout est bien entendu filmé au ralenti et montré successivement sous trois angles différents...). Pourtant, la réalisation ne semble pas toujours très à l'aise dans ces séquences, notamment dans les poursuites automobiles. De plus, pour les fusillades, il faut se contenter, pour tout décor, des sempiternels entrepôts californiens si chers aux films à petit budget mêlant SF et action. DARK BREED pousse même l'insolence jusqu'à tenter de faire passer une vague chaufferie pour l'intérieur d'un vaisseau spatial ! Quand à l'aspect des extra-terrestres (un mélange de PREDATOR et d'ALIEN), il n'est guère convaincant.
Toutefois, DARK BREED compense en partie son manque d'originalité et ses imperfections techniques par un scénario qui, après un début un peu banal, s'avère relativement riche en surprises. De plus, grâce au charme modeste inhérent aux petites productions, les personnages semblent assez touchants et on s'attache facilement à eux et à leurs problèmes, quand bien même les séquences qui nous les présentent sont un peu maladroites (la rencontre de Nick avec le vétéran du Vietnam SDF par exemple...). Bref, DARK BREED n'a rien d'un chef d'oeuvre, mais plus il avance, plus il semble sincère. Il n'y a peut-être pas beaucoup de moyens, mais ce film croit en ses personnages et en son histoire. On en sort globalement plutôt satisfait.
L'image de ce DVD est d'assez bonne facture pour un tel produit. La compression ne se signale que par un léger fourmillement, et on regrette quelques remontées de granulations par-ci par-là (trucages numériques notamment). Globalement c'est très honnête.En guise de bande-son, on ne nous propose qu'un doublage français en stereo surround d'une bonne qualité technique, mais d'une grande médiocrité artistique. En plus, signalons qu'il n'y a aucune VO. Mauvais point donc. Enfin, pour ce qui est des bonus, vous trouverez une bande-annonce en VF et c'est tout. Autant dire qu'il n'y aucun bonus, ce qui pour une édition aussi économique, n'a rien de bien surprenant.
Bref, DARK BREED est un produit modeste, peu original, mais pas antipathique. Somme toute, cette petite production pourrra constituer une location plutôt agréable pour les amateurs de série B.