Les Cortez forment un couple d'espions qui, pour le bien de leur petite
famille, se sont mis un peu sur la touche. Il est en effet difficile
de concilier une vie pleine de péripéties dangereuses
tout en jouant au papa et à la maman. Seulement, le monde est
bourré de vilains personnages prêts à tout pour
dominer la planète. Notre couple d'espions se voit alors contraint
de rempiler en laissant sa progéniture derrière lui
Robert Rodriguez accroche deux nouveaux genre à son arc cinématographique. Après l'action, l'horreur et la science-fiction, le voilà qui se tourne vers le film d'espionnage avec un net penchant pour un très large public voire carrément à destination des enfants. Les deux héros ne sont donc pas des adultes mais les deux rejetons de notre couple de super agents secrets. Le super ennemi, lui-même, évolue dans un univers tourné vers l'enfance puisqu'il n'est autre que l'animateur d'une émission télévisée pour la jeunesse. Pas de quoi rassurer un public plus âgé. Et pourtant, SPY KIDS évite la plupart des travers de ce type de production. Cela n'en fait pas pour autant un film réussi.
Robert Rodriguez doit avoir une sacrée bonne étoile. Car tout au long de sa courte carrière, dédiée au cinéma de divertissement, il enchaîne plusieurs réussites commerciales à la suite. Il se fait pourtant lourder assez rapidement du tournage du MASQUE DE ZORRO où il aurait retrouvé Antonio Banderas après DESPERADO. Sa remise au goût du jour du fameux héros masqué hispanisant aurait pourtant été une suite logique dans sa filmographie. Pas grave puisqu'il se rattrape en dressant le portrait d'espions aux gadgets high-tech sur fond musical d'une version torturée du "Hoye Como Va" de Tito Puente à la sauce 007 de Monty Norman. Le papa-héros n'étant donc pas un agent au flegme british mais un tout aussi classieux hidalgo. Tout le film étant d'ailleurs baigné dans cette ambiance aux accents hispaniques, et ce même dans l'utilisation d'un mot de passe bien difficile à mémoriser, clin d'il aux patronymes à héritages !
Les effets spéciaux ont énormément évolué ces dernières années mais ce n'est pas la fantaisie qui prime. SPY KIDS aura au moins l'avantage de nous prouver qu'à présent les effets spéciaux permettent de mettre en image toute l'imagination d'un cinéaste. Des hommes-pouces, des gadgets de folies ou des poursuites délirantes ! SPY KIDS se permet toutes les fantaisies et c'est bien là sa plus grande qualité. En déconnant à tout va, cette histoire d'espions permet de passer un peu moins d'une heure et demie sans se poser trop de questions ! Parce qu'après tout, il n'y a de toutes façons aucune question à se poser. Il y a bien une ou deux baisses de régimes mais le scénario est fait de telle sorte que l'on passe d'une scène d'action à une autre sans se triturer les méninges.
SPY KIDS est à
l'image de son réalisateur. Pétri de bonne humeur et d'un
grand capital sympathie, il place ses connaissances devant la caméra
pour des rôles plus ou moins longs . Cela passe inévitablement
par Cheech Marin
(FAUT TROUVER LE JOINT
) ou Danny
Trejo à présent indissociable des films de Robert
Rodriguez. Il donne aussi un rôle à Mike
Judge, le créateur de BEAVIS & BUTTHEAD, qui interprète
l'un des agents métamorphosés par Floop ou alors fait
intervenir George
Clooney pour une apparition clin d'oeil.
Pas de surprise, SPY KIDS étant un blockbuster dont la carrière commerciale fut des plus fructueuses (au point d'avoir tourné un SPY KIDS 2 dans la foulée et à sortir cet été [août 2002] aux Etats-Unis), son adaptation au format DVD s'est donc faite sans anicroche. Le résultat est d'ailleurs tellement bon que certains des effets spéciaux moins réussis se voient encore plus. La section sonore est du même acabit voire bien meilleure. Effets à gogos dans tous les sens rythmant les poursuites en usant abondamment de la dynamique stéréo arrière et avant. Du bon gros 5.1 en somme. La version française se voit adjoindre en plus du Dolby Digital 5.1 une piste en DTS. Une nouvelle qui énervera une fois de plus les inconditionnels de la version originale et ravira le camp adverse du doublage en français.
On passera rapidement sur le clip vidéo distillant une musique pas franchement entraînante et dont la simple stéréo étriquée donne encore moins envie de l'écouter. Le Making Of est déjà un peu plus intéressant même s'il s'agit de la Featurette. C'est à dire un documentaire réalisé pour faire la promotion du film. Cette fois, ce sont les deux têtes d'affiche enfantines de SPY KIDS qui nous guident tout du long pour entrer dans les coulisses du tournage. Le tout restant comme souvent un survol rapide de ce qui pourrait être réellement intéressant. En regard, l'interview d'Antonio Banderas est déjà un peu plus intéressante. En plus de parler du film, cela nous permet essentiellement d'en apprendre plus sur la relation entre l'acteur et Robert Rodriguez. Autre point important, Antonio Banderas est un acteur européen et a débuté en Espagne devant la caméra, entre autre, de Pedro Almodovar (l'excellent ATTACHE MOI, LE LABYRINTHE DES PASSIONS, etc ). Ce qui lui permet de nous donner sa vision à lui de Hollywood et donc de l'industrie américaine du cinéma.
Pour en terminer avec les bonus, le disque contient les inutiles filmographies (à moins de ne pas avoir accès au Net) accompagnées d'une tripotée de bandes-annonces et Spots TV (sans compter le grand nombre de publicités obligatoires pour MONSIEUR BATIGNOLE ou l'irritant ABSOLUMENT FABULEUX par exemple à l'insertion du DVD). Pour les enfants, le disque contient aussi des jeux interactifs pas spécialement palpitants ainsi que de petites astuces pour créer de l'encre sympathique ou un système de codage. Il s'agit tout de même d'un plus qui devrait occuper la marmaille pendant quelques minutes le temps de s'en lasser (rapidement !).
Penchant vers la parodie, SPY KIDS s'affirme surtout comme un film d'action délirant pour enfants mais dont les adultes pourront retirer une partie de plaisir coupable. Après tout, il y a assez d'action, d'humour et de bonnes idées pour passer agréablement le temps. Est-ce suffisant ?